Journée mondiale du tourisme : Sikasso pour relancer le secteur

0

Le 27 septembre est la date commémorative de la Journée internationale du tourisme. Notre pays a décidé cette année de célébrer l’événement du 29 au 1er septembre 2016 dans la région de Sikasso. C’est le 30 septembre que la marraine de cette journée, Keïta Aminata Maïga, Premier Dame du Mali, a lancé, à Woroni dans le cercle de Kadiolo, les activités de ladite Journée mondiale du tourisme.

 

La cérémonie de lancement de la Journée a enregistré la présence des ministres de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Walett Intallou ; de la Santé et de l’Hygiène Publique, Togo Marie Madeleine Togo ; de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Assétou Founé Samaké Migan. Ils y étaient également la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Sangaré Oumou Bah,  le ministre de l’Equipement, des Transports, du Désenclavement, Keïta Aïda Mbo, et celui de l’Habitat et de l’Urbanisme, Ousmane Koné.

 

Le thème international retenu cette année est : «Promouvoir l’accessibilité universelle en faveur d’un tourisme pour tous» et celui national concerne «Les potentialités de développement de l’éco-tourisme dans la région de Sikasso».

 

Dans son intervention, la Première Dame, Keïta Aminata Maïga, a exprimé son soutien à toutes les personnes du secteur du tourisme qui vivent une détresse causée par la crise sécuritaire qui continue de stigmatiser notre pays. Selon elle, le secteur du tourisme connaît un essor continu sur le plan international, et est devenu un moteur essentiel du progrès socio-économique.

 

Mme Keïta Aminata Maïga n’a pas manqué de féliciter le département du Tourisme pour l’organisation de cette édition de relance, qui a pour ambition de diversifier les destinations nationales pour un tourisme durable et responsable. «Un véritable défi que nous devons tous ensemble relever», a-t-elle déclaré. Et d’ajouter que le thème retenu cette année par la communauté mondiale : «Promouvoir l’accessibilité universelle en faveur  d’un tourisme pour tous»,  vient rappeler au monde la nécessité de construire une large intégration entre les peuples.

En outre, la Première Dame a indiqué qu’en misant sur l’accessibilité, l’Organisation mondiale du tourisme vise à promouvoir l’entente mutuelle entre les différentes cultures et les traditions du monde. À l’en croire, la Journée mondiale du tourisme est une grande opportunité pour fêter le tourisme pour l’intérêt qu’il présente d’un point de vue social, culturel, politique et économique.

 

Par ailleurs, selon Mme Keïta Aminata Maïga, le thème national retenu, «Les potentialités de développement de l’éco-tourisme dans la région de Sikasso», est très pertinent et est une invite aux autorités régionales et aux populations à valoriser les spécificités de leurs localités et à créer ainsi une attraction. «Le choix porté sur la région de Sikasso pour relancer le tourisme dans notre pays se justifie par les nombreuses merveilles dont regorgent cet ancien empire senoufo et qui constitue un des pans importants de notre culture et de notre histoire», a-t-elle ajouté. Tout en expliquant que la situation de notre pays exige des innovations dans le secteur touristique. Keïta Aminata Maïga a enfin souligné que les collectivités locales doivent impérativement promouvoir le potentiel touristique de leurs territoires respectifs en vue de maintenir le secteur productif.

 

Pour sa part, le ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Walett Intallou, a rappelé que la crise multidimensionnelle qu’a connue notre pays, a en effet affecté socialement et exposé à une forte précarité des activités touristiques qui étaient l’un des fleurons de l’économie de notre pays. Elle dira qu’en écho avec la mobilisation universelle, sa priorité, depuis sa nomination, est que le ministère de l’Artisan et du Tourisme du Mali fasse de la région de Sikasso une nouvelle destination touristique phare. Nina Walett Intallou a fait savoir que le berceau du balafon a le potentiel avec des sites remarquables et un riche passé culturel inestimable. «Sikasso sera désormais l’ambassadrice du tourisme malien. Son authenticité, ses circuits inédits et son environnement paisible sont autant d’atouts qui vont contribuer à séduire une clientèle nationale et internationale attirée par la nouveauté et la quiétude», a déclaré le ministre de l’Artisanat et du Tourisme

.

En outre, Nina Walett Intallou a montré sa détermination à redonner au tourisme malien ses lettres de noblesse. Elle a d’ores et déjà rassuré que des réflexions sont en cours pour un Plan d’urgence relatif aux mesures à entreprendre, à court et à moyen termes, avec pour objectif, une relance rapide et durable de l’activité touristique qui sera mis en œuvre par son département, avant le Sommet Afrique-France. «Nous comptons faire de ce prestigieux rendez-vous international une opportunité de redonner à notre pays sa visibilité, l’image sereine et dynamique d’un pays ouvert sur le monde. Nous voulons retrouver notre belle stature pétrie aux valeurs d’hospitalité qui ont fait la gloire et la renommée du Mali au fil des siècles», a-t-elle déclaré.

 

Offrir un bel éclairage pour véhiculer une image séduisante et positive du Mali, notre pays

 

Nina Walett Intallou a expliqué que le tourisme malien est une vitrine internationale et il appartient à son département de lui offrir un bel éclairage pour véhiculer une image séduisante et positive de notre pays. Selon le ministre Intallou, il est aussi de la responsabilité de son département de promouvoir un échange interculturel entre les Maliens et les visiteurs venus de tous les horizons. C’est pourquoi, dira-t-elle, il est impératif que le Mali soit dignement représenté dans les Salons et Expositions de tourisme nationaux et internationaux, avec des stands créatifs et professionnels, à la hauteur de ses ambitions, et qui traduisent bien la pluralité culturelle, l’élégance de notre peuple.

