Promotion d’un tourisme responsable et solidaire au Mali : La Charte du Mali adoptée, il reste aux acteurs engagés dans le secteur à créer un réseau efficace

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L’Hôtel Mandé a abrité, le 30 juillet 2007, un atelier ayant pour thème «La Charte du tourisme responsable et solidaire: problématiques et perspectives du secteur au Mali».

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Le Projet d’appui au développement local «Création d’un Réseau pour le tourisme responsable au Mali comme instrument de développement socio-économique et culturel local», qui a une année d’existence, est l’oeuvre de l’ONG italienne CISV, sur financement de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), dans le cadre du programme spécial STEP (le tourisme durable facteur d’élimination de la pauvreté).

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Le Projet a pour objectif principal, comme l’a déclaré sa coordinatrice Mariateresa Cacciapuoti, de mettre en réseau un groupe d’entreprises sociales et d’associations maliennes déjà engagées individuellement, à différents titres, dans le tourisme responsable et solidaire.

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L’échange d’expériences, de bonnes pratiques, la réalisation de synergies opérationnelles, la formation, la vision de ce type de tourisme comme facteur de développement durable des communautés, la définition et l’augmentation quantitative et qualitative de l’offre, telles sont les raisons qui ont présidé à l’organisation de différentes rencontres poursuivant toutes ce même but.

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Ainsi, du 26 au 28 février 2007, les acteurs maliens engagés dans le tourisme responsable et leurs partenaires européens se sont retrouvés à Siby, dans le Mandé profond. Cette première concertation leur a permis de mieux se connaître et d’identifier les pistes et étapes adéquates pour la création d’un réseau fédérateur national incluant des structures oeuvrant, chacune sur son site, à la promotion d’un tourisme «éthique et équitable», c’est à dire profitant en premier lieu, en termes de retombées économiques et de préservation du cadre de vie et de l’environnement, aux populations vivant et travaillant sur les sites objets de l’offre touristique.

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Un deuxième atelier se tiendra ensuite à Teriya Bugu, dans la région de Ségou, du 15 au 18 avril et débouchera sur un engagement fort, formalisé dans une déclaration adoptée par les représentants de onze associations ou ONGs et paraphée par l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie (OMATHO), pour la création d’un réseau et la proposition au gouvernement d’une Charte recensant les principes du tourisme responsable et solidaire au Mali (lire ci-contre).

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Le ministre Ndiaye Ba, présent à l’atelier de Bamako pour le lancement de ce document, a vu et approuvé la Charte et réitéré l’engagement de son département et de celui de la Culture à appuyer les membres du réseau dans leurs activités.

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Reste donc à ceux-ci à mettre réglementairement en place cet outil indispensable et à le doter d’un plan d’action réaliste. Nous y reviendrons sous peu.

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Ramata DIAOURE

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Charte du tourisme responsable et solidaire

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La Charte Nationale du Tourisme Responsable et Solidaire procède de la volonté des acteurs engagés à différents titres dans le domaine du Tourisme, avec le soutien politique du Gouvernement Malien, de promouvoir le développement d”un tourisme durable dans un cadre légal, respectueux de l”environnement et des us et coutumes, en accord avec les principes de l”Organisation Mondiale du Tourisme (OMT).

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S”inspirant de l”Art. 1 de la Charte du Tourisme durable adoptée à Lazarote les 27- 28 avril 1995 selon lequel "le développement touristique doit reposer sur des critères de durabilité; il doit être supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales"; CONSIDÉRANT la Charte du Tourisme Durable adoptée par les participants de la Conférence mondiale du Tourisme durable, réunis à Lanzarote les 27 et 28 avril 1995 (Nations Unies et OMT); CONSIDÉRANT les Articles n°3 et n°5 du Code Mondial d”Éthique du Tourisme adopté en 1999 par l”Organisation Mondiale du Tourisme (OMT); CONSIDÉRANT les Paragraphes n”°3 et n°70 du plan d”application du Sommet mondial pour le développement durable (Nations Unies-Johannesburg 2002):

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Le fondement du Tourisme Responsable et Solidaire est de placer l”échange entre les populations locales et les voyageurs au centre des activités touristiques. Le Tourisme Responsable et Solidaire est un ensemble d”activités et de services, proposés par des opérateurs touristiques à des voyageurs responsables et solidaires et élaboré par les communautés d”accueil autochtones. Ces communautés participent de façon prépondérante à l”évolution et à la définition de ces activités. Elles ont la possibilité de les modifier, de les réorienter ou de les arrêter. Elles participent aussi à leur gestion continue de façon significative (en limitant au maximum les intermédiaires n”adhérant pas à ces principes du Tourisme Responsable et Solidaire). Les retombées socioculturelles et financières de ces activités doivent être perçues en grande partie localement et équitablement partagées au bénéfice de la population autochtone. Le tourisme Responsable et Solidaire vise à soutenir des initiatives de développement local et assurer des échanges humains entre habitants et voyageurs, afin que ces derniers puissent découvrir les réalités locales.

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 La Charte Malienne du Tourisme Responsable et Solidaire vise à: – Promouvoir un Tourisme Responsable et Solidaire auprès des pouvoirs publics des collectivités locales, les professionnels du tourisme et du grand public; – Promouvoir, sauvegarder, valoriser le patrimoine culturel, environnemental local et l”artisanat; – Sensibiliser les populations locales et surtout les jeunes à la valorisation et à la préservation de leurs territoires; – Promouvoir des prestations de qualité assurant la sécurité du voyageur; – Favoriser la création d”emplois stables et de qualité; – Fournir une information objective aux voyageurs; – Favoriser la qualité des échanges entre les personnes et des rencontres avec les populations locales par la limitation de la taille des groupes; – Utiliser une partie des revenus générés pour soutenir des projets de développement durable des communautés d”accueil; – Aider et conseiller les prestataires locaux pour la mise en place d”un tourisme durable; – Agir selon le principe de la juste rémunération des prestataires locaux, dans l”esprit d”un tourisme équitable et solidaire; – Garantir une parfaite transparence dans les transactions commerciales avec les prestataires locaux.

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Dans cet esprit, chaque acteur engagé à différents titres, doit respecter les principes suivants. Les organisations professionnelles à but non lucratif du secteur s”engagent à: – Rémunérer les prestataires locaux de manière équitable conformément au droit du travail en vigueur dans le pays; – Donner la priorité aux produits et aux prestataires locaux (consommation locale); – Préserver les ressources naturelles (eau, bois … ) et gérer les déchets; – Respecter le principe de la transparence de leur gestion (facturation, comptabilité); – Expliquer et gérer les problématiques liées aux dons directs vers les populations locales.

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Les partenaires locaux s”engagent à : – Favoriser le contact, l”échange véritable tout en respectant l”intimité des populations locales; – Fournir des prestations de qualité et faire preuve de professionnalisme dans la réalisation de celles-ci; – Préserver les ressources naturelles (eau, bois …) et gérer les déchets; – S’assurer du concours d”un guide officiel et/ou d”un médiateur culturel; – Sensibiliser les populations sur la question des dons.

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 Les voyageurs s”engagent à: – Mesurer les conséquences de ses actes et de son attitude vis-à-vis des populations locales tout au long de son séjour; – Respecter l”intégrité culturelle et sociale des communautés d”accueil, le rythme de leur vie quotidienne, leurs traditions et usages, leur vie privée et leur travail…; – S”abstenir d”intervenir dans l”organisation sociale et d”exprimer ses jugements; – Respecter les règles de sécurité et suivre les conseils et recommandations des guides; – Préserver, économiser au maximum les ressources naturelles locales (bois, eau … ) et également apprendre à gérer ses déchets; – S”informer et se renseigner avant le départ et pendant son séjour sur les valeurs, les lois et les interdits locaux (tenue vestimentaire, alimentation, pratiques religieuses et sacrées … ); – – Eviter toutes actions susceptibles de déstabiliser la communauté locale (dons, tourisme sexuel, trafics des biens culturels … ).

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Dispositions finales: La présente Charte Malienne du Tourisme Responsable et Solidaire entre en vigueur dès sa signature pour une durée de cinq (5) années. Elle est reconduite tacitement, sauf dénonciation par l”une des Parties, après notification écrite, six mois avant la date d”expiration. Tout amendement à la présente Charte fera l”objet d”un avenant approuvé et signé par les Parties et en sera partie intégrante. La Présente Charte Malienne du Tourisme Responsable et Solidaire, rédigée en dix exemplaires faisant foi chacun, sera diffusée partout où besoin sera, notamment auprès du Secteur Privé, des Structures de l”Etat, des Partenaires au développement et de l”Organisation Mondiale du Tourisme (OMT).

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Fait à Teriya Bugu le 17 avril 2007, Lu et approuvé, Pour les organisations participantes, engagées dans le Tourisme Responsable et Solidaire, AOPP, AMSCID, AMPTS, ATEMBO SO, AKT, DJENNE PATRIMOINE, AEDR TERIYA BUGU, TERRA NUOVA, VISION DU MONDE, Village de WALIA, Vu et approuvé par Le ministre de l’Artisanat et du Tourisme

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