Malgré le plan de sauvetage mis en place par sa direction générale, la compagnie peine à se relever. Elle perd plus de 540 millions Cfa par mois. Pour tenter de sauver les meubles, plusieurs dizaines d’employés seront jetés dans la rue.
Lors de sa récente sortie médiatique, le Directeur Général d’Air-Mali, Abdérahmane Berthé, expliquait que les récents évènements que notre pays a connus ont eu un impact incommensurable sur les activités économiques de sa compagnie.
Pour le Directeur Général d’Air-Mali, la force de sa compagnie était basée sur le marché national. Mais en raison des prises d’otages dans la partie nord du pays en fin 2011, la compagnie voyait son trafic réduit.
Ce qui a conduit Air-Mali à perdre une part importante de son chiffre d’affaires.
Pour M. Berthé, en mai 2012, la compagnie avait perdu 45% de son chiffre d’affaires, comparé au mois de janvier 2012.
Toute chose qui a conduit les responsables de la compagnie à réduire ses fréquences de vol et d’annuler certaines dessertes.
Pour le Directeur général d’Air Mali, la crise que traverse le pays fait perdre à sa compagnie plus de 540 millions CFA par mois.
D’où la décision, prise par la compagnie de mettre en place un plan de sauvetage durant cette période d’incertitude.
Ce plan de sauvegarde comporte, sur le plan de sa flotte, le maintien d’un CRJ 200 à partir du 11 juin, l’arrêt de tous les MD87 et leur sortie de la flotte depuis le 11 juin 2012.
Concernant les programmes de vols, il s’agit de restructurer le réseau de la compagnie avec la rétention de trois destinations, les plus proches: Abidjan (4 /7jours), Conakry (2/7 jours) et Accra (2/7 jours).
En plus, Air Mali entend opérer les vols sur Dakar, Cotonou et Libreville dans le cadre des accords commerciaux avec d’autres compagnies membres du Groupe Celestair.
Cependant, indique t-il, la compagnie Air Mali ne renouvelle plus les contrats du personnel à durée déterminée, qui arrivent à terme. Aussi, elle a mis fin à certains contrats de prestations. Du moins, jusqu’à ce que la compagnie finisse avec sa traversée du désert.
Pour sauvegarder la compagnie, les travailleurs ont été impliqués dans l’analyse de la situation.
Cependant, Air Mali poursuit sa politique d’accords commerciaux avec les compagnies partenaires, faisant d’elle, une compagnie de marketing sur certains vols.
C’est ainsi que, depuis le 1er juin, il y a un accord de partage de codes entre elle et Air France sur des vols qu’elle exploite, quotidiennement, sur son Hub de Paris-Charles de Gaulle-Bamako.
Des accords commerciaux existent, déjà, entre Air Mali et d’autres compagnies de la sous-région. Notamment, Air Burkina, Asky, Sénégal Airlines, Mauritania Airlines.
Mais en dépit de toutes les tentatives de sauvetage, la compagnie Air-Mali a aujourd’hui du plomb dans l’aile. La situation va de mal en pis. Et ses pertes se comptent par milliards. Et l’horizon semble loin. Très loin.
D. Diama