11 août – 18 août. Cela fait une semaine, jour pour jour ,que le comité syndical du personnel d’Air France Mali a entamé sa grève illimitée. Malgré de début des pourparlers entre les grévistes et le directeur régional de la compagnie, Jean Raoul Tauzin, venu de Dakar pour la circonstance, les deux parties sont loin de trouver un terrain d’entente. Les propositions faites par la Direction ont été rejetées en bloc car jugées insignifiantes, voire dérisoire par les travailleurs, qui ont pu, néanmoins, obtenir le retour à Paris des agents que le directeur régional d’Air France avait amené pour travailler illégalement à leur place.
Dans notre parution du vendredi 13 août dernier, nous écrivions que la Direction régionale de la compagnie d’Air France avait amené de Paris, en violation de la législation et de la convention 87 du BIT, trois agents pour assurer le service à la place des grévistes maliens.
Il s’agissait de Mme Delattre Emmanuelle, M. Gagnard Jening et de Maillefer Jean-Louis.
La présence de ces agents avait été confirmée le mercredi 11 août par le chef de l’escale de la compagnie à Bamako, Fréderic De Marty, que nous avions rencontré à l’aéroport international de Bamako Sénou. Mais ce jour, ces trois agents n’étaient pas en poste à l’aéroport, même si les grévistes ont soutenu qu’ils ont pu procéder à l’enregistrement des passagers à partir du système internet de la compagnie.
Face à la pression du comité syndical et au risque qu’elle encourait en amenant des étrangers travailler illégalement à la place des grévistes, la direction régionale a finalement décidé, le week-end dernier, de ramener les trois personnes en question à la maison.
Cependant, elle continue d’utiliser les services des autres sociétés intervenant à l’aéroport pour l’enregistrement de ses passagers. Ce qui fait que la compagnie continue d’assurer ses vols quotidiennement sur Bamako, avec plus ou moins de désagréments.
Quant aux grévistes, ils se retrouvent tous les jours devant le siège de la compagnie à l’ACI 2000, dans l’attente de nouvelles propositions de la part de leur direction. En effet, lors des pourparlers engagés entre les deux parties, la direction avait proposé des augmentations de 10% sur la prime de panier de 1500 FCFA par jour et de 10% également sur la prime locale annuelle de 90 000 FCFA. Ce qui revenait à 150 FCFA et 18 000 FCFA de plus sur ces deux primes, avec effet à compter du mois d’octobre. La direction générale, dans un message que nous avions publié dans nos colonnes hier, soutient que ces augmentations sont un effort consenti qui reste en cohérence avec la situation économique de crise de la compagnie.
Dans la même note, la compagnie a exprimé qu’elle reste ouverte au dialogue et à l’écoute de son personnel.
Des propositions rejetées par la secrétaire générale du comité syndical, Mme Diallo Augustine Sangaré et ses collègues. Hier, ils ont réitéré leur exigence qui est, ni plus ni moins, un alignement, pur et simple, au même niveau de traitement financier et administratif que leurs homologues du Sénégal, qui gagnent dès fois quatre fois plus qu’eux alors qu’ils révèlent de la même direction pour le même travail et le même niveau de formation.
Cependant, les grévistes ne sont pas tombés dans l’extrémisme car ils sont ouverts à des propositions "conséquentes" et n’acceptent pas qu’on leur offre des miettes comme des "pauvres mendiants".
Hier, le bureau du Comité syndical a été reçu à la Bourse du travail, par le secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité.
Youssouf CAMARA