Agence Nationale de l’Aviation Civile: Le comble du laxisme !

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Des avions sans documents de contrôle technique atterrissent, et s’envolent tranquillement de l’Aéroport de Bamako-Sénou. Des fous alliés flânent jusque dans les cabines de pilotage. Des passagers embarquent sans document de voyage, et pire, avec des armes à feu. Des compagnies aériennes opèrent sans contrôle de sûreté. L’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), seule structure habileté à réprimer les fautes de toute nature en la  matière, n’a jamais levé  le petit doigt. Son silence n’est plus complice, mais plutôt coupable. En tout cas, l’irresponsabilité est à son comble.

En effet, l’ANAC est une structure nationale, mais rattachée directement à l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale qui relève de l’ONU. C’est elle qui est chargée de veiller à la coordination de l’ensemble du système aéronautique malien. A ce titre donc, elle produit les textes de loi et règlements en la matière au plan national. Les compagnies, la Direction des aéroports, le Commissariat de police de l’Aéroport, la Brigade de gendarmerie, les sociétés d’assistance, relèvent tous de son autorité.
Par rapport aux compagnies, l’ANAC veille au respect des procédures d’exploitation à travers le contrôle de licences, du personnel (sol et air), des licences des avions et de leurs suivis techniques, ainsi que des recyclages du personnel. Que savait l’ANAC sur le Boeing de la cocaïne qui avait bel et bien reçu une autorisation de survol et d’atterrissage sur le territoire malien ? Rien ! Cet avion pourtant était un appareil délinquant interdit sur plusieurs territoires à travers le monde. Pourquoi l’ANAC a-t-elle délivré une autorisation à un avion dont elle ne sait rien ni du contenu, ni du motif de voyage ? Difficile d’admettre le déficit de vigilance. Il s’agissait de 10 tonnes de cocaïnes, donc des milliards. Et quand c’est comme cela, ça se passe en dessous de table.

Malheureusement l’ANAC n’est pas à son premier crime d’irresponsabilité. Tenez-vous bien ! Alors même qu’il est formellement interdit d’approvisionner un avion en carburant pendant des mouvements passagers, à Bamako-Sénou, la pratique est courante, très courante, sous le nez des inspecteurs de l’Agence et le regard complice de la Direction des aéroports.
Par rapport au contrôle de capacité des intervenants au sol, l’ANAC ne fait rien. De simples ouvriers sans aucune qualification conduisent des machines hyper sensibles comme les tapis. Il n’y a pas plus d’une semaine, que suite à une fausse manœuvre, un de ces amateurs a purement et simplement écrabouillé le réacteur d’un avion appartenant à la compagnie Kenya Airways. L’ANAC est pourtant là, muette comme une carpe. N’attendez surtout pas qu’elle sanctionne. Pour pire, elle est restée royalement figée comme une statue. Par deux fois successives, des passagers avaient réussi à embarquer dans un vol d’Ethiopians Airlines avec des pistolets automatiques. La société de sûreté fautive n’a jamais reçu la moindre mise en garde de la part de l’ANAC.

Ladite société continue d’exercer avec de piètres équipements et un personnel insuffisant et moins qualifié. Comment peut-on imaginer traiter plus de six vols simultanés avec seulement 7 détecteurs capricieux ? Les «magiciens» de SECURICUM réussissent l’exploit de répondre au défis de leurs appareils (défectueux détecteurs), à se communiquer presque sans radio et à sauver les apparences. Au fonds leur contrôle n’est ni plus ni moins qu’une ridicule mise en scène. Aucun passager ne doit réussir à embarquer avec la petite aiguille, à plus forte raison un pistolet.

En outre, la feuille de route de l’ANAC est simplement foulée au sol par la Direction de cette piteuse structure quant aux conditions de travail des ouvriers, pardon, des «faméliques» agents. A l’ANAC, on oubli qu’il n’y a pas pire menace pour la sécurité d’un avion qu’un agent mécontent. Les experts reconnaissent en tout cas qu’un agent mécontent est plus dangereux qu’une bombe à l’avion.

D’ailleurs, dans l’histoire des accidents ou des attentats d’avion, la part de responsabilité des agents de sûreté est largement reconnue. Le 11 septembre constitue l’échec le plus inimaginable dans l’histoire des systèmes de contrôle sûreté. Les terroristes ont réussi à embarquer avec des faux documents, des armes dans plus de deux vols de la prestigieuse American Airlines par manque de vigilance des agents de sûreté. La suite est connue.  

Quant aux compagnies aériennes, elles peuvent impunément cracher sur les règlements ANAC. La preuve ? Des compagnies comme Air Sénégal international exercent sans le moindre contrôle sûreté. Or, il s’agit là du crime le plus intolérable en matière de transport aérien. Malheureusement ni à l’ANAC, ni au Ministère de la Sécurité, encore moins à la Direction générale des Aéroports du Mali, on ne mesure la gravité de cette irresponsabilité dans laquelle le système s’est engouffré.
Abdoulaye NIANGALY
 

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