« Personne n’est jamais venu me demander si je dois rester ou partir. Je pense que c’est un problème qui me concerne moi-même et c’est moi qui dois réfléchir. Il ne faut pas oublier que je sais partir !… J’ai sauvé la vie d’un homme (Pierre Camatte) qui a décidé de travailler au Mali… C’est un hôte. Chez nous l’hospitalité est sacrée. Quelles que soient les difficultés que j’allais rencontrer, il fallait que je sauve Pierre ».
M. le président vous avez le sentiment qu’en faisant ce geste vous avez sauvé la vie de Camatte ?
ATT : parfaitement et j’en suis convaincu, Pas seulement Camatte, mais j’ai sauvé la vie d’un homme. Et d’autres part, j’ai répondu à une tradition malienne, ce n’est pas parce qu’il est français ou Camatte, mais aussi et surtout il est notre hôte. Il a décidé de travailler au Mali et à contribuer à notre développement. Chez nous, l’hospitalité est sacrée et en aucune manière et quelques soient les difficultés rencontrées après, il fallait bien que sauve sa vie.
Ces difficultés justement ont fait l’objet de réactions de colère de vos voisins de l’Algérie de
la Mauritanie qui ont rappelé leurs ambassadeurs, où en est-on aujourd’hui ?
ATT : Le président mauritanien est un cadet et je pense qu’il n y a vraiment pas de problème.
On a dit que vous avez été trop faible dans cette affaire
ATT : Je pense même que laisser Pierre se faire tuer, ça ne prouvait pas non plus que je suis fort. Et je pense aussi que si non avait laissé Pierre mourir, on serait dans une situation autre.
M. le président, au mois de novembre dernier, les trafiquants de drogue ont fait atterrir au nord de Gao un Boeing rempli de cocaïne et apparemment vous avez été choqué par cette affaire. Est-ce que cela veut dire qu’il y a des complicités peut-être à l’état major des armées, est-ce que vous avez pris des mesures pour que cela ne puisse se reproduire ?
ATT : D’abord, j’ai été choqué parce que je ne comprends pas l’attitude de la communauté internationale car personne ne savait d’où venait cet avion et qu’est ce qu’il contenait. Nous avons porté plainte à plusieurs niveaux, au niveau des Nations Unies, de l’ASECNA, de l’Interpol, et jusqu’à ce jour, personne n’arrive à nous dire d’où vient l’avion. Ce qui est certain, c’est que la bande Sahélo-saharienne dans son ensemble, voire l’Afrique de l’ouest, devient de plus en plus une zone de transit.
N’y a-t-il des complices au sein de l’Etat malien pour permettre à ces trafiquants de faire atterrir un avion sur son territoire ?
Dans tous les cas auprès de là nous avons six aéroports et s’il y avait des complices à un niveau élevé, au lieu d’aller m’enfoncer inutilement sur le sable pour décoller, j’aurai préféré me poser sur aéroport aménagé. Je pense que c’est une organisation à dimension universelle je suis et certain que les sommes qui sont brassées sont importantes et des complicités peuvent se trouver partout.
Source RFI