 

«L’ensemble des services du tourisme malien devront être labellisés selon des critères d’exigence et d’excellence. Ensemble, nous allons nous engager pour redynamiser ce secteur d’activités qui, à la faveur de la signature de l’accord pour la paix, gage de la réconciliation nationale et de la stabilité du Mali, saura, j’en suis sûre, servir de tremplin pour un développement harmonieux de notre pays», a déclaré le ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Avant d’ajouter qu’il est urgent aujourd’hui de rattraper le temps perdu. Il faut relancer, de façon ambitieuse et novatrice, ce moteur essentiel pour l’économie et l’équilibre social du pays qu’est le tourisme. C’est un secteur promoteur et capable de doter la croissance pour le développement national, a-t-elle indiqué.

 

Pour Nina Walett Intallou, d’une part, le choix de la région de Sikasso comme destination témoin du tourisme, est un appel pour que tous les acteurs économiques, culturels et politiques des autres sites touristiques du Mali s’impliquent aussi dans cette relance et jouent leur partition dans la reprise de l’activité touristique. Et d’autre part, il se justifie aussi par la nécessité de diversifier les pôles d’attractivité touristique de notre destination, à travers la promotion des nouvelles niches éco-touristiques, notamment dans les régions du sud, de l’ouest et du centre du pays, c’est-à-dire les régions de Sikasso, Kayes et Koulikoro, pour restaurer une meilleure répartition géographique des sites touristiques sur l’ensemble de notre territoire.

Enfin, elle a remercié la Première Dame pour avoir accepté par sa présence  de rehausser l’éclat de cette cérémonie. La cérémonie a pris fin par la visite des chutes d’eau de Woroni.

Diango COULIBALY

 

 

 

Sikasso : une zone éco-touristique par excellence

 

En marge du lancement des activités de la Journée mondiale du tourisme, une conférence-débat s’est tenue le vendredi 30 septembre au Conseil régional de Sikasso sur les thèmes : «Potentialités du développement de l’éco-tourisme dans la région de Sikasso» et «Paix et réconciliation nationale au Mali». C’était en présence du ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Walett Intallou, et des autorités régionales.

 

Le premier thème, «Potentialités du développement de l’éco-tourisme dans la région de Sikasso», a été exposé par Karaba Ciprien Tienou de la direction régionale des eaux et forêts et le 2ème par  Diadié Hama Sangho, Communicateur traditionnel.

 

Dans son exposé, Karaba Ciprien Tiénou a rappelé que le tourisme est une activité phare de l’économie nationale et a des répercussions sur de nombreux aspects sociaux, culturels ou encore environnementaux. Il a expliqué que le tourisme permet, par son aspect transversal et ses relations connexes, d’influer sur les grands domaines sociologiques, économiques et environnementaux. Le conférencier a indiqué que le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs. Selon lui, ce processus est donc global dans l’espace et dans le temps. C’est pour ces raisons que, dit-il, le secteur peut être un outil de développement durable, si des conditions d’éthique sont respectées dans chacun des trois domaines.

 

Selon Karaba Ciprien Tienou, l’écotourisme est un tourisme écologique dont l’objectif principal est de protéger la nature ou d’approcher des espèces particulières (la faune et la flore). Il a indiqué que l’activité doit comporter une part d’éducation et d’interprétation, et aider à faire prendre conscience de la nécessité de préserver le capital naturel et le capital culturel.

 

Aux dires du conférencier, en plus d’une pluviométrie abondante, il existe 75. 327 ha de bas-fonds et plaines aménageables et 8. 066 ha sont déjà aménagés dans la région de Sikasso. Il dira que les ressources en eau souterraine sont importantes avec une capacité de recharge des formations aquifères de l’ordre de 200 000 m3/an/Km². Il existe également, selon lui, 226.839,48ha ha de 23 forêts classées renfermant une diversité floristique et faunique très variée et 1 860 ha de forêts communautaires créées dans le cadre du programme de gestion durable.

 

En matière de richesses du sous-sol, Karaba Ciprien Tiénou a fait savoir que Sikasso regorge d’or, de lithium, de fer, d’argent, de kaolin, de diamant, de marbre, de carrière de sable, gravier et d’argile. Ce qui fait de la région une zone éco-touristique par excellence.

 

Pour sa part, Diadié Hama Sangho, Communicateur traditionnel, a, dans son exposé, souligné qu’au regard de la définition, il est aisé de comprendre que l’activité touristique est impossible à réaliser, sans une culture de la paix. Selon lui, la sécurité des personnes et la sécurisation des circuits, le calme et la tranquillité de l’espace, la compréhension et l’accompagnement des populations, sont des conditions indispensables à la réalisation de l’activité touristique dans une Culture de Paix,  respectueuse des droits de l’homme. «Fondamentalement, la pratique de l’activité est une interpénétration d’ethnies, un brassage de cultures, un donner et un recevoir constant au-delà des frontières et des croyances. Il est donc impossible de réaliser l’activité, sans la Paix», a déclaré Diadié Hama Sangho.

 

Parlant de l’impact de la crise de 2012 sur le secteur du tourisme, il a fait savoir que de 140.000 arrivées en 2008,  le chiffre est retombé à 100.000  en 2012, soit une baisse de 22%. Toujours selon le conférencier, à Mopti, épicentre du tourisme malien, le flux a passé de 28.861 en 2011 à 2.379 en 2013, soit une baisse de 91,75 % en trois ans.

 

Il faut noter que le ministre de l’Artisanat et du Tourisme a visité le Centre Senoufo, le Mamelon, la Résidence de Kèlètigui, le Tata et le Village artisanal.

Diango COULIBALY     

Commentaires via Facebook :