Les transporteurs sont en train de mettre en œuvre leur menace à exécution en vue de la tenue des élections crédibles au CMTR. C’est pourquoi, une caravane pacifique du Collectif des transporteurs a été organisée mardi par une trentaine d’organisations et d’entreprises du secteur.
Les caravaniers ont évoqué six points de revendication dont deux qui concernent les élections au Conseil malien des transporteurs dans lesquelles ils accusent leur ministre de tutelle de “légèretés dans la gestion du dossier”. En lieu et place d’un arrêt de travail pour paralyser l’économie malienne, les transporteurs du Mali ont préféré une caravane, selon Sidy Hamed Diallo de la commission communication du Collectif.
Les accusations des transporteurs
Deux doléances des syndiqués font état de violation des dispositions règlementaires pour les élections du CMTR. Selon le Collectif des transporteurs, l’impartialité du ministre de tutelle, Mamadou Hachim Koumaré dans l’organisation des élections consulaires du CMTR n’est pas manifeste.
Pour le Collectif, “le ministre Mamadou Hachim Koumaré est le principal metteur en scène du scandale électoral, notamment pour renouveler l’assemblée consulaire du CMTR chargée d’élire le président dont le mandat est frappé de caducité depuis le 7 avril 2012”.
Les avocats commis par trois syndicats de transporteurs déplorent un désordre dans le processus. Ils soutiennent que la preuve est soutenue dans les arrêtés du ministre Koumaré. Ils rappellent que le ministre avait pris l’arrêté n°2014-3480/METD-SG du décembre 2014 fixant la date et organisant les élections des membres du Conseil malien des transports routiers du Mali. “Un arrêté truffé d’erreurs et de dispositions en violation de la loi et du décret qui régissent le CMTR”, selon les études du cabinet.
“Pour se corriger, il se fend d’un autre arrêté. Mais au lieu d’abroger le premier et pondre de nouvelles dispositions plus conformes aux textes, le deuxième arrêté reprend et le numéro du précédent et la date. C’est donc dire que deux décrets sont diffusés le même jour sur la même affaire, avec le même numéro et la même date, mais avec un contenu différend”, ajoutent les grévistes.
Les transporteurs révèlent avoir consulté le cabinet d’avocats Wac Partners pour un recours en excès de pouvoir en plus d’une requête de sursis à exécution. Ils continuent en déclarant “le ministre a pris les devants de la justice pour sortir un autre arrêté rectificatif, arrêté n°2015-0206/METD-SG du 2 mars 2015. Alors que la section administrative de la Cour suprême est en train de se pencher sur les recours”.
Il est souligné dans le 3e arrêté, dans son article 3 : “Les opérations d’enregistrement doivent commencer dans les quinze jours qui suivent la prise de l’arrêté fixant la date des élections et s’étendront au moins sur trente jours”. De cette disposition, le décompte devait se faire à partir de ce 2 mars.
Mais lorsque des électeurs sont partis s’inscrire sur les listes électorales à la date du 16 mars, les électeurs furent surpris de se voir opposer un refus catégorique, sous le prétexte que le ministre a donné l’ordre de clôturer les listes. Avec cette situation, seuls de 134 électeurs ont été inscrits sur les 944 acteurs du monde malien des transports recensés par les organisations professionnelles.
La réplique du cabinet !
Le cabinet du ministre met en doute la véracité des faits du Collectif des transporteurs. Selon le cabinet du ministère, Mamadou Hachim Koumaré n’a pas choisi les dates des élections. Les dates ont été fixées de façon impartiale. Au niveau de la rencontre qui a réuni toute la chaîne du transport, les doyens d’âge ont proposé le 25 avril. Les élections qui étaient prévues pour le 7 avril ayant été reportées, les acteurs ont bénéficié un mois supplémentaire pour s’inscrire. “Nous sommes dans l’embarras quand d’autres viennent se dire non-inscrits sur la liste”, explique le chargé à la communication du ministre. Et d’ajouter que l’argument des transporteurs sur le nombre d’inscrits n’est pas valable. “En 2007 lors des élections de la CMTR, 89 seulement étaient inscrits au niveau de Bamako. Mais cette année, la commission a reçu 134 électeurs potentiels et toutes les listes sont disponibles au gouvernorat”, témoigne-t-il.
