L’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) était devenue, sous la gestion de Madame Sanogo Tènè Issagéré, une structure inopportune et improductive. C’est le président de la République qui a décidé de mettre de l’ordre au sein de cette agence en relevant la directrice dont le nom est sus mentionné. Cette décision était d’autant plus courageuse et salutaire qu’on présentait madame Issabéré comme une de ses proches, mais aussi indéboulonnable. Son éjection de l’ANAC fut accueillie par un ouf de soulagement par les travailleurs qui étaient agacés et engagés dans une partie de bras de fer ininterrompu avec la directrice. Chacun sait que ATT prône toujours l’apaisement au niveau des structures du pays car sans la paix et la sécurité dans le travail, il n’y a pas de développement. Mais le nouveau directeur qu’on présentait pourtant comme modèle comportemental n’est qu’un cadre prétentieux doublé d’un piètre personnage insouciant.
Si ATT a vu juste en limogeant le personnage encombrant qu’est madame Téné Issabéré, on commençait à voir l’horizon en rose dans un cadre apaisé. Mais l’espoir suscité par la nomination du nouveau directeur s’est amenuisé. Outre son arrogance, il vient de dévaster un champ entier dans la zone aéroportuaire sans raison valable. Le propriétaire de ce champ, un humble parmi les humbles, n’avait que son œil pour pleurer. Sa femme a passé des nuits entières sans manger en pleurant à chaudes larmes et en maudissant le directeur. Reste maintenant la sanction divine car ce champ constitue leur seul espoir et leur seul revenu annuel. Ce couple qui vit dans une extrême pauvreté n’a pas été dédommagé. C’est la preuve que le directeur est insouciant. Ce comportement qui frise aussi l’inconscience aggravera les maux de cette famille déjà assoiffée.
Selon nos informations, la directrice des aéroports du Mali n’a pas été associée à cette décision méchante, malencontreuse et malveillante. Faut-il conclure que le nouveau directeur règne comme un Roi à l’aéroport de Bamako Sénou ? Ce genre de personnage, habile à détruire les familles de bonnes mœurs, ne mérite pas sincèrement un tel poste de responsabilité. Il ne fait pas honneur à l’Etat, le véritable propriétaire de la terre. Mais cet Etat, doit-il le savoir, ne peut exproprier les propriétaires traditionnels de la terre, c’est-à-dire les paysans qui exploitent ce domaine depuis plus de 30 ans comme si on était dans une République bananière sans loi. Même sans titre de propriété, un directeur, fût-il celui de l’ANAC n’est pas habilité à détruire un champ en pleine régénérescence ou floraison sans dédommager le petit exploitant qui y tire sa pitance. C’est ça le nouveau Mali d’ATT ?
Issiaka Sidibé
