Selon le président de l’APBEF, l’intervention dans le domaine bancaire des téléphonies peut s’interpréter doublement. Les opérations de transfert et de dépôt sont, à n’en pas douter, du domaine bancaire. « Le développement des activités de mobile banking (MB) par les opérateurs de téléphonie et de services de transfert d’argent (STA) bien que s’appuyant sur un réseau bancaire entame le fonds de commerce des banques qui par ailleurs se soumettent à une réglementation plus contraignante. C’est pourquoi, la BCEAO exige sur le dépôt dans une banque de la couverture à 100% de la contrepartie des unités de valeur (UV) en circulation. D’ailleurs, nous assistons à la création de banques ou d’établissements financiers émetteurs de monnaie électronique pour ces activités, soit par les sociétés de téléphonie seule ou avec une filiale de banque », indique Moussa Alassane Diallo.
Par ailleurs, cette activité touche des clients non bancarisés, favorisant du coup leur bancarisation à terme. De leur côté, les banques développent des produits similaires, mais seulement à destination de leur clientèle. Pour Moussa Alassane Diallo, le développement des services de monnaie électronique est une opportunité pour l’activité bancaire. Il s’agit de trouver des synergies et des complémentarités de manière à offrir les meilleurs services. L’Autorité Monétaire (BCEAO) a bien compris les enjeux et a par conséquent, adapté la réglementation à cette évolution, selon le banquier.
Pour l’instant, il n’existe pas de cadre de concertation, du moins pas un cadre formel entre les sociétés de télécom et les banques. Ces sociétés, pour l’instant, ont le choix de nouer un partenariat avec une banque qui reçoit les dépôts ou de créer un établissement de crédit ou un établissement financier émetteur de monnaie électronique.
Par contre, elles nouent des partenariats avec les banques en vue de commercialiser leurs offres à travers les réseaux de ces dernières.
Toutes ces activités restent encadrées par la BCEAO, assurant la transparence et la traçabilité des opérations.
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Taux de bancarisation
On parle désormais d’inclusion financière
La problématique de la bancarisation de l’économie reste posée au Mali et dans tous les pays membres de l’UEMOA. Des contraintes objectives se posaient à la bancarisation, notamment l’éloignement des guichets bancaires des populations. Depuis dix ans, les banques ont effectué d’énormes progrès pour se rapprocher davantage des populations. La quasi-totalité des banques de la place ont au moins un guichet dans l’ensemble des communes de Bamako. De même, elles sont présentes dans toutes les régions administratives du Mali à l’exception des deux nouvelles (Ménaka et Taoudénit) ainsi que dans plusieurs cercles et arrondissements. Mais, cette présence reste encore à étoffer. Selon le président de l’APBEF, Moussa Alassane Diallo, notre pays a réalisé des progrès en matière de bancarisation. Plusieurs dispositions ont été prises par les autorités monétaires et les banques depuis quelques années pour améliorer le taux de bancarisation. En 2014, le taux de bancarisation de la zone UMOA a été de 13,5% tandis que ce taux atteint 16,1% au Mali à la même période. Le Mali compte seize établissements de crédit. La revue des dispositions réglementaires relatives aux coûts des opérations bancaires, la promotion des activités bancaires liée à la concurrence, le développement du réseau bancaire et les actions de l’APBEF dans les domaines de l’information, la sensibilisation et l’éducation financière tendent à améliorer le taux de bancarisation. « Aujourd’hui, avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les secteurs bancaires et financiers, la notion de bancarisation est presque dépassée, nous parlons maintenant de l’inclusion financière », selon Moussa Alassane Diallo. Cette notion intègre toutes les opérations financières effectuées en dehors du compte bancaire. Le taux de l’inclusion financière atteint 33% à fin 2014, ajoute-t-il. Aujourd’hui encore, beaucoup de travailleurs du secteur privé ne sont pas bancarisés alors que leurs employeurs ont leur compte dans vos institutions. Pour le président de l’APBEF, cette situation est totalement inacceptable, d’abord parce qu’elle va à l’encontre des textes réglementaires de la république datant de 1992 qui stipulent que tous les salaires supérieurs à cinquante mille (50.000) FCFA doivent être payés dans un compte bancaire, ensuite parce qu’elle favorise la fraude au détriment de l’administration fiscale et de la sécurité sociale et fragilise l’employé. Les banques offrent aujourd’hui toutes les conditions favorables à la bancarisation des salariés des entreprises.