Pour le choix du 25 avril, il n’a pas été imposé à personne. “Avant le choix de la date, les acteurs ont décidé de passer au toilettage de l’arrêté. Il a été travaillé en leur souhait à la présence tous pour permettre à tout le monde de participer aux élections. Il n’y a pas deux arrêtés. Il n’y a qu’un seul arrêté qui a été toiletté. Pour être électeur, le transporteur doit être à jour de paiement d’impôt et de taxe de membre. Soit 10 000 F CFA par acteur. Au jour d’aujourd’hui, il y a beaucoup qui sont retard de paiement. L’impartialité du ministre est manifeste. Rien n’a été laissé au hasard”, avance-t-il.
Bréhima Sogoba
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Grève inaperçu de certains transporteurs ce mardi : Le soulagement du bureau du CMTR
Lors d’un point de presse hier, le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Youssouf Traoré, et ses partisans ont exprimé leur indignation face à la l’organisation d’une grève (échouée) le mardi dernier par certains transporteurs contre l’organisation de l’élection consulaire du CMTR le 25 avril prochain par le ministère de l’Equipement, du Transport et du Désenclavement (METD). Ils regrettent une telle initiative en cette période d’insécurité dans notre pays et précisément à Bamako.
Le préavis de grève déposé par certains syndicats de transport routier le 7 avril, pour dénoncer “le non-respect des dispositions réglementaires relatives au transport pour compte propre, l’utilisation irrationnelle du 3e pont et l’impraticabilité des itinéraires y afférant, la persistance des tracasseries routière de transport urbain interurbain et international, la violation des dispositions réglementaires de décret n°359/P/RM du 8 mars 2004 fixant les modalités de fonction du CMTR dans sa section quatre relative au régime électoral, etc.”, pour le mardi 14 avril a eu lieu, mais est passé inaperçu.
La grève a été boycottée par les transporteurs et même par certains initiateurs. Cet échec a été salué par la haute institution du secteur, CMTR, qui avait dénoncé son organisation. Son président accompagné par des membres du bureau et beaucoup de cadres des organisations syndicales du secteur ont faits l’aveu de leur satisfaction à la presse hier lors d’une rencontre.
Selon Youssouf Traoré, on n’a pas besoin de ce genre de mouvements en ce moment au Mali et précisément à Bamako où la psychose est installée aux populations qui vivent sous une insécurité grandissante. Selon ses dires, il a été même interpellé par la Sécurité d’Etat (SE) face à l’organisation de la grève sans qu’il ne soit au courant. Il dit avoir assuré la SE du manque d’effet de la dite grève dont les initiateurs ne contrôleraient rien du secteur de transport.
Le président Traoré explique que la grève a été initiée pour essayer de boycotter l’élection consulaire du CMTR prévue le 25 avril prochain par le METD. Il précise que les organisateurs ne répondant pas aux critères établis pour être électeurs et éligibles à l’élection consulaire du CMTR. “Les critères recommandent à chaque prétendant, les reçus du paiement des cotisations des impôts et taxes, c’est-à-dire la patente ou l’impôt synthétique, l’attestation INPS des trois dernières années (2014, 2013, 2012) et avoir un matériel roulant (taxi, Sotrama, camion, car et autres gros porteurs) les vignettes des trois dernières années. Ceux qui n’accomplissent pas ces règles ne pouvaient pas inscrire sur la liste de candidature. Ils ont sollicité sans succès l’annulation de cette partie des textes au ministre. Leur dernier recours c’est d’essayer de mettre les transporteurs en grève ce mardi, mais les uns et les autres ont compris leur jeu et ont refusé de les suivre”, déclare-t-il.
Youssouf Traoré pointe un doigt accusateur sur PDG de Binké Transport, seul prétendant accomplissant les conditions mais sans électeurs, d’être à la base de tout avec le soutien des “égarés” Baba Coulibaly, Amadou Traoré, Adama Coulibaly et Malick Diallo. Il se dit attacher à la décision des autorités d’organiser l’élection le 25 avril prochain.
Au cours de la rencontre le syndicat des conducteurs routiers, les représentants des Sotrama des taxis, des camions, des grandes compagnies de transports ont assuré leur soutien à la décision du ministère. De même certains du préavis de grève se sont rallié le CMTR dans le respect de la décision du département.
Maliki Diallo