Aux frontières et à l’intérieur des pays : Des voyageurs dénoncent les rackets

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Au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), la libre circulation est censée être un droit garanti. Pourtant, sur le terrain, les voyageurs en transports en commun se heurtent à une autre réalité : contrôles abusifs, amendes injustifiées et rackets orchestrés par certains agents des forces de l’ordre, aussi bien aux frontières qu’à l’intérieur des pays.

Si les tracasseries aux postes frontaliers sont largement dénoncées, les abus s’observent également à l’intérieur des pays, notamment sur les axes routiers stratégiques. « À chaque poste de contrôle, les policiers et gendarmes nous arrêtent pour des vérifications qui n’en finissent pas. Si l’on ne donne pas quelque chose, ils trouvent toujours une excuse pour nous retarder », racontent plusieurs femmes habituées des trajets entre Bamako et Ouagadougou.

Sur l’axe Niamey-Ouagadougou, de jeunes commerçantes partagent leurs déboires : « Parfois, même avec des documents en règle, il faut payer. Sinon, on subit des intimidations ou on est forcée de descendre du car sous prétexte d’un contrôle approfondi. C’est surtout la nuit que nous sommes le plus fatiguées. »

Selon un syndicaliste du secteur du transport, un chauffeur peut perdre entre 25 000 et 40 000 F CFA par trajet à cause de ces paiements illégaux, une somme qui impacte directement les tarifs du transport et le coût des marchandises.

Les populations réclament des mesures fermes

Face à cette situation, les citoyens de l’AES exigent des réformes immédiates. Plusieurs associations de défense des usagers du transport demandent :

La suppression des postes de contrôle illégaux et une surveillance stricte des agents en service.

La mise en place de numéros verts pour permettre aux victimes de signaler les abus en temps réel ; des sanctions sévères contre les agents fautifs, avec des enquêtes indépendantes pour lutter contre l’impunité.

Les autorités de ces pays sont régulièrement saisies des plaintes des victimes, mais celles-ci restent sans suite.

Alors que les discussions avancent au niveau politique, la mise en œuvre effective de ces réformes dépendra de la volonté des Etats et de leur capacité à contrôler les forces de sécurité aux frontières, souvent accusées d’être les principales responsables de ces abus.

La suppression des tracasseries administratives et douanières sera-t-elle la prochaine grande réforme de l’AES ? Pour l’heure, les populations attendent des actes concrets.

Djibril Diallo

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 Rackets dans les pays et aux frontières : CEDEAO ou AES : le même calvaire pour les peuples

 Les populations ouest-africaines nourrissent un rêve d’intégration et de libre circulation. Que ce soit sous la bannière de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou sous celle de l’Alliance des États du Sahel (AES), elles espèrent un espace sans entraves pour le commerce et la mobilité. Pourtant, sur le terrain, la réalité est tout autre : les rackets aux frontières et sur les routes restent une constante, indépendamment du cadre institutionnel.

Les transporteurs, commerçants et simples voyageurs en Afrique de l’Ouest connaissent bien ce fléau. Que ce soit aux postes de contrôle officiels ou aux barrages improvisés par des forces de sécurité ou des groupes incontrôlés, les pots-de-vin sont devenus une taxe officieuse.

Prenons l’exemple de la route Bamako-Dakar ou de celle reliant Ouagadougou à Niamey : chaque passage à un poste de douane ou de gendarmerie est une occasion de payer. Les conducteurs de camions sont particulièrement visés : certains doivent verser des sommes exorbitantes juste pour continuer leur chemin, parfois sous la menace ou l’intimidation.

Les voyageurs ordinaires ne sont pas épargnés non plus. À certaines frontières, ne pas avoir les bons papiers signifie payer pour éviter des tracasseries administratives interminables. Même avec des documents en règle, la patience et la négociation deviennent des armes indispensables.

AES et CEDEAO : deux unions, mêmes pratiques

Avec la crise entre certains pays sahéliens et la CEDEAO, et la création de l’AES par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, beaucoup espéraient que ces nouvelles alliances mettraient fin aux abus. Mais rien ne semble changer pour les citoyens.

Sous la CEDEAO, les règles de libre circulation existent sur le papier, mais leur application dépend du bon vouloir des agents de terrain. Résultat : les tracasseries persistent et les postes de contrôle se transforment en points de racket systématique.

Sous l’AES, l’espoir était de réduire ces obstacles aux échanges entre les trois pays membres. Or, les témoignages des transporteurs indiquent que les barrages et les rackets sont toujours là, souvent orchestrés par des forces de sécurité censées protéger les populations.

Des mesures inefficaces ou ignorées

Les autorités régionales dénoncent régulièrement ces pratiques, mais les sanctions restent rares et la corruption continue de gangréner les administrations. Le problème est structurel : impunité des agents, manque de mécanismes de contrôle efficaces… Les citoyens restent pris au piège d’un système où tout s’achète, même ce qui est censé être gratuit.

Face à l’inaction des États, la société civile et les organisations de transporteurs pourraient jouer un rôle clé. Plaidoyers, dénonciations, utilisation des réseaux sociaux pour exposer les abus : autant de moyens qui peuvent mettre la pression sur les gouvernements.

Mais au-delà des dénonciations, une réelle volonté politique est nécessaire. Que ce soit sous la CEDEAO ou l’AES, les dirigeants doivent comprendre qu’une intégration économique et sociale réussie passe par la fin des abus aux frontières. Tant que ce fléau perdurera, la CEDEAO des peuples et l’AES des peuples resteront de simples slogans, sans effet concret sur le quotidien des citoyens.

A.S.

 

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. Zanga , je ne connais pas le Burkina et le.niger
    Par contre j’ai vécu également tes tristes aventures au Mali que je connais très bien.
    Il en est de même en ci, au Sénégal, au Bénin , au Togo , au Gabon, en Guinée….je ne parle de ce que je sais de ces rackets organisés et ces vols qui prennent des formes diverses….sur la route , dans les aéroports, contrôles fiscaux , douanes, formalités administratives diverses.
    Tour est matière au racket

  2. Pays de merde à la con…une honte et c’est tout. Rien d’autre à dire…. T’es ou Kingui ? On attend ton commentaire sur la très maudite France occidentale et meurtrière😀

  3. kan,contrairement à ce que tu penses je parles avec les preuves.
    C’est la mauvaise volonté de croire que le manque d’intégration c’est la faute à la cedeao.Nos agents à tous les niveaux depouillent les nationaux alors ils le font avec joie et sans état d’âme s’il s’agit des non Maliens.Au Togo,Rci,Ghana…pareil.
    Quand j’étais au lycée sur la route du sud du Mali à Bamako il policier m’a dépouillé de 2000 CFA prétendant que je n’avais pas de carte d’identité…mais j’avais la carte d’identité scolaire !
    Un jour un gendarme arrête le car.Le chauffeur vient nous dire que tout le monde doit payer 1000F.J’ai dit pourquoi,mes pièces sont en règle.Quelques passagers se sont énervés contre moi parce que je retarde le car.Je ne paie pas.Heureusemen un mec est venu raisonner le policier le car redémarre.
    Le même phénomène a cours Aujourd’hui.
    C’est dégoûtant mais c’est la réalité.

  4. . Les forces de l’ordre maliennes sont les plus nuisibles dans ce phénomène de racket .
    . La douane malienne y est en pol position : sa performance n’est que du crime sublimé.

  5. Cette Raquette n’est ni la faute de la CEDEAO encore moins de l’AES, Mais le comportement d’hommes et de femmes porteurs d’uniformes de leurs États respectifs ! Pour Changer celà, aucun des Pays de l’AES ( exception IB) n’a le Ministre de la Sécurité et des Directeurs de police et de Gendarmerie qu’il faut pr y arriver!!!! Aucun.!!! Le phénomène a de beaux jours devant lui CEDEAO ou pas.

  6. Si AES ne veut pas être comme la cedeo il faut prendre les mesures très strictes et punitives contre le racket.D’abord au niveau National avant de parler de AES.Même les Maliens sont abusés au Mali pour les policiers,gendarmes…sur les toutes,dans les bureaux…alors ne parlons pas des Togolais,Burkinabé voyageant au Mali.
    Le racket est d’abord National avant d’être AES ou cedeao.
    C’est pareil dans toute la zone.

    • Et oui Zanga , tu vois ? Tu n’es pas un menteur comme kinguizangafangamachintruc qui nie les faits avérés
      Tu vas finir par m’être sympathique en reconnaissant la réalité du terrain

  7. …..contrôles abusifs, amendes injustifiées et rackets orchestrés par certains agents des forces de l’ordre…
    Strictement comme avant que la souveraineté soit retrouvée🤣🤣🤣
    Encore la faute a l’occident ou a macaron 🥵

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