La journée du lundi 25 octobre 2010 restera longtemps gravée dans la mémoire collective de la population de Ségou et de celle de tout le Mali. Pour cause, elle a été consacrée au lancement, par le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, des travaux de construction de l’autoroute Bamako-Ségou pour un coût de réalisation de plus de 180 milliards FCFA. Une première pour notre pays de se doter d’une telle infrastructure.
Le chef de l’Etat était accompagné pour la circonstance d’une forte délégation chinoise conduite par l’ambassadeur de la Chine au Mali, Zhang Guoqing, dont le pays finance une grande partie des travaux. Le projet sera aussi exécuté par l’entreprise chinoise "China Road and Bridge Corporation".
Une entreprise très bien connue en dehors des frontières chinoises. Cela, pour avoir construit plusieurs infrastructures routières dans beaucoup de pays.
On notait aussi la présence de nombreux ministres et des responsables de diverses structures administratives.
La capitale des balazans qui est l’hôte de ce joyau unique (autoroute) n’entendait pas rester en marge de cet événement majeur. Elle l’a prouvé à travers diverses manifestations folkloriques où les villages de l’intérieur de la région, les associations et organisations de chauffeurs, ont convergé vers Ségou pour saluer les plus hautes autorités qui ont pris l’initiative de cette autoroute Bamako-Ségou.
La construction de cette infrastructure est l’illustration parfaite des bonnes relations de partenariat que notre pays entretient avec l’empire du milieu depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale en 1960.
Les premières unités industrielles, la COMATEX, la SONATAM, l’Usine de thé de Farako et l’UMPP ont toutes été mises sur pied ou appuyées par la Chine.
Cinquante ans après, animée toujours par la même volonté d’accompagner les efforts de développement du Mali, la République Populaire de Chine réalise encore et toujours de nombreux projets. Il s’agit du troisième pont de Bamako, l’hôpital de Yirimadio, la nouvelle sucrerie de Markala et aujourd’hui la route Bamako-Ségou.
Cette route qui a pour base de départ "la Tour de l’Afrique", au niveau de Faladié en commune VI du district de Bamako, est un axe vital et primordial pour le développement économique durable du Mali.
Il s’agit de la construction d’une route bitumée Bamako-Ségou en 1×2 voies. S’y ajoutent l’élargissement et la réhabilitation de la route existante en 1×2 voies, du revêtement des deux voies en béton de 7 cm.
En outre, il y a lieu de constater que les caractéristiques d’aménagement sont celles d’une autoroute régionale de l’Afrique de l’ouest, avec une vitesse de référence de 110 km/h et de 130 km/h.
Une chaussée de 2×2 voies de 3,50 m de large chacune. Une bande d’arrêt d’urgence de 2,30 m de part et d’autre et une surlargeur de plate-forme de 0,50 m de part et d’autre.
La réalisation de ce projet, vivement attendue par les populations, permettra de réduire les encombrements aux entrées et sorties de Bamako et d’assurer une meilleure fluidité du transport routier entre le district de Bamako, capitale administrative et la région de Ségou et Ségou, un pôle économique du pays, ainsi que les régions du nord du pays par un niveau de service beaucoup plus adapté.
Elle favorisera également le développement socio-économique des régions bénéficiaires, la réduction du coût des transports et des risques d’accident de la circulation.
Faut-il préciser au passage que le tronçon Bamako-Ségou est l’un des plus accidentogènes. Il y a deux semaines de cela, deux véhicules de transport sont entrés en collision, causant la mort de 25 personnes.
25 passagers blessés ont été admis à l’hôpital.
Abdoulaye DIARRA
