Accidents de la route au Mali : Nécessité d’accentuer la sensibilisation et la conscientisation

0

Malgré les drames quotidiens d’accidents qui surviennent avec leur lot de vies fauchées et de familles endeuillées, la prise de conscience n’est pas encore effective. Quoiqu’on dise, il faut analyser ces accidents de la route sur plusieurs aspects. On a beau utilisé les véhicules les plus sophistiqués et circulé sur les autoroutes les plus larges, les accidents vont toujours survenir à cause de nos comportements peu orthodoxes.

Par exemple, le spectacle que les cortèges de mariage nous offre tous les week-ends doit interpeller nos plus hautes autorités à revoir leur copie. Ne nous voilons pas la face, la responsabilité incombe aux différents Ministères qui n’arrivent pas à cerner et à réussir à élaborer une politique de sécurité routière adéquate. Quoique les responsabilités gouvernementales en matière de sécurité routière incombent au Ministère des transports, autres Ministères comme ceux de la police, de la justice, de la santé, de la planification et de l’éducation, doivent s’occuper de certains aspects clés.

Au plan social, plusieurs travaux ont montré que les accidents de la circulation touchent davantage les membres des familles les plus pauvres et les plus vulnérables de la société. Tous les jours que Dieu fait, il n’est pas rare de voir ces accidents sur nos artères. Malgré les discours, les politiques et les structures qui se créent, on a du mal à avoir une ligne directrice claire. Le Gouvernement semble avoir décidé de fermer les yeux sur l’indiscipline sur les routes du Mali.

En tout cas, il ne s’est pas donné les moyens de mettre fin aux surcharges des transporteurs et d’interdire la circulation des «carcasses». Et que dire du mauvais état des routes qui est l’une des causes des accidents dans notre pays ? Empruntons les voies qui mènent vers Ségou et Kayes pour nous en convaincre. Nos routes reflètent encore l’image d’un sous-développement chronique.

Mais l’Etat, à lui seul, peut-il assurer la sécurité routière, si les citoyens ne se soucient guère de leurs comportements malsains? Excès de vitesse, imprudence, fatigue et conduite en état d’ébriété, mauvais dépassements, la liste n’est pas exhaustive. En dépit de la mort qu’ils côtoient tous les jours, ils sont toujours pressés et intolérants. Ne parlons même pas de ces compagnies de transport dont le business ne cadre pas les principes professionnels et, de ce fait, sacrifient la vie de bien de passagers sur l’autel de leur profit personnel. Que c’est dommage !

Ce genre de comportements aura longue vie, tant que les passagers eux-mêmes ne se décideront pas à refuser les cars surchargés et en mauvais état, même quand ils sont pressés. Complaisance et inconscience dont l’explication simpliste trouve sa raison dans la pauvreté.

Autres faits dramatiques, les cortèges des mariages chaotiques qui sont devenus prioritaires sur nos axes. Le tout se passe à la barbe et au nez des agents de police. Malgré le travail abattu sur le terrain par l’ANASER, une structure en charge de lutte contre la sécurité routière, beaucoup reste encore à faire, en termes de sensibilisation et de conscientisation.

 

Destin GNIMADI

Commentaires via Facebook :