La liste des victimes des effets collatéraux de la crise que traverse le Mali est décidément longue. La compagnie Air Mali créée le 20 avril 2005 ne fait pas exception. Et c’est pour la préserver que ses responsables ont élaboré un plan. L’annonce en a été faite lors d’un point de presse lundi dernier au Parc national par le Directeur général, Abdérahmane Berthé.
L’impact des récents événements sur les activités économiques au Mali est important. Ainsi en est-il du secteur du transport aérien qui a été sérieusement affecté avec une baisse importante de ses activités depuis deux mois dans notre pays.
Air Mali, qui tire l’essentiel de ses revenus du marché national, n’a pas échappé à la situation. Déjà en fin 2011, ses indicateurs économiques n’étaient pas bons avec les prises d’otages dans la partie nord du Mali (Hombori et Tombouctou). En mai 2012, la compagnie a perdu 45% de son chiffre d’affaires comparé au mois de janvier 2012. La perte est évaluée à environ 540 millions FCFA par mois.
Pour préserver l’essentiel et éviter à la compagnie de mettre la clé sous la porte, les responsables ont adopté un plan de sauvegarde qui s’applique à sa flotte, son programme de vols et ses effectifs.
Au niveau de la flotte, il est prévu le maintien d’un CRJ200 à partir du 11 juin 2012 et l’arrêt de tous les MD87. Quant au programme de vols, il y est opéré une sérieuse restructuration du réseau de la compagnie depuis le 11 juin 2012. Trois destinations sont retenues à savoir Abidjan (4/7) Conakry (2/7) et Accra (2/7).
Les vols sur Dakar, Cotonou, Libreville seront opérés dans le cadre d’accords commerciaux avec d’autres compagnies du groupe Celestair, dont Air Burkina. Des accords existent déjà avec d’autres compagnies de la sous- région à savoir : Asky, Sénégal Airlines et Mauritania Airlines.
Poursuivant sa politique commerciale avec ses compagnies partenaires, Air Mali a conclu le 1er juin dernier, un accord de partage de codes avec Air France. Par cet accord, Air France met à la disposition de SN Air Mali, des sièges sur des vols exploités quotidiennement par la compagnie française sur son hub de Paris-Charles de Gaulle et Bamako.
Concernant les effectifs au niveau de la compagnie, il est procédé au non renouvellement des contrats à durée déterminée qui arrivent à terme. De même, il a été mis fin à certains contrats de prestations.
Ce plan de sauvegarde, selon le Directeur Général Abderrahmane Berthé, permettra de réduire les pertes de la compagnie et de mieux préparer une relance.
Par Daouda T. Konaté