Sitour : Le tourisme, un facteur de développement durable

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Des dispositions seront prises pour aider les professionnels du secteur afin de relancer cette activité qui est au ralenti et pour garantir la sécurité des visiteurs.

« Le tourisme constitue un secteur primordial. Il est extrêmement important pour moi. C’est pourquoi, dans le Programme de développement économique et social (PDES), il occupe la 4è place parmi les secteurs créateurs de richesse et pourvoyeur de revenus », a dit en substance le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré. C’était vendredi lors de la cérémonie d’ouverture officielle du 4è Salon international du tourisme (SITOUR) au Parc national du Mali. Des grandes ressources proviennent du tourisme qui fait vivre certaines régions du Mali. Le chef de l’Etat a profité de l’occasion pour saluer le travail du ministère de l’Artisanat et du Tourisme et les professionnels qui opèrent dans le secteur.

La situation de crise que connaît le tourisme actuellement a un impact négatif, même sur les recettes de l’Etat, car les taxes et impôts provenant de ce secteur ne rentrent plus. Néanmoins, nous sommes en train de nous employer avec nos partenaires à trouver la solution à ce problème. Au plan de la sécurité, pendant toute la campagne touristique, un Etat-major élargi sera basé à Mopti pour coordonner le travail des unités de police et de gendarmerie afin de sécuriser tous les sites, les itinéraires et toutes les pistes. Dès lors nous pourrons dire à nos amis, venez au Mali en plus grand nombre, la sécurité est là, a assuré le président Touré. Par ailleurs, l’Etat prendra des dispositions dès la semaine prochaine pour aider les professionnels du tourisme que sont les agences de voyage, les hôtels, les artisans qui sont frappés durement par cette crise car l’activité tourne au ralenti. Toutes les charges, en ce qui concerne l’Etat, seront purement et simplement effacées.

Les pouvoirs publics interviendront également auprès des banques et autres partenaires du secteur pour lui trouver des facilités, un moratoire, des conditions plus souples et étalées dans le temps. Ce qui, à la reprise des activités, aidera les professionnels à repartir de l’avant. Le président ATT pense également au tourisme national qui, pour lui, est inexistant actuellement. Les Maliens ne connaissent pas leurs pays. Combien de Bamakois connaissent le Pays Dogon ? Combien de Maliens connaissent les sites et monuments de leur région ? Ils sont très peu nombreux et cela dans toutes les régions.

Le chef de l’Etat suggère à ce propos aux prochains gouvernements d’aider les Maliens à passer leurs vacances à l’intérieur du pays. Mohamed El Moctar, le ministre d’Artisanat et du Tourisme a indiqué que son département poursuivait la politique de promotion entreprise depuis des années à travers la participation à des salons dans d’autres pays. Mais il fallait créer un salon chez nous- même. La richesse et l’authenticité du produit touristique malien ne sont plus à démontrer. Il s’agit maintenant de faire du Mali une des plus grandes destinations de la sous-région, voire du continent.

Le ministre a salué la participation de ses homologues du Niger, du Burkina, du Sénégal, de Guinée et de Côte d’Ivoire. Chacun de ces pays possède un stand dans ce 4è Sitour. Pour le moment, la crise frappe un secteur en pleine croissance car plus 600 hôtels existent aujourd’hui au Mali. Ils accueillent plus 350 000 visiteurs par an. Ce qui permet au tourisme de produire 17% du Produit intérieur brut (PIB), indique Salim Siby, le président de l’Association des hôteliers et restaurateurs du Mali. Pour aider les professionnels du tourisme à faire face à cette crise, l’UEMOA a recommandé aux Etats membres de baisser le taux de la TVA de 18% à 10%.

Le président des hôteliers a rappelé l’étroitesse de nos marchés qui constitue un handicap pour l’essor du tourisme. Ce salon est d’ailleurs l’occasion de discuter entre professionnels de différents pays présents des possibilités de collaboration. C’est pourquoi, l’UEMOA a aussi élaboré une politique d’intégration sous-régionale en la matière. Pour l’avenir, le secteur doit mieux former ses agents, réorienter et diversifier les sources de provenance de sa clientèle, en pensant notamment à l’Asie et surtout à construire de circuits de tourisme durables dans l’intérêt des populations visitées. Le 4è Sitour est également l’occasion d’une foire artisanale que le président de la République a tenu à visiter sur la berge du fleuve Niger en face de l’ENSup, sur le site du Monument du Cinquantenaire. Trois jours durant cet espace sera ouvert au grand public. Il est constitué d’un village artisanal qui présente des produits de démonstration que sont l’artisanat touareg, le tissage traditionnel, les ferblantiers, les sculpteurs, la teinturerie indigo, et le tissage amélioré, 45 stands d’exposition vente représentant toutes les régions du Mali et les 6 communes de Bamako et le pavillon d’excellence. Celui-ci est réservé aux artisans primés aussi bien par le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), la CEDEAO, l’UEMOA et l’UNESCO. L’animation est assurée par la projection de films du célèbre réalisateur Souleymane Cissé et une scène où se succèdent trois artistes ou groupes d’artistes toutes les nuits.

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