Dans un communiqué déposé à notre rédaction, le Bureau Syndical Air France de Bamako menace d’aller en grève à compter du 10 août 2010 à minuit si le blocage de ses négociations avec la Direction Régionale de Dakar n’est pas levé et si ses revendications ne sont pas satisfaites.
Au nombre celles-ci, la révision de la valeur du point indiciaire, l’alignement de l’avancement catégoriel à Bamako sur celui de la Délégation locale de Dakar, l’augmentation de la prime de panier de 1500 à 4000 francs CFA et le passage de la prime locale annuelle de 90 000 à 400 000 francs CFA.
Dénonçant le «traitement méprisant et discriminatoire en terme de salaire et d’avancement» dont seraient victimes ses membres, le Bureau Syndical d’Air France à Bamako, membre de la Section Nationale des Travailleurs Aériens de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, a convoqué une Assemblée Générale Extraordinaire du personnel local le 28 juin 2010. Celle-ci a décidé d’une «grève illimitée jusqu’à l’aboutissement de ses revendications légitimes» et déposé un préavis de grève qui prend effet à partir du 10 août 2010 à minuit, soit demain.
Tout en se déclarant «disponible pour entreprendre un dialogue constructif, franc et sincère» le Bureau Syndical dénonce, en fait, les «termes de l’Accord d’établissement signé en 2004» dans lequel «la Direction Régionale des Ressources Humaines avait affirmé et soutenu que l’accord de Bamako était identique à celui de Dakar». Selon lui, ce n’est que 5 ans après que «le personnel découvre la supercherie et le leurre dont il a été victime». «Pendant que deux ans suffisent à un agent d’Air France à Dakar pour passer de la catégorie A à la catégorie B, il en faut 4 voire 6 à un agent malien (même poste, même compétence)». Ou encore «Pendant que la valeur du point est de 1030 à Dakar, il n’est que de 970 à Bamako, alors même que le coût de la vie est aussi élevé à Bamako qu’à Dakar».
Le Bureau Syndical tient donc à rappeler «nous sommes des employés de la compagnie Air France au même titre que nos collègues sénégalais; nous avons les mêmes obligations de pré requis et de résultats…». En appelant au respect de l’Article 111 de la Convention du Bureau International du Travail, les syndicalistes menacent donc d’aller en grève pour en finir avec «ces inégalités de traitement».