Aéroports du Mali au bord du gouffre : L’ex PDG et le Directeur commercial bientôt interpellés !

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aeroport Bamako Senou

-La légèreté du ministre Gano en cause… Un trou de plus de 2 milliards décelé… des soupçons de détournements … le BVG se saisit du dossier… Les comptes 2016 rejetés par le Commissaire au compte

 

Pour la deuxième fois en cinq ans, le Bureau du Vérificateur Général (BVG) fourre son nez dans la gestion administrative et financière des Aéroports du Mali. Un scandale de détournement à ciel ouvert, jamais égalé dans l’histoire de l’entreprise en est la cause. La gestion calamiteuse des ressources de l’entreprise, l’achat de poste de responsabilité auprès du département de tutelle, la disparition de matériels estimés à plus de trois milliards, la chasse aux cadres valeureux et l’amateurisme notoire au sommet de l’entreprise sont visés. Le personnel interpelle le chef de l’Etat en personne.

 

L’amateurisme et la promotion de l’impunité sont les grands maux qui minent l’entreprise d’Etat, jadis vitrine de notre pays. Aujourd’hui, tous les indicateurs de performance des Aéroports du Mali (ADM) sont au rouge. Pour l’exercice budgétaire 2016, curieusement les ADM n’ont fait aucun bénéfice. Au contraire, elle enregistre une perte sèche de plus de 2 milliards de nos francs alors que les activités aéronautiques n’ont jamais aussi été aussi denses sous nos cieux que ces dernières années. Mieux, les ADM ont reçu il y a seulement deux semaines le certificat de la norme ISO de la sûreté aéronautique ANAC. Une gestion calamiteuse qui rappelle les dernières heures des entreprises d’Etat ayant fini par être privatisées. Ce que craint d’ailleurs le personnel des ADM, dans la mesure où le principe de toute liquidation veut que la société à privatiser soit en difficulté. Ce qui étonne les travailleurs des ADM, c’est aussi l’indifférence du puissant ministre des Transports, Me Baber Gano.

Assurer l’intérim de l’intérimaire…

Depuis la révocation du désormais ancien patron des Aéroports du Mali, le Colonel Daouda Dembélé, le 3 avril dernier par Traoré Seynabou Diop, alors ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, la période intérimaire a été confiée à son adjointe Faye Oumou Dème. Un PDG allait être nommé sur appel à candidature.  Mais, l’intérimaire, censée gérer les affaires courantes avant le recrutement d’un nouveau patron, a été débarquée en plein midi et sans motif valable au profit d’Aly Tamboura, ancien Directeur Technique de l’entreprise, en violation flagrante des textes.  Pourquoi cette nomination précipitée par le ministre Me Baber Gano ? Une source révèle : « à la veille de sa nomination, Aly Tamboura lève par un subterfuge des dizaines de millions de nos francs auprès des prestataires des aéroports, plus particulièrement les sociétés de nettoyage, qui ont un contrat de plus de 800 millions de F CFA par an, pour, aurait-il confié, engraisser les pattes des responsables du département que dirige Me Gano et dont il se très proche. Aux prestataires, M. Tamboura avait fait croire que l’intérimaire du PDG, Mme Faye, était sur le point de remettre en cause leurs contrats. Un décret tombe le 14 septembre dernier qui fait d’Aly Tamboura l’intérimaire de …l’intérimaire. Sur instruction de Me Gano, la passation de services se fait plus tôt que prévue. Elle a eu lieu le 4 octobre, date prévue pour le Conseil d’Administration des ADM. Trois PV de chiffres différents sont alors présentés à la DGA sortante qui a, en toute responsabilité, refusé de l’approuver puisque les chiffres ne sont pas sincères. Dès son entrée en fonction, sa première victime a été l’auditeur interne de la boîte. A cette allure nous risquons tous de nous retrouver au chômage si rien n’est fait. », S’inquiète notre interlocuteur.

Gestion catastrophique …

De 2010 à nos jours, les indicateurs de performance des ADM sont au plus mal. On se rappelle que lors du passage d’Aya Thiam Diallo à sa tête, les ADM faisait des bénéfices de près de 3 milliards de F CFA par an et s’est régulièrement acquittée de ses obligations fiscales bien qu’ayant été épinglée par le rapport du Végal en 2011 sous ATT.

Jeune syndicaliste des ADM s’étant particulièrement illustré pour avoir tenu tête à Aya Thiam Diallo, Mamadou Camara, alors Secrétaire général du comité UNTM des ADM, a été bombardé au juteux poste de Directeur commercial de l’établissement en 2013. Depuis sa nomination à ce poste, les chiffres de l’entreprise ne cessent de dégringoler, passant d’un milliard de F CFA de bénéfice en 2013 à moins 2.251.801.000 milliards F CFA de perte sèche en 2016.  Toute chose qui a poussé le commissaire au compte à rejeter les comptes 2016 de l’entreprise. Une première dans l’histoire des Aéroports du Mali.

