Transport aérien : Comment Séméga a « tué » les Aéroports du Mali

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En 3 ans le Président du Mouvement citoyen et du PDES a réussi l’invraisemblable : Placer les plateformes aéroportuaires en situation de faillite et mettre la Compagnie aérienne  nationale Air Mali en déconfiture irrémédiable. Comment ? Lisez notre dossier !

Ahmed Diané Séméga

Etablissement public à caractère industriel et commercial , Aéroports Du Mali (ADM), qui enregistrait d’excellents résultats  économiques et  commerciaux , contribuait largement à la croissance nationale et au recrutement des jeunes diplômés tout en assurant  son développement sur fonds propres .Par sa situation financière excédentaire, cette entreprise publique était l’une des rares à être  en règle par rapport aux impôts, contrairement à d’autres structure du même rang. Son  personnel recevait  les meilleures rémunérations et d’importants programmes d’investissements avaient été mis en route.

Curieusement, lorsque le destin des ADM a basculé entre les mains d’un redoutable nommé Ahmed Diane Séméga, ci devant super ministre de l’équipement et des transports et président du PDES. Dés sa nomination, par sa vision messianique, construite pour et autour du président d’alors Amadou Toumani Touré, Séméga  entama une vaste opération dénommée « le PDES en Marche »,( mais à reculons ) qui a procédé tout d’abord par la désindustrialisation de la principale plateforme ensuite au renforcement du monopole de la société privée ASAM sa  d’où un renchérissement des coûts et  un manque de compétitivité de Bamako Sénou. Pour mettre en pratique son machiavélique plan Séméga confie la gestion des aéroports à une économiste, spécialisée en exportation des fruits et légumes. En clair : de l’amateurisme et une gabegie financière. Au résultat : plusieurs hauts cadres de la Direction ainsi que de la police démissionnèrent ou demandèrent leurs affectations. La Directrice prénommée la Baronne continua cependant à recevoir les satisfécits officiels et les médailles de mérite national pendant la société mourraient lentement mais sûrement.

Agacé par les agissements de la très carante PDG, le personnel soutenu par l’UNTM obtint le renvoi de ce gestionnaire PDES après plusieurs mois de grèves et sit-in. Mais hélas ! La gangrène était déjà installée car ils financèrent la réhabilitation et la modernisation de Sénou pour plus de 17 milliards FCFA  suivant un gré à gré avec l’Agetipe (bras financier du système) tandis que le compact Millenium Challenge Acount était en cours pour la construction d’une aérogare moderne et l’extension de la piste.

Les spécialistes du transport aérien ne trouvent toujours pas de justification à ces choix et les financiers déplorent de telles saignées d’un établissement qui n’ait point besoin d’aide de l’Etat.

Aujourd’hui, ADM qui est en redressement fiscal n’a plus  pour priorité que de payer les salaires. Pour quelles perspectives de redressement et de croissance ? Pour l’heure les sites d’information des ADM et de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile ne comportent que des communiqués et les photos des directeurs.

Le PDES en marche, cherchait-il à rendre cette unité vendable ?

Nos investigations confirment cette question car la concession de Bamako Sénou, aux forceps, démontrent une volonté de ruiner ADM pour justifier la mise en concession.

Selon un Arrêt de l’Autorité de Régulation des Marchés et Services publics de janvier 2012, La commission de dépouillements de sélection du futur concessionnaire de Bamako Sénou a violé les règles des marchés publics pour octroyer l’aéroport à SNC Lavalin qui offrait 232 milliards tandis que le groupe Segap -Egis Project proposait 415 milliards FCFA. Semega n’a pas donné suite à l’injonction de cette noble instance pour des raisons faciles à deviner.

Les prochains dossiers s’intéresseront à la gestion de ces entités essentielles à l’économie et au désenclavement du Mali.

Air Mali laminé

Outre des Etablissements publics qui ne proposent aucune stratégie, la Compagnie nationale semble être méthodiquement déstructurée au profit d’Aga Khan, ami d’ ATT devant l’eternel.

Les dessertes et  stratégies commerciales sont décidées en France (siège du Prince), la flotte est désuète et inadaptée aux réseaux de la Compagnie, les recettes sont intégralement versées au Prince qui loue les avions à la Compagnie, le personnel malien n’est que subalterne.

Les derniers comptes financiers de Air Mali présentent une perte de près de 30 milliards (contre un bénéfice de la société du Prince qui loue les avions), la suppression de la desserte intercontinentale, la mise en sécurité des avions dans d’autres pays, le chômage des pilotes, hôtesses et agents au sol….

Cette perspective était connue de Séméga et Compagnie car une cellule de crise avait été instaurée en 2010 sous sa présidence. Résultat : aucune réunion de la cellule n’a été organisée.

Pour quel dessein ?

Il nous revient qu’une nouvelle compagnie détenue par un industriel du PDES recevant de plus en plus d’agréments  se substituera à la Compagnie nationale. Nous poursuivrons nos investigations et nous révélerons en détails les pratiques mafieuses de cette pègre.

Le démantèlement d’entreprises à vocation publique constitue t-il  la vision du « PDES en Marche » ? Nous sommes en bon droit de le croire. Mais les conséquences dramatiques pour le Mali et pour les Maliens ainsi que l’absence de Séméga et autres pour répondre à nos questions semblent indiquer que c’est plutôt le « PDES en Fuite ».

A suivre.

                                                                                      Abdoulaye Niangaly

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10 COMMENTAIRES

  1. M. Niangaly,
    Je ne pense pas qu’il faille nécessairement lier les difficultés actuelles d’Air Mali à la gestion politique antérieure du pays ou à des considérations que vous dites « amicales » dont une gestion saine d’entreprise méconnait. Air Mali appartient et continuera d’appartenir au Mali qui traverse une période difficile pour son économie. Malgré cet environnement difficile, le partenaire stratégique a investi en Air Mali depuis sa création. Et, son engagement à développer le transport aérien au Mali et en Afrique reste intact. Mais la force d’une compagnie aérienne est avant tout son marché national qui doit soutenir l’activité globale. Vous comprenez dès lors qu’Air Mali qui est basée à Bamako, est plus touchée par la situation économique et sécuritaire du Mali. Toutes les autres compagnies sont aussi affectées évidemment mais dans une moindre mesure. Un avion de ligne, le CRJ200 reste toujours en activités et va desservir Abidjan, Conakry et Accra. Les vols intérieurs reprendront quand la situation s’améliorera sur l’étendue du territoire national. Quant à la qualité des aéronefs mis en circulation, je pense que Air Mali respecte les standards internationaux en matière de maintenance, de formation du personnel. Ce qui est certifié pat l’Agence Nationale de l’Aviation Civile du Mali (ANAC) qui contrôle régulièrement les cahiers de charges et atteste que la compagnie respecte la réglementation internationale.

  2. Où étiez vous quand Semega était ministre? Vous saviez tout ça mais vous n’avez rien dit, donc vous faites aussi partie des malheurs du Mali. Tous ceux qui savaient et qui pouvaient dire quelque chose, mais qui se sont tus, sont complices et acteurs de ce que nous vivons now. C’est ceux là qu’on appelle les hypocrites.

  3. Un buveur de 11 million de thé et sucre par an. Que voullez , il fasait quand meme l’affaire de son Excellence ATT

  4. PROCES PUBLIC ET EQUITABLE SUR LA GESTION DE L’ETAT DE MARS 1991 TO THE END OF THE ACTUEL TRANSITION. IL EST GRAND TELMPS D’ARRETER DE TOUTES CES HYPOCRITIES ET PUNIR TOUS CEUX QUI LE MERITENT. A BON ENTENDEUR SALUT.

  5. prenez simplement exemple sur le parking des aeroports du mali; les caisses automatiques n’ont presque jamais marché. tout le temps en panne comme ça les agents sur place peuvent détourner une parti de l’argent qu’ils récoltent auprès des usagers. ça c’est la face visible de l’extérieurs mais on peut supposer que c’est pareil à l’intérieur. donc c’est trop facile d’accuser des gens qui ne peuvent se défendre

  6. La Depêche.Pourquoi avoir attendu le départ de Séméga pour divulguer ses secrets?Moi je ne sais rien de la gestion d’ADM mais mon constat est que
    l’aéroport de Senou a bien changé positivement avec Semega/ministre.Et puis les fonctionnaires civils et militaires exerçant à Bamako-Senou que tu flattes tantôt sont LES PLUS CORROMPUS DU PAYS DANS LEUR MAJORITE!Ceci
    découle d’un constat général que j’ai eu à faire personnellement sur ces fonctionnaires de notre pays. 😉

  7. Félicitations Mr NIANGALY pour nous informer du gachis financier que le regime defunt a causé à ce peuple.

  8. Monsieur, vous faites un bon boulot, sauf que vous avez attendu le départ du principal intéressé pour faire votre investigation.
    Où se situe alors la crédibilité ?

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