La bonne foi du chef du département de l’Equipement et du Transport ne suffira pas pour faire changer d’avis et de comportement les usagers de l’anneau Sotrama. Le véritable défi incombe à la mairie du District de Bamako, qui n’arrive pas à assumer sa part de responsabilité en tant que maître d’ouvrage des travaux de décongestionnement du centre-ville.
En visite de terrain sur le chantier de l’anneau Sotrama, le ministre de l’Equipement et des Transports, Hamed Diane Séméga, n’a pas manqué de toucher du doit l’occupation illicite de la voie. Toute une bonne partie de la journée de mardi dernier a été mise à profit par le ministre Séméga pour constater l’état d’avancement de cette importante réalisation, qui a coûté plusieurs milliards de nos francs. Un investissement qui, à coup sûr, permettra de décongestionner le centre-ville et faciliter la fluidité de la circulation.
Dans cette optique, des voies sont réservées pour le transport en commun notamment les Sotrama. Un projet sur lequel les habitants de la capitale fondent beaucoup d’espoir mais des zones d’ombre persistent et risquent de porter un coup sérieux à sa réussite. En effet, des problèmes subsistent du côté des usagers du grand marché et de la route de ‘’Railda’’ qui continuent d’occuper le site avant même la fin des travaux. Malgré les barrières et autre grilles de délimitation et de sécurisation, marchands, piétons et Sotrama se confondent dans un enchevêtrement qui retarde les travaux.
Visiblement frustré par cette situation, le ministre Séméga n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour rappeler aux uns et aux autres au respect de leurs engagements. Avant de jeter une pierre dans le jardin des autorités du District qu’il a appelées à renforcer la sensibilisation autour de ce projet. D’autant plus que ces autorités sont partie prenante dans les travaux de réalisation de l’anneau Sotrama.
En tout état de cause, l’impression qui se dégage à l’issue de la visite du ministre Séméga, c’est que le maire de Bamako n’est nullement incommodé par cette situation. Une évidence cependant, qu’un ministre soit obligé de descendre dans la circulation là où le maire doit impérativement intervenir, cela s’appelle manque de clairvoyance pour ce dernier. Toutes choses qui nous donnent raison quand nous avions titré sur ce sujet en nous demandant où sont passées les autorités municipales face à l’occupation anarchique du tronçon place Koro-Railda.
Vraisemblablement, les déclarations du ministre après sa visite du chantier -qui doit être réceptionné au mois de juin prochain- constituent un désaveu pour la mairie du District, laquelle peine à mettre de l’ordre dans la belle cité des trois Caïmans. La balle est désormais dans le camp du maire bling-bling Adama Sangaré qui aura la lourde responsabilité de son entretien et de sa pérennisation. Mais en est-il capable ?
Mahamane Cissé