Sale temps pour le président du Conseil Malien des Transporteurs Routiers (CMTR) ! Après avoir été accusé de vendre illicitement des tickets au niveau des corridors, Youssouf Bani Traoré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient encore une fois de plus d’être blâmé par la Ministre des Transports et des Infrastructures pour incapacité de permettre un climat apaisé au sein du CMTR qui se trouve jusque-là et encore désorganisé. C’était, au cours de la 15ème assise de l’Assemblée consulaire du Conseil Malien des Transporteurs Routiers, tenue le samedi 26 mars 2022, au Centre International de Conférence de Bamako.
Plus que jamais, la gestion du Président du Conseil Malien des Transporteurs Routiers n’a été aussi décriée que ces derniers temps. Plusieurs faits sont reprochés au président Youssouf Bani Traoré qui ne tient qu’à sa tête à lui seul. À commencer par la vente illicite des tickets au niveau des corridors. Une pratique jugée frauduleuse, qui continue malgré les nombreuses dénonciations faites par le passé. À cela s’ajoutent, le non-respect des textes du conseil par le président et son incapacité de permettre aux transporteurs d’accorder leurs violons. Autant de difficultés auxquels le CMTR se trouve confronté, sans que son président n’en trouve une solution.
Indignation de Mme le Ministre
Face à ces tristes réalités qui persistent au sein du Conseil Malien des Transporteurs Routiers, Mme le Ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko s’est vue dans l’obligation de rappeler à l’ordre, sans complaisance, le président Youssouf Traoré.
Dans son discours d’ouverture, elle n’a pas fait de cadeau au président Traoré du CMTR qui a érigé en mode de gestion, le clanisme, les magouilles et le favoritisme. En claire, des pratiques peu catholiques qui ne permettent pas au CMTR de réussir ses missions régaliennes.
En écoutant la Ministre des Transports et des Infrastructures, on a l’impression que le respect des textes est devenu un vain mot au CMTR, sous Youssouf Traoré. Car rappelle-t-elle : « le Conseil dont il est question doit assumer son statut d’établissement public à caractère professionnel. C’est-à-dire une organisation sociale investie d’une mission de service public et chargée de l’organisation des opérateurs privés et de la défense de leurs intérêts ».
Poursuivant son intervention, Mme Dembélé a lancé un appel pour le règlement des querelles intestines entre des groupements professionnels de transporteurs routiers et à mettre fin aux actes d’opposition et de résistance à l’autorité publique. Comme pour dire que le CMTR se veut être à l’image de son président Youssouf Traoré qui a foulé au pied par le passé, une décision de M. Moussa Mara, Premier ministre d’alors interdisant la vente illicite des tickets au niveau des corridors.
Des décisions unilatérales
Au-delà de la vente illicite des tickets qui serait décidée unilatéralement par le CMTR, Mme le Ministre a dénoncé dans son discours, une autre décision unilatérale qui aura fait des tollés au sein de la population. Il s’agit de la récente augmentation inappropriée des tarifs de voyage de 45%, à 50% sur certains trajets par des compagnies de transport, sans consultation, ni annonce préalable. Il urge donc pour le CMTR de faire le sursaut nécessaire pour être à la hauteur des attentes placées en lui au moment de sa création par l’État.
Très remontée contre ces pratiques qui n’honorent pas, le Ministre a exhorté le CMTR au respect de la légalité et de l’autorité, à l’union au sein de la corporation, à la loyauté envers les organes élus, à la régularité de paiement des cotisations qui sont des ressources essentielles de l’organisation. Mais aussi, à la responsabilité, à la solidarité, à la complicité et la mutualité dans la vie du CMTR. Un appel qui prouve à suffisance, qu’il y a des failles au niveau de la gestion du Président Youssouf Bani Traoré.
Sachant que le transport routier est contributeur à l’économie nationale, le président Traoré doit revoir sa gestion au risque de ne pas compromettre le CMTR qu’il devrait conduire d’une main habile pour le bonheur du secteur.
Adama Coulibaly