Arrêt de travail des chauffeurs de Sotrama et bennes à Bamako et Koulikoro : Les dessous de la crise et son dénouement

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A l’appel de la Fédération Nationale des Syndicats des Conducteurs Routiers du Mali, les chauffeurs des sotrama, taxis, bennes et une partie des chauffeurs de l’administration, ont observé, lundi 21 juin, un arrêt de travail à Bamako et à Koulikoro, en solidarité avec leurs camarades de Koulikoro qui observent depuis trois semaines, un mouvement de grève, suite à une augmentation de la taxe municipale, passée de 2 000 FCFA à 3 000 FCFA.

D’après le responsable syndical que nous avons rencontré, lundi, au nouveau marché de Médine, "la mairie a revu la taxe municipale à la hausse parce que, dans le cadre de la célébration du Cinquantenaire, elle nous a sollicités pour la mise à sa disposition d’un certain nombre de camions bennes. Face à notre incapacité à répondre à cette sollicitation, se sentant frustrée, elle nous a sorti une fameuse résolution du Conseil communal, qui propose cette augmentation".

Pour nous faire une religion de cette crise qui prévaut depuis, nous sommes allés à Koulikoro, où avait lieu une rencontre entre les différentes parties, sous la conduite du préfet, Mme Maïga Founè Maïga. Là, on apprend que du temps où l’HUICOMA n’était pas privatisée, elle versait mensuellement à la mairie, la rondelette somme de 60 millions de nos francs. Ce qui permettait à l’équipe municipale de faire face à ses responsabilités.

 Avec la privatisation, la source a tari et la mairie se voit obligée de se créer, conformément aux textes qui réglementent la décentralisation, de nouvelles sources de revenus. Mais les mêmes textes sont formels : "Pour ce qui concerne le domaine des transports, l’augmentation doit se faire dans la fourchette de 100 FCFA et 1 000 FCFA et ce, après une concertation préalable avec ceux qui évoluent dans le secteur". Cela a-t-il été fait ? Oui répond la mairie et faux, répliquent les chauffeurs.

Dans tous les cas de figure, il n’y a pas eu d’accord. Selon les syndicats des chauffeurs, lorsqu’ils ont saisi leur département de tutelle, celui-ci, à son tour, aurait demandé au ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, d’intervenir auprès de la mairie de Koulikoro pour qu’elle maintienne l’ancien taux de la taxe municipale. Ce, au regard des sacrifices que les chauffeurs de Koulikoro n’ont cessé de consentir. En effet, ils sont les seuls à payer 2 000 FCFA pour la taxe municipale qui est de 1 000 FCFA dans les autres zones d’exploitation.

Les négociations, qui ont commencé à 15 heures, ont été, plusieurs fois, interrompues, tant chacune des parties s’était accrochée à sa position. Après plusieurs coups de fil, reçus du Gouverneur, donc certainement de Bamako, la partie municipale s’est ravisée : la taxe municipale de 2 000 FCFA a été maintenue, au grand bonheur des chauffeurs. Mais, le problème n’est pas définitivement résolu. Car, la taxe journalière de 500 FCFA que versent les exploitants de sable, est aussi augmentée, passant à 1 000 FCFA.

Diakaridia YOSSI

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