Selon un document confidentiel adressé au Conseil d’administration, la structure du haut du bilan des ADM a été corrigée conformément aux normes comptables en vigueur. Cette modification résulte de la comptabilisation erronée des « Redevances pour le développement des infrastructures aéronautiques et météorologiques » au titre des exercices antérieurs.

Les ADM comptabilisaient en effet les RDIAM en « Produits accessoires » alors qu’elles devraient être en « Subvention d’investissement ». Le montant du report est à nouveau passé de 12 milliards 322 millions 12 mille 225 F CFA (après régularisation) à 3 milliards 660 millions 586 mille 137 F CFA au 31/12/2016 et le montant de la subvention d’investissement (RDIAM) est passé de 2 milliards 394 millions 301 mille 237 F CFA au 31/12/2015 à 8 milliards 353 millions 439 mille 766 F CFA au 31/12/2016.

« Nous n’avons pas reçu de réponse à notre lettre de demande de confirmation de solde adressée à la BMS-sa, en relation d’affaires avec les Aéroports du Mali. Le solde comptable non confirmé s’élève à un montant cumulé de 29 millions 698 mille 180 F CFA au 31/12/2016. », révèle une source proche du dossier.

Informé de la situation, le vérificateur général a envoyé des vérificateurs la semaine-même dans les locaux des ADM. D’autres missions de contrôle sont en cours pour interpeler dans les jours à venir l’ancien PDG, le Col Daouda Dembélé, son Directeur commercial M. Camara et d’éventuels complices sur leur gestion.

Que deviennent les matériels du Camp « Damien Boiteux » ?

Une question taraude les esprits. Où sont les matériels du camp « Damien Boiteux » ? A la fin de l’opération Serval et avant le début de l’opération Barkhane, les clés du camp qui porte le nom du chef de bataillon Damien Boiteux, mort à Konna le 11 janvier 2013, ont été remises au colonel Daouda Dembélé, l’ex PDG des ADM par le Général de division français, Jean Pierre Palasset, commandant de l’opération Barkhane.

Cette caserne ultramoderne et ultrasécurisée était construite sur une superficie de 35 hectares et située dans l’enceinte de l’aéroport Bamako Sénou. Elle servait de base à Serval et comprenait des zones de vie, de sport, de loisirs, des aires de décrottage, une pharmacie, une centrale électrique, une importante quantité de gravier pour le bitumage, etc.

Le camp, d’une capacité d’accueil de plus de 1 200 militaires et d’une valeur de 3 milliards de F CFA, a été rétrocédé aux Aéroports du Mali par l’Armée Française avec le projet de construction du salon présidentiel sur une partie dudit camp.

Ce camp stratégique pour nos militaires a été totalement détruit par les responsables des ADM.  Le hic est que tous les matériels du camp ont été vendus frauduleusement sans passer par les enchères, comme cela devrait être le cas d’une vente publique. Les employés de l’entreprise affirment également qu’aucune trace des ressources issues de la vente des matériels n’est enregistrée au niveau de la comptabilité de l’entreprise et tout le monde fuit la question. Les autorités sont interpellées pour faire la lumière sur cette affaire qui n’honore pas du tout notre pays.

A suivre …   

Habi Kaba Diakité

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1 commentaire

  1. Tout l’argent engrangé par l’aéroport se trouve dans les comptes de Tiéman Hubert Coulibaly et son père. C’est cette famille, à l’instar de celle de IBK, qui a fait main basse sur tout ce que génère l’aéroport en terme de finances. N’allez pas chercher loin, ces gens ont tué le Mali. Maintenant, c’est IBK et son fils qui passent à l’école de Tiéman et de son voleur de père. C’est celui-là même qui avait en son temps pillé les caisses de la SEMA. Alors, qu’il revienne voler l’aéroport est simplement dû aux cours de voleurs qu’ils enseignent au rejeton national. Le retour de son fils dans le gouvernement n’a d’autres signification que celle-là. Cette fois-ci, c’est au fichier électoral qu’il s’essaie, si les conditions de la fraude peuvent être définies, sans que l’opposition s’en rende compte bien sûr, sauf que cette fois, les Maliens sont plus vigilants que pendant les autres élections passées. Le dernier rapport du vérificateur est très explicite sur la corruption du régime IBK. L’affaire de l’aéroport n’est qu’un tout petit détail dans les affaires qui défrayent la chronique dans ce pays.

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