A l’issue de leur assemblée générale tenue en fin d’après-midi, mardi dernier à Thiès au Sénégal, les cheminots redoutent que le coup de 2003 (les engageant dans la privatisation de leur entreprise, durant laquelle un avenir radieux leur avait été promis pour leur plan de carrière et le développement de leur outil de travail), ne soit réédité. C’est pourquoi Mame Demba Diakhaté, un cheminot qui s’est investi pour la réunification du mouvement syndical des cheminots sénégalais et porte-parole du jour, demande aux autorités à mettre un contenu dans ce qu’ils entendent par schéma institutionnel, société de patrimoine et autorité de régulation. « Aujourd’hui, aucun responsable syndical cheminot n’est à mesure de dire avec exactitude ce que renferme ces trois termes dont l’échéance pour leur effectivité est fixée au 31 mars prochain », dénonce-t-il. Selon lui, étant concernés au premier chef par l’avenir de leur entreprise ferroviaire en tant que travailleurs, ils ont décidé de faire bloc avec leurs homologues maliens présents à la rencontre pour pouvoir faire face à toutes les éventualités.
Sur la même lancée, Abdoulaye Berthé, un syndicaliste malien, après avoir démontré les subterfuges utilisés à l’époque pour conduire le chemin de fer vers une privatisation bancale, a appelé à tous les cheminots de Dakar-Bamako à la vigilance. Du côté des responsables syndicaux sénégalais employés de Transrail Sa, toutes les demandes d’audience adressées au Premier ministre du Sénégal depuis des semaines sont restées lettres mortes. « Nous n’avons même pas eu droit à une réponse », déplorent les syndicalistes. Ayant compris que le problème du chemin de fer est devenu une affaire des Etats du Mali et du Sénégal, les cheminots interpellent leurs deux présidents de la République afin que les cheminots soient au cœur de toutes les démarches concernant l’avenir de leur outil de travail.
Avec le Soleil