Conseiller depuis 2001 en communication de la Direction Générale de EDM-SA, Tiona Mathieu Koné, journaliste réalisateur est bien connu du public. Il nous parle de ses missions, de la santé de la société, apporte des précisions sur le changement de tarif et édifie sur l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire.
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Le Pouce : Quelle est votre mission au sein de l ‘entreprise ?
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Tiona Mathieu Koné : Je m’occupe du volet communication à l’interne pour une mobilisation autour des objectifs de production, de satisfaction clientèle et pour une meilleure compréhension des missions de l’entreprise (la vision et la valeur entreprise). EDM-SA est une entreprise à vision citoyenne. Nos missions sont connues, c’est l’alimentation de notre aimable clientèle en électricité et en eau. Nos valeurs sont battues autour de l’éthique, le service clientèle.
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Ma mission, pour me résumer, consiste à l’interne à ce que tout cela soit connu, intégré dans les actes que nous posons quotidiennement dans les centrales de production et surtout dans les agences commerciales. A l’externe je m’emploie à faire en sorte que les clients sachent nos potentialités, nos difficultés, nos contraintes dans les diverses activités.
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Le Pouce : Comment se porte en ce moment EDM-SA ?
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Tiona Mathieu Koné : Peut-être que le PDG ou le DG sont mieux placés pour vous dire l’état de santé de l’entreprise. Mais quand on se réfère au résultat du dernier conseil d’administration, et comme l’a dit l’Essor, l’entreprise va de mieux en mieux. Le déficit d’exploitation qui était dans l’ordre de 4 milliards a été ramené à 1,9 milliards. Des actes majeurs ont été posés depuis la responsabilisation de l’équipe nationale et la recomposition de l’actionnariat. Le Mali détient 66% et IPS 34%. Lorsqu’on se réfère à ces chiffres de fonctionnement, je pense que le docteur aurait dit que le malade se porte de plus en plus mieux. On demeure malade encore, parce que déficitaire.
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Le Pouce : Le week-end dernier a été marqué par des délestages et des coupures d’eau dans le district. Qu’est ce qui n’allait donc pas ?
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Tiona Mathieu Koné : Le mot délestage est trop fort. Nous n’en sommes pas là. Lorsqu’il y a une situation de délestage, EDM-SA a mission d’informer obligatoirement. Le Mali s’apprête à voir demain vendredi, un événement heureux, l’investiture du président de la République. Cela nécessite que EDM prenne des dispositions pour sécuriser la fourniture d’eau et d’électricité. Il fallait s’attaquer au niveau où nous avons des points de faiblesse sur le réseau. Et en matière de production, c’est ce que nous avons fait. Nous avons communiqué pour ainsi dire, les techniques qui allaient intervenir sur les pylônes électriques situés dans le lit du fleuve Niger.
Ces pylônes sont d’une importance capitale pour l’alimentation de la ville de Bamako. Croyez-moi, c’était utile pour réveiller plusieurs points de Bamako, en termes de lumière, de consolidation de la fourniture en eau. C’était un mal nécessaire. Avant que le fleuve soit en crue, il était utile que nous fassions la révision et l’entretien de tout ce système situé sur le cours du fleuve Niger.
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Le Pouce : Tout est-il rentré dans l’ordre aujourd’hui ?
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Tiona Mathieu Koné :
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L’entretien s’est très bien passé. Les techniciens ont donné le meilleur d’eux-mêmes. La reprise est effective. Ce n’était pas des délestages. Nous savons l’importance de l’électricité dans la vie. Sans électricité tout s’arrête. Ce n’était point pour nuire mais pour améliorer le service de la clientèle.
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Le pouce : Une rumeur fait état d’une hausse des tarifs. Qu’en est-il exactement ?
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Tiona Mathieu Koné : Certaines radios, à travers leurs émissions interactives ont laissé croire que l’on va procéder à une hausse de tarifs des factures d’eau et d’électricité. Il n’est un secret pour personne que depuis quelques semaines les températures sont extrêmement fortes. Nous ne pouvons pas laisser cette rumeur s’installer.
EDM-SA ne fixe pