29 Novembre 1960 /29 Novembre 2011, 51 ans : La régie du chemin de fer toujours à la traîne

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Dans le cadre de la commémoration du 51ème anniversaire de la Régie du chemin de Fer du Mali, le Collectif Citoyen pour la Restitution et le Développement intégrés du Rail du Mali (COCIDERAIL), a organisé le Samedi 26 Novembre 2011, au Centre Djoliba, une conférence débat pour permettre aux témoins vivants, d’échanger le plus fructueusement du monde, sur ces moments nostalgiques et de revivifier généreusement, la mémoire de nos glorieux prédécesseurs martyrs des rails et anciens cheminots.

La rencontre était présidée par Dr. Tiécoura Traoré, président de COCIDERAIL. Il avait à ses côtés, M. Mouhamed Tabouré, de la société Transrail ; de M. Abdoulaye Traoré, Ancien Secrétaire Général du Ministère chargé des transports. Et la présence de certains membres des syndicats actuels des travailleurs du Rail, dont le COCIDERAIL et les membres du Réseau Rail Sans Frontières (RRSF), et les femmes cheminots de Toukoto.

Du 29 Novembre 1960 au 29 Novembre 2011, la régie de chemin de fer du Mali a 51 ans d’existence. Cette date du 29 Novembre 1960, fut un grand pas en avant dans la longue lutte encore actuelle pour l’indépendance du pays et le bien être des Maliens.

Pour le Dr. Tiécoura Traoré, président du COCIDERAIL, il indiquera dans sa déclaration liminaire, qu’«aujourd’hui nous commémorons cette 51ème anniversaire qui est une fête qu’on veut réussir ; mais c’est très difficile, dans la mesure où il y a revisite de l’histoire du chemin de fer du Mali, qui ce confond à bien des égards à l’histoire de ce pays. Et c’est pourquoi, j’estime qu’il est important de questionner ceux qui ont vécu des choses qui ont traits à cela». Selon toujours le président de COCIDERAIL, il faut se poser encore la question de savoir «pourquoi nous commérons l’anniversaire d’une Entreprise qu’on a étouffé depuis ?»

Quand à M. Mohamed Tabouré du Transrail, il indiquera que «l’heure est grave. Et près de huit années après la mise en concession de la régie du chemin de fer à la multinationale Transrail, en 2003, il est revenu au ministère malien de l’équipement et des transports Ahmed Diane Séméga de reconnaître que la privatisation a conduit à la mort de l’activité ferroviaire» et que «Transrail n’a pas fait mieux que la Régie du chemin de fer Mali».
Transrail, on le sait, a privilégié le transport International des marchandises au détriment du trafic de passagers, jugé moins rentable. Elle a fermé 26 gares et haltes sur 36, mettant en péril toute une série d’activités économiques, liées au passage du train et de ses voyageurs, tout en licenciant des milliers de cheminots.

Face à tout cela, M. Toubouré se pose la question de savoir «quels sont de nos jours les choix et options qui guident les gouvernements des Etats du Mali et du Sénégal ? Où en est la situation du chemin de Fer Dakar- Koulikoro aux moins de Transrail ? Et que Faire ?»
Au cours du recueil de témoignages, M. Souleymane Dembélé de la «Coalition des Alternatives Africaines Dettes et Développement» (CAD) a rassuré le COCIDERAIL du soutien de la CAD dans la lutte qu’ils mènent. “Il faut reconnaître que COCIDERAIL est là et Transrail également, pendant 8 ans d’exercice, sans effet c’est regrettable“. Et il demande une synergie d’action pour mener à bien cette lutte noble.
C’est alors que M. Abdoulaye Traoré, ancien secrétaire général du Ministère chargé des transports, et qui s’était tantôt montré très ému et visiblement touché par la nouvelle situation qui prévaut à la régie des chemins de fer, s’est publiquement plaint de voir la société des chemins de fers du Mali, devenue Transrail, et qui est entrain de partir en fumée.

En se souvenant de toutes ces gares qui étaient si bruyantes de monde, occupées en permanence à longueur de journée comme elles étaient, et qui faisaient vivres de nombreuses familles, parmi toutes ces populations locales riveraines de la voie ferrée ; puis, d’être obliger de les voir aujourd’hui toutes fermées, ou devenues subitement vides comme des lieux abandonnés, devenus un nouvel espace de jeu pour les enfants de parents mis au chômage forcé.
Avant de se prosterner, «en rappel des beaux plus moments que la régie a vécu et une régie qui a beaucoup fait pour le pays. Non seulement pour le transport des Hommes et des marchandises, mais aussi pour la formation des leaders syndicaux et politiques de nos proches pays et d’un autre pays, à savoir le Niger, le Sénégal et le Mali».

A noter que ce 51ème anniversaire de la régie du chemin de fer du Mali a été un moment intense de souvenir et d’échange, dans la vie de cet immense patrimoine national et commun.

Alpha C. SOW

 

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