Aeroports du Mali : Abdoulaye Koumaré, ministre ou PDG ?

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Les aéroports du Mali sont sans Président-directeur général depuis les événements de mars 2012. Pendant que les militaires se succèdent au poste de DGA du fait du prince du jour.

 

Le  ministre Abdoulaye Koumaré veut-il avoir la mainmise sur ADM ? En tout cas, il agit comme tel. Lui qui semble pris par une certaine manie  de préjuger de l’intégrité morale des travailleurs de cette entreprise. Il doit certainement méditer sur la portée de cet adage qui dit : «on pense que l’autre fait comme soi». Est-ce parce que les dégâts causés par Abdoulaye Koumaré à l’Ecole de maintien de la paix le hantent toujours ? Selon des sources bien informées, si les comptes de cette école avaient été audités après le départ du Directeur financier, en l’occurrence l’actuel ministre de l’Equipement et des Transports, il n’aurait pas réussi à passer au travers des filets des limiers.

 

Au demeurant, aux aéroports du Mali, le personnel se pose beaucoup de questions sur la compétence et l’apport de tous les militaires affectés ou mis à la disposition des services rattachés au MET. On estime qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une tentative pour récompenser les membres de l’ex-junte qu’il faut caser à tout prix. Ce qui explique le nombre d’affectation très élevé. Ainsi, il s’établit aujourd’hui à 104 agents dont (04) DGA. Et tenez-vous bien, tous sont des militaires alors que le vrai besoin est ailleurs. De fait, Abdoulaye Koumaré a fini de «militariser» toutes les structures relevant de son département : Autorité routière, Ageroute, Aéroports du Mali, Anaser, CTRU, EMASE (Entrepôts maliens dans les différents ports). Pour ainsi dire, ces affections sont autant de ressources mal utilisées, surtout que les militaires n’ont a priori aucune compétence particulière pour officier en ces endroits.

 

Aux Aéroports du Mali, qui est l’un des EPIC qui se porte le mieux, on craint des lendemains malheureux face aux agissements du ministre Koumaré. Lequel feint d’ignorer que cet établissement organise ses ressources afin de mieux répondre aux besoins de sa clientèle. D’autant que la gestion aéroportuaire est un travail professionnel qui ne peut s’accommoder avec l’improvisation d’actions disparates et impromptues. Résultats : il existe un profond malaise chez les usagers et le risque d’une désintégration à moyen terme de la synergie entre les différentes activités de la plate-forme est plus que certain. En effet, aujourd’hui, les check-points sont mal organisés,  les filtres mal structurés. Encore qu’il existe un projet de mur de clôture inadapté qui fait déjà penser au mur de Berlin ou à celui de la bande de Gaza. À ceci s’ajoutent l’arrêt de l’activité du GIE porteur, l’interdiction aux accompagnateurs de rejoindre l’aérogare etc. Tout cela représente un gâchis des ressources et met la vie des Maliens en danger par des actes dont l’aboutissement est plus que douteux parce que ne répondant qu’au seul désir du ministre.

 

Alors question : est-ce que être ministre veut dire que l’on connaît tout ? Non, répondent nos sources qui estiment par ailleurs que «c’est ce qu’on croirait quand on passe, ne serait-ce qu’une minute, aux côtés du ministre Koumaré». Lequel foule aux pieds tous les textes de l’Etat, les mesures de sûreté, les règles comptables, l’ingénierie. En tout cas, il fait tout sauf ce pour quoi il est là : garantir le bon fonctionnement, définir la politique, en somme, assurer la tutelle. Au lieu de cela, Abdoulaye Koumaré pose des actes  qui ne ressortent guère de la compétence d’un ministre. Pour ironiser, un agent des aéroports  pense qu’en le nommant PDG  des lieux, il serait plus réconforté dans son rôle et donnerait plus de légitimité à ses actes.

 

Ce qui est paradoxal,  c’est que  le ministre semble s’arroger le poste de PDG et de président du Conseil d’administration des aéroports du Mali. Où il n’existe ni PDG ni Conseil d’administration : c’est le ministre qui est tout à ADM. Et pourtant, les aéroports du Mali étaient sur la bonne voie, celle de la croissance. Surtout qu’avec les derniers travaux, qui ont fait la fierté des Maliens, l’aérogare a retrouvé un visage nouveau. Les équipements ont fait un bond technologique appréciable, pendant que le Centre fret devenait ainsi le plus moderne de la sous-région, avec des équipements de dernière génération : CUTE, escalator et EDS.

 

Dioukha SORY 

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1 commentaire

  1. C’est pas étonnant de grâce faite économie de vos papiers CNDRE reste ce qu’il est et fourre son nez partout

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