L’augmentation de presque un tiers du prix du transport interurbain et de plus de 5000 F CFA sur le transport international, n’est pas proportionnelle à la hausse de 100 F CFA du prix des carburants. C’est du moins l’avis des associations de consommateurs maliens. Elles exhortent les autorités à une prise de responsabilité.
Au Mali, les récentes augmentations des prix du carburant ont fait trop de bruits au sein de la population. Depuis le 17 mars dernier, le prix de l’essence a grimpé de près de 110 francs CFA et celui du gas-oil de près de 100 F CFA. Cette hausse selon le gouvernement est le fait de la guerre en Ukraine.
Il faut dire que le gouvernement a profité du conflit Ukrainien pour augmenter le prix des carburants. Au Burkina Faso où les Maliens aiment prendre l’exemple, le prix des hydrocarbures n’a pas connu d’augmentation. En côte d’Ivoire, pays côtier, le prix du litre d’essence à connu une augmentation de 60 F CFA depuis le 1er avril dernier. Mais l’Etat ivoirien a pris soin d’éviter que cette augmentation ne concerne le gasoil. A Travers cette politique, le gouvernement ivoirien a voulu éviter l’augmentation du prix des transports en commun et par ricochet la flambée du prix des autres produits. Quand un Etat se soucie de ses populations, voilà comment il agit.
Au Mali, nos autorités qui aiment faire du tapage inutile, n’ont rien voulu comprendre de ce qui pourrait advenir comme conséquences de la montée du prix des carburants. L’augmentation de 100 à 110 F CFA dans les stations (chez les revendeurs, le litre d’essence est vendu à 800 F CFA) s’est répercutée sur le prix du transport interurbain et international.
Le syndicat des transporteurs interurbains ne s’est pas fait conter par qui que ce soit. A la suite d’une réunion, les syndicalistes ont unilatéralement augmenté le prix du transport. Ainsi, le transport Bamako-Ségou est passé de 3000 F CFA à 4000F soit le tiers. Bamako-Nioro a augmenté de 2000 F CFA soit également le tiers. Le prix du ticket Bamako-Abidjan est désormais fixé à 30 000 F CFA soit 5000 F CFA de plus. Ces augmentations qualifiées de « sauvage », selon plusieurs usagers ne s’expliquent pas.
Face à cette situation révoltante, plusieurs associations des consommateurs du Mali dans une correspondance adressée aux autorités, les interpellent sur l’augmentation inexpliquée du prix des transports sans concertation aucune avec les acteurs. Elles demandent à l’Etat de prendre ses responsabilités afin que le prix des transports soient fixés de commun accord. Un président d’une association de consommateurs doute si les autorités du pays n’ont pas travailler avec le syndicat des transporteurs pour fixer le prix. Il se fonde sur le mutisme du gouvernement sur la situation. « Quand on est pas d’accord, on le fait savoir. Je n’ai pas entendu un communiqué du gouvernement ou le ministre des Transports sortir protester. Cela sous entend que le vin est tiré et qu’il faut le boire », a déploré notre interlocuteur.
Et d’ajouter « Nous attendons que les autorités réagissent à notre correspondance. Si ce n’est pas le cas, nous allons saisir les voies légales pour nous faire entendre », a-t-il prévenu.
« Un Etat c’est anticiper, c’est décider, mais le notre laisse les populations entre les mains de l’ennemi », a ajouté Drissa Diop. Ce dernier s’interroge sur l’assurance de l’Office national des produits pétroliers (ONAP) sur les dispositions prises allant dans le sens de la réduction du transport, de la taxe d’usage routier et de la redevance d’usage routier pour que les prix cessent de grimper. « C’était de la poudre aux yeux », a conclu M. Diop.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le syndicat des transporteurs ne peut pas procéder à une augmentation du tarif des transports national et international sans que l’Etat ne soit associé. Et si c’est le cas, il revient au ministre des Transports de ramener les transporteurs à l’ordre. Il y va de sa crédibilité.
Billal Diall