Tourisme à Gao : Quand les touristes se font désirer

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La Commune urbaine de Gao connaît depuis deux ans une saison touristique quasi-inexistante. La saison touristique commence dès le mois de septembre dans cette région, mais la situation sur le terrain est déplorable. Aucun touriste ne pointe le nez dans la région et la venue des ex combattants maliens en Libye n’encourage pas l’essor du tourisme en ce moment.

Mercredi 12  octobre dernier, devant le Tombeau d’Askia Mohamed, l’un des sites touristiques de la ville. Il n’y a pas la moindre trace de touristes. « Les guides ont même perdu l’habitude de chercher les touristes puisqu’il y a plus de 2 ans qu’ils se font rare», lance un vieux guide touristique, Oumar Tierno Maiga alias Samori qui a embrassé ce métier depuis les années 1990. « La visite pour les occidentaux est fixée à 1500F, mais vous, vous allez me donner ce que vous pouvez », dira t-il avec un air humoristique.                 

 Ce guide touristique qui tend vers la soixantaine d’année n’a pas perdu l’habitude de proposer aux touristes un circuit vite fait et bien fait. « Après, le tombeau d’Askia Mohamed, je vous organise un voyage sur le site de la dune rose de Koïma, c’est un haut lieu de rencontre à l’époque d’Askia Mohamed », raconte le guide en vue de nous convaincre à aller visiter ce site touristique de la ville de Gao. Depuis deux ans, les guides de la ville ne voient plus les touristes affluer dans cette région et ce qui fait que les prix proposé aux clients qui ne sont autre que les touristes sont vus au rabais. « Je vous propose de vous amener sur la dune rose de Koïma à 7500F », nous propose le guide Oumar Thierno Maiga. Pourtant, en temps normal, cette expédition de 6km est proposée à 20.000F, mais tous les prix sont bon aujourd’hui pourvu qu’il y est un client, car depuis 2 ans la dèche se fait sentir et les poches sont quasi vides.  Ce tombeau d’Askia Mohamed situé au milieu de la cour de la mosquée dans laquelle officie l’empereur songhoy enregistrait la visite des centaines des touristes, mais aujourd’hui « nous avons à peine 15 touristes par ans. Cette situation ne nous arrange pas du tout », dira Oumar Tierno Maiga, alias Samori

L’OMATHO de Gao a mis la clé sous le paillasson

Retour au quartier 6 qui abrite le bureau de l’Office malienne de l’hôtellerie et de tourisme. Ici, les bureaux sont fermés, un numéro est affiché pour appeler en cas de besoin. En revanche, ce numéro censé être joignable tout les temps est sur répondeur direct. Pas moyen de contacter le moindre travailleur de l’Omatho de Gao. Contrairement aux autres villes du pays où les guides touristiques rodent dans les environs de l’Omatho, à Gao, il n’y a pas de trace d’un quelconque guide devant le bureau régionale du tourisme. La situation touristique est très critique dans cette ville qui contient pourtant des sites touristiques inscrits sur la liste du patrimoine mondiale de l’UNSECO. Mais face à la situation d’insécurité dans la région, les touristes ont fui la zone. Depuis septembre 2010, la France a classé les régions du nord Mali comme zone rouge. Donc déconseillé  aux touristes. Et cela  après que 5 français et 2 africains ont été enlevés par Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) au Niger.

Baba Ahmed                                           

 envoyé spécial à Gao

 

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