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Six éditions de Journée des Banques et Etablissements financiers
Le président de l’APBEF juge le bilan globalement positif
La journée des Banques et Etablissements Financiers du Mali s’inscrit dans le cadre du programme d’activités de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers. Il s’agit là d’un cadre d’échanges, de dialogue et de concertation entre les populations et les établissements de crédit qui a pour objet d’assurer la promotion et la vulgarisation des produits et services bancaires, l‘information, la sensibilisation et l’éducation financière des populations, la bancarisation de l’économie, la création d’un système financier inclusif, l’appui à la formation et au renforcement des capacités des étudiants.
En six éditions, le président de l’APBEF juge le bilan globalement positif. Des thèmes d’importance majeure ont été traités comme « Impacts de la crise Politico-Sécuritaire de 2012 sur les Activités des Etablissements de Crédit et sur le Financement des Entreprises » ; « Effets de la Crise de 2012 sur l’Economie malienne et les Mesures de Relance Economique : Rôles des Banques et Etablissements Financiers » ; « Problématique du Financement des PME/PMI : Défis et Opportunités » ; « Financement des Projets Structurants pour une Croissance Economique soutenue et durable : Agriculture-Energie-Infrastructures ». Toutes ces communications ont fait l’objet de résolutions et de recommandations pertinentes à l’attention des pouvoirs publics, des banques et établissements financiers, des opérateurs économiques et des Partenaires Techniques et Financiers du Mali.
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Restructuration du secteur bancaire
Le capital social minimum des banques porté à 10 milliards de Fcfa
Globalement le secteur bancaire malien se porte bien. Il contribue de plus en plus au financement de l’économie et accroît ses concours en faveur des entreprises et des particuliers. Les fonds propres des établissements de crédit se renforcent et se consolident davantage avec l’entrée en vigueur de la deuxième phase d’augmentation du capital social minimum à compter du 1er juillet 2015, en portant le capital social minimum des banques à 10 milliards de Fcfa et celui des établissements financiers à 3 milliards de Fcfa. Les établissements de crédit en activité disposent d’un délai de 24 mois, c’est-à-dire à échéance 30 juin 2017, pour se conformer à cette réglementation.
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Mouvement de sit-in et de grèves des banques
L’APBEF en phase avec le SYNABEF
En novembre 2015 le mouvement de grève de 72 heures et le sit-in en avril 2016, à l’initiative du Syndicat national des Banques et Etablissements financiers (SYNABEF) ne vont pas à l’encontre de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements du Mali (APBEF). Ces actions de protestation découlent d’une action judiciaire en cours. En effet, un agent de la BICIM a été mis en examen dans une affaire de paiement d’un chèque dans les guichets de la banque sans au préalable avoir appelé le client au téléphone pour confirmation de l’émission de ce chèque. Face à cette situation, l’APBEF invoque le principe de l’indépendance de la justice d’une part, et le droit universel de grève reconnu aux syndicats, d’autre part. A côté de ces deux principes, l’APBEF a proposé une troisième voie, qui est celle de la médiation fondée sur nos valeurs sociétales (dialogue, concertation, recherche de compromis). Selon son président Moussa Alassane Diallo, « l’APBEF a un intérêt certain au dénouement heureux de cette crise car elle et ses clients sont les premières victimes de cette situation ». Espérons que la raison prévale entre magistrats et banquiers.
Source: Les Secrets bancaires