Le Mali a commencé de récolter les fruits directs de son engagement dans la guerre contre AQMI. Puisqu’en cette période de petite saison, des touristes sont déjà perceptibles dans les ruelles de Tombouctou contrairement aux dernières années. Et les opérateurs touristiques se félicitent.
Fin mai 2011, les autorités maliennes décident de mettre fin à la politique de l’autruche en rejoignant la Mauritanie dans la lutte contre Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Pour les besoins de la cause, des militaires maliens ont été spécialement formés par des soldats américains sur les techniques de lutte contre le terrorisme. L’armée même équipée en armements et en moyens logistique par la France et d’autres puissances. Koulouba a été ainsi contraint d’abord par ses voisins (Algérie et Mauritanie) et par ses bailleurs de fonds à croiser le fer avec AQMI.
Finalement, il y a eu plus de peur que de mal pour nos soldats qui pensaient partir à la boucherie en allant au désert pour affronter les militants d’AQMI. Puisque l’armée malienne n’a jamais réellement croisé le chemin d’AQMI pendant ses nombreuses patrouilles dans le désert. Après des patrouilles pendant trois mois sur le terrain, il n’ ya pas eu de guerre entre le Mali et AQMI.
Les barbus se sont-ils retirés du territoire malien ? Fuient-ils l’armée malienne ? Ou ces deux armées s’évitent-elles ? Personne n’est dans les secrets du désert pour savoir ce qui se passe réellement là-bas.
Mais ce que nos sources nous relatent, c’est que le mouvement des éléments d’AQMI est très rare depuis le début des patrouilles en fin mai. Rappelons quand même que nos campements étaient occupés par les militants d’AQMI comme s’ils étaient chez eux. Ils s’étaient mariés et faisaient de l’humanitaire comme la croix rouge.
Avec ce retrait d’AQMI, les autorités maliennes doivent maintenir les patrouilles et faire ce qu’aqmi faisait en venant en aide aux populations locales. Le PSPSDN qui vient d’être lancé par le Mali doit, en principe, jouer ce rôle. Souhaitons que le virus Mali ne contamine pas ce projet pour qu’il ne connaisse pas le même sort que l’argent du fond mondial où l’argent a été détourné pour servir d’autres besognes que de soigner les malades. Déjà, les populations émettent des doutes quant à la réussite de ce programme dans la mesure où il a été élaboré en ignorant les préoccupations des bénéficiaires que sont les populations locales. Certains élus communaux et notables affirment n’avoir pas été consultés pour le choix des actions du PSPSDN. Or, la consultation des populations à la base devrait être privilégiée dans la mesure où nous sommes en pleine décentralisation. Dans nos prochaines parutions, nous vous proposerons les points de vue de certains bénéficiaires.
Baba Ould.
