Le tourisme demeure un excellent facteur de rapprochement entre les pays développés et les pays en voie de développement.
Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des monuments et des sites, la section malienne du Conseil international des monuments et des sites (Icomos-Mali) a organisé samedi dernier à la Bibliothèque nationale une conférence débat sur le thème “Impact de la crise 2012 sur le développement du tourisme au Mali”. Il s’agissait, pour les organisateurs, d’analyser la situation de crise que vivent les secteurs du patrimoine culturel et du tourisme au Mali du fait de l’agissement des groupes jihadistes au Sahel.
Le Mali subit de nos jours les soubresauts de l’instabilité géopolitique qui secoue la zone sahélienne depuis la crise sécuritaire et institutionnelle de 2012. L’économie malienne basée essentiellement sur les produits agricoles (mil, riz, coton, bétail, mangues), l’exploitation minière de l’or et le fonctionnement de quelques industries manufacturières, tentait d’occuper une place de choix dans l’espace ouest-africain tout en valorisant les produits du tourisme et de l’artisanat.
Conscient de l’importance du patrimoine culturel et naturel, le gouvernement malien a voulu que le tourisme devienne un secteur important de l’économie. Au cours de la première décennie du 21e siècle le Mali était parmi les pays sahéliens où la croissance du flux touristique a été remarquable.
Ainsi suivant les statistiques recueillies auprès de l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie : le nombre des arrivées des touristes qui était de 92 000 en 2000 est passé à 186 918 en 2005 et à 205 124 en 2010 ; les recettes touristiques au Mali sont passées de 72,478 milliards de F CFA en 2002 à 80 milliards de F CFA en 2005 et à 101,349 milliards de F CFA en 2010.
Cette croissance des activités touristiques au Mali connaît un coup d’arrêt à partir de 2012 quand les islamistes radicaux et la rébellion des groupes armés indépendantistes occupent les régions du Nord. Face à cette situation, l’Icomos-Mali, fidèle à sa mission, ne peut rester en marge : “Le tourisme est pratiquement mort dans notre pays pour ceux qui connaissent le pays ; les régions comme Tombouctou, Gao, Mopti qui vivaient essentiellement de l’activité touristique sont dans une situation de marasme économique très visible. Si le thème cette année est axé sur la protection du patrimoine et le développement d’un tourisme durable, c’est une opportunité pour nous de rappeler aux décideurs qu’il est temps d’agir. Déjà avec la destruction des mausolées de Tombouctou qui sont aujourd’hui réhabilitées, il est temps de parler de développer le tourisme parce que ces sites ont permis à beaucoup de communauté de vivre dignement. Beaucoup de gens se sentent frustrés, abandonnés parce qu’ils pensent que l’Etat les a oubliés. Notamment les guides de tourisme, dont certains sont en train de se convertir en devenant agriculteurs ou éleveurs, et d’autres qui sont devenus manœuvres”, affirmera Lassana Cissé, 2e vice-président d’Icomos-Mali.
Icomos-Mali est une organisation qui œuvre pour la promotion des monuments et sites.
Ousmane Sagara
Faut pousser ?
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