Pourquoi le comité syndical de l’Anaser réclame l’abrogation du décret de nomination de sa directrice générale ? la question intrigue et mérite d’être posée, au regard de son bilan à la tête de la boite. Depuis dix années auparavant, en effet, l’Anaser ne faisait jamais de recettes supplémentaires. Autrement dit, l’agence n’avait jamais atteint les prévisions budgétaires en termes de recettes. Et, selon nos sources, les comptes de l’agence ont comme par miracle subitement tourné au vert. Avec Dadji à sa tête, l’agence pour la première fois depuis sa création a atteint 1,6 milliards de recettes prévisionnelles, explique notre source. En ce qui concerne les activités de l’exercice en cours, per exemple, elles sont à mi-parcours à 80% de réalisations, en soit de la pandémie et des problèmes sociaux-politiques qu’a connus le pays. Et toutes les conventions, notamment avec la police et la gendarmerie ont été rétablies.
En définitive, son problème avec le syndicat, comme souligné dans nos précédentes parutions résulte des changements opérés dans le fonctionnement de la boite. Au demeurant, une de ses décisions, notamment la nomination d’un cadre venu de l’IER, a été attaquée par le comité syndical devant les tribunaux. Et la cour suprême, selon nos sources, vient de confirmer ladite décision.
Comme quoi, la Directrice générale reste une légaliste.
Quid des autres doléances au moment de son arrivée. De sources bien introduites, les doléances posées par le comité après la prise de services de Dadji se résumaient aux équipements de bureau ainsi qu’au retard dans le payement de salaire et dans l’acquisition des dotations alimentaires. Après recoupement, un travailleur de l’agence témoigne : «tout le monde à un bureau équipé. Les dotations sont régulières et même été augmentées, selon les moyens de l’agence et nos salaires tombent à temps».
Par ailleurs, selon les mêmes sources, Djadia aurait trouvé l’Anaser endettée
à plus de 6O millions de FCFA. A cette date, cette situation n’est qu’un mauvais souvenir, a-t-on appris de même source. L’Agence, en plus de payer ses dettes, s’est même offert le luxe d’entamer l’exercice en cours avec solde créditeur de 50 millions dans ses comptes.
Sur la doléance qui consiste en la restitution que l’ex ministre des transports, Baber Gano, garderait par-devers lui, il nous est revenu que les engins concernés ne font nullement partie du parc de l’Anaser. Il semble, en définitive, que le comité syndical réclame la tête de Dadji, pas pour ce qu’elle fait ou n’a pas pu faire, mais plutôt pour ce qu’elle est, quoique son avènement ait permis à l’agence de retrouver sa crédibilité.
Amidou Keita