Transformation de la noix de cajou : Le vent en poupe

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Le développement de cette filière contribuera à lutter contre le chômage des jeunes entre autres.


Sikasso excelle aussi dans la transformation des noix de cajou. La filière anacarde est un autre secteur très promoteur pour notre pays. Mme Namaro Coulibaly est promotrice d’une unité de transformation des noix de cajou. Elle exerce dans le métier depuis près d’une décennie. Mais, elle travaillait avec des moyens rudimentaires. Son équipement, purement artisanal, était constitué d’un fût qui servait d’étuve et du bois de chauffe ; des marteaux et enclumes servant pour le cassage des noix. La noix extraite était séchée au soleil. Mais, compte tenu de la rentabilité de la filière, elle a été approchée par le PCDA dans le but de développer davantage la filière. C’est ainsi qu’ensemble, ils ont monté un projet d’assistance technique et financière dont le but est de promouvoir le secteur de la transformation de l’anacarde au Mali en vue de booster la filière par l’amélioration de la qualité du produit qui sorte des unités de transformation et accroître leur capacité de production pour répondre à la demande du marché, très promoteur en ce moment. Le coût d’investissement du projet a été estimé à 6,286 millions de Fcfa, dont environ 3,7 millions d’apport personnel, soit 58,29% du coût total. Le développement de cette filière contribuera à lutter contre le chômage des jeunes ; au développement socio-économique des acteurs de la filière afin de réduire la pauvreté dans le milieu rural et encouragé l’esprit d’entreprise dans le secteur de la transformation des produits agricoles. L’accompagnement du PCDA consiste à doter l’unité d’un nouveau plateau moderne, constitué d’autoclave à gaz d’une capacité de production de 200 kg/3 heures, un séchoir de 24 claies ; 4 tables décorticage et divers petits matériels et outillages de production. L’acquisition de ces nouveaux équipements a permis d’augmenter la qualité d’anacarde produite à 1,2 tonne par mois. La promotrice a été également formée aux normes de production de qualité afin que les produits qui sortent de son unité répondent aux normes internationales de qualité et d’hygiène, d’améliorer son revenu pour accroître son bénéfice net de 6,458 millions de Fcfa en 3 ans d’activité. Avec l’acquisition de ces équipements, l’unité de Namaro Coulibaly fabrique une gamme variée de produits : pâte alimentaire, amuse-gueules, chocolat, savon, etc. Le secteur de la transformation des produits agricoles est certes aujourd’hui un secteur qui bouge, mais il a encore besoin d’un accompagnement pour l’aider à se redresser au bonheur des producteurs et de l’économie toute entière.

VERTUS. Il faut rappeler que l’anacarde (Anacardium occidentale), noix de cajou ou encore d’acajou est le fruit d’un arbre originaire du Brésil de la famille des Anacardiaceae au même titre que le pistachier ou le manguier : l’anacardier. Il doit son nom aux indiens Tupi du Brésil qui lui avaient attribué la dénomination d’acajou”, ce nom deviendra plus tard “cajou” sous l’influence portugaise. Bien qu’originaire d’Amérique du Sud, l’anacardier est aujourd’hui exploité dans de nombreux pays tropicaux d’Amérique, d’Afrique et d’Asie, en général jusqu’à 15° à 25° au nord et au sud de l’équateur. Il est principalement cultivé pour ces noix riches en éléments nutritifs qui seront employées dans des domaines aussi divers que l’industrie agroalimentaire, la pharmacologie ou la cosmétologie. Outre la noix de cajou, l’arbre recèle encore bien d’autres valeurs comme : 
- la pomme cajou qui se développe à partir du pédoncule et qui est elle aussi comestible (elle est souvent qualifiée de “faux fruit”) ; 
- les feuilles et l’écorce, d’où sont tirées différentes substances qui sont reconnues et utilisées depuis des siècles pour leurs propriétés médicinales ; 
- le bois, très résistant à l’eau entre dans la fabrication de canots, de pirogues et d’autres embarcations flottantes ; 
- des noix possédant un péricarde dont on peut extraire un baume de couleur brun rouge foncé : le baume de cajou (ou cardol) qui renferme beaucoup de tanins est utilisé notamment dans l’industrie du cuir. Il faut signaler que la filière acajou reprend du service après une certaine stagnation entre 1961 et le milieu des années 1980 dont la production mondiale tournait aux alentours des 400000 tonnes. Elle a progressé de manière très importante passant de près de 505000 tonnes en 1984 à plus de 4,6 fois plus en 2005 (produites dans une trentaine de pays). Cette hausse a été beaucoup plus marquée que celle de la période précédente (1961-1984) où la production était passée de 288’000 tonnes à 505000 tonnes (soit une hausse de 75%). A partir de 1973, la production mondiale commence à être de plus en plus influencée par la production indienne. Tandis que les productions mozambicaine et tanzanienne diminuent fortement, la progression de la production indienne atténue la baisse de la production mondiale. En 1984, la production mondiale a commencé à augmenter de manière très forte, ce qui s’est traduit par un triplement des volumes en l’espace de 17 ans. Mais depuis 1996, et en dépit du relèvement des niveaux de productions du Mozambique et de la Tanzanie, la production mondiale connaît une légère baisse sous l’influence de la diminution de la production indienne. La production mondiale est restée sous influence de la production indienne, pendant près de vingt-cinq ans, l’arrivée sur le marché du Vietnam au cours des années 1980, puis la croissance très forte de sa production à compter de 1999 notamment sous l’influence de la hausse très importante de son rendement à l’hectare (entre 1999 et 2005, les rendements ont été multipliés par plus de 2,4 passant ainsi de 1150 kg/ha environ en 1998 à plus de 2900kg/ha en 2005), ont représenté une modification notoire du marché international de la noix de cajou. Il faut signaler que la noix de cajous est un produit très recherché aujourd’hui sur le marché mondial. Les négociants indiens parcourent le monde à la recherche de niches prometteuses. Au début de la campagne passée, ils étaient chez Namaro Coulibaly à Sikasso pour la fourniture d’une dizaine de tonnes de produits transformés par mois. Mais, elle a dû renoncer à l’offre pour incapacité d’honorer le contrat.

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Matières premières : L’or conforté par les déboires de la zone euro

OR : Le regain d’éclat de l’or ne s’est pas démenti : poursuivant son élan de la semaine précédente, le cours du métal jaune a accéléré sa hausse au fil des jours, jusqu’à monter jeudi jusqu’à 1.768,03 dollars l’once, son plus haut niveau depuis le 22 septembre. “L’annonce lundi d’un référendum en Grèce (sur le plan de sauvetage européen du pays) a semé la confusion sur l’ensemble des marchés financiers, mais l’or a résisté stoïquement, grâce à des flux d’investissements importants”, a expliqué Ross Norman, directeur du courtier spécialisé Sharps Pixley. “Alors que la tragédie grecque n’en finit pas de se dérouler, l’or joue pleinement son rôle de valeur refuge, les investisseurs se sont cherchés un bateau de sauvetage” au détriment des actifs jugés plus risqués, tels les marchés boursiers ou autres matières premières, a-t-il souligné. “Les craintes sur un défaut de paiement de la Grèce et les risques de contagion aux Etats périphériques fragiles (comme l’Italie, ndlr) ont permis de catapulter le prix de l’once d’or de plus de 50 dollars” sur les deux séances de mardi et mercredi, abondait Robin Bhar, analyste du Crédit Agricole CIB. Alors que s’ouvrait en France un sommet du G20 dominé par la gestion de la européenne et qu’Athènes ouvrait la voie à un abandon de son projet de référendum, le prix de l’or a par ailleurs trouvé un soutien supplémentaire dans une décision surprise de la Banque centrale européenne (BCE). L’institution a décidé de baisser son taux directeur de 0,25 point de base, à 1,25%, afin d’aider une reprise vacillante dans un environnement économique menacé par des “incertitudes particulièrement hautes et persistantes”, selon le nouveau président de la BCE, l’Italien Mario Draghi. “L’or est perçu comme un réservoir de valeur pour se prémunir contre les politiques monétaires” trop accommodantes, de nature à alimenter l’inflation “et entretenant les craintes sur le pouvoir d’achat des devises fiduciaires”, a remarqué M. Bhar. Cependant, avertit Bhar, “une crise de la liquidité pourrait venir compromettre la hausse de l’or, notamment en cas de faillite d’un Etat de la zone euro, où on verrait les investisseurs vendre massivement actions et matières premières” en quête désespérée de liquidités, une dynamique qui toucherait également l’or – comme on l’a vu en août et septembre. Le métal jaune restait par ailleurs appuyé par une solide demande physique en Asie, alors que commence la saison traditionnelle des mariages en Inde (premier pays consommateur d’or dans le monde). Sur le London Bullion Market, l’once d’or a terminé vendredi à 1.749 dollars au fixing du soir contre 1.741 dollars une semaine auparavant.

PETROLE : Il a était en hausse mardi matin en Asie, entre relatif apaisement sur le front politique grec et regain de tensions au Nigeria et sur le dossier du nucléaire iranien, deux importants producteurs d’or noir. Le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre gagnait 8 cents à 95,60 USD dans les premiers échanges électroniques. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 22 cents à 114,78 USD. Après avoir empoisonné les marchés la semaine dernière, la crise politique en Grèce semble en voie de résolution avec la conclusion d’un accord dimanche soir entre les deux principaux partis politiques pour former un gouvernement d’union nationale chargé de mettre en oeuvre le plan européen anti-crise. L’attention s’est cependant déplacée sur l’Italie, la troisième économie de la zone euro, qui voit les taux de ses obligations s’envoler à des niveaux historiques.

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