Axe Bamako – Ségou : Le calvaire des usagers

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Les usagers des transports publics sur l’axe Bamako – Ségou vivent un véritable calvaire. Pas seulement à cause des travaux de construction de la nouvelle autoroute, qui soumettent les usagers à un inconfort bien compréhensible, avec au programme poussière et déviations cahoteuses, mais aussi et surtout à cause du comportement des transporteurs, pour lesquels les passagers ne sont rien moins que du bétail.

 

 

Le cas de la compagnie «L’enfant de Aïnama» illustre à souhait cette assertion. Et l’on peut même affirmer, sans risque de se tromper, que son car immatriculé AJ 0077 MD, qui a quitté ce dimanche 20 octobre la capitale des Balanzans à destination de Bamako, aura été pour les passagers qui ont eu la malchance de l’emprunter une véritable prison ambulante.

 

 

Beaucoup d’entre eux ont été «ramassés» au bord de la route et ceux qui n’ont pas trouvé de places assises étaient obligés d’occuper l’allée centrale, obstruant ainsi le passage pour les autres usagers. Le car, probablement une vieillerie venue tout droit d’Europe, n’avait aucun système d’aération digne de ce nom. Résultat: la promiscuité se mêle à l’étouffement, pour faire du voyage un enfer pour les malheureux passagers.

 

Aux différents arrêts, il n’était rare d’entendre celui qui faisait office de convoyeur dire: «que ceux qui doivent descendre le fassent vite, pour qu’on puisse avancer», sur le ton d’un négrier s’adressant à ses esclaves. Au milieu de cette atmosphère kafkaïenne éclataient de temps à autre de vives altercations entre les passagers – prisonniers, révoltés par les conditions infrahumaines auxquelles on les soumettait, et leurs «geôliers».

 

 

La pollution sonore a aussi de quoi éprouver les nerfs les plus solides. Le drame est que ces cars passent allègrement tous les postes de contrôle, sous les yeux indifférents des gendarmes et policiers. Il est vrai que nombre de ces agents sont plus préoccupés de se remplir les poches que de se soucier de la sécurité ou du confort des voyageurs.

 

 

Le cas de la compagnie au nom faussement poétique de «L’enfant de Aïnama» – elle aurait tout aussi bien pu s’appeler «le Bourreau des usagers de la RN 6» – n’est certainement pas un cas isolé. Une littérature fleurie d’appellations de sociétés artisanales et lilliputiennes est symptomatique du désordre qui règne dans le secteur des transports.

 

 

On a l’embarras du choix : Coulibaly Transport, Diallo Trans, Almeïmoune Transport, Soumaoro Rapide, Haïdara Transport, le Coursier des Frères Mounkoro, Dolo Transport, le Courrier du Sahel, Pégase des Sœurs Kéïta, Kourékama Trans, Samaké Express, Sanogo et  Frères Trans, Soumaoro et Famille Trans, Obama Transport, Ben Laden & Co Trans, les Ailes de Dracula…

Il est grand temps que le ministre en charge des Transports sorte de ses bureaux climatisés de Bamako pour tâter du doigt les réalités du terrain et mettre un peu d’ordre dans cette pagaille ambiante. Afin de remettre le secteur si stratégique des transports sur ses quatre roues.

Yaya Sidibé

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4 COMMENTAIRES

  1. Penser un instant à la catastrophe du ” Djola ” au Senegal qui fit plus de 2000 morts noyés.
    Négligence, indifference, cupidité, inconscience, irresponsabilité, anarchisme.
    Il faut attendre qu’un drame se réalise pour prendre conscience du danger.
    Qui connait le nombre d’accident mortel sur nos route ? Personne.

    Aucune importance et aucune considération pour la vie humaine, pourvu que l’argent rentre.
    Tel semble être la devise de ceux là même qui sont en charge de la sécurité routière.

  2. Je pense que l’interpellation ne concerne pas seulement les transporteurs mais tous les usagers. En fait, comment vouloir que le Chauffeur, l’apprenti et le transporteur soient le seul maillon sain d’un corps atteint par un cancer à l’état avancé?
    Le problème est l’incivisme.
    1. Le passager voit qu’il n y a pas de place, mais supplie le chauffeur de lui prendre au même prix que les autres et parfois moyennant un encouragement.
    2. L’apprenti et le chauffeur font fi de nombre de place autorisé et se partagent le surplus.
    3. Le car arrive au poste de contrôle le policier sous l’ombre demande au chauffeur de payer ce qui est convenu et de continuer sa route.
    4. A ce niveau, le passager mécontent ne dénonce personne alors qu’il a le droit.
    Dans ces situations, vous pensez que le phénomène concerne seulement celui qui touche l’argent (le Chauffeur, l’apprenti), à son patron, au passager encombrant qui accepte de monter alors qu’il n’est pas obligé, au passager passif, au policier, au…?

  3. 🙁 🙁 🙁 😯 😳 😳 😳 😳 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 c’est vraiment trés trés dangereau,car en plus ses cars sont trop trop vieux en plus de celà ils n’hésite pas à defaut de places ,assise ils vous mette sur des bidons rempli d’eaux, 🙁 🙁 🙁 🙁 🙁 💡 💡 💡 💡 😯 😯 😯 😯 il faut que l’état face un tour et voir comment,jes usages sont traité 😯 😯 😯 😯 😯 😯 s’il vous plait ayez pietié des usages ➡ ➡ ❓ ❓ ❓ ❓ ❓ ❓ 😯 😯 😯 😯

    • Non, les usagers doivent être courageux pour refuser de monter, ou dénoncer au poste de contrôle. Même si le policier ne résout pas le blème, il va au moins demander au chauffeur de payer plus et aussi au passager. Lorsque le passager sera pris dans ces situations deux ou trois fois (payer plus et être dans l’inconfort) il arrêtera d’accepter de monter.
      En France les gens trichent pour prendre du métro, si vous faites ça en Allemagne la population vous demandez de retourner et faire comme tout le monde. C’est pas le Gouvernement, mais le niveau de civisme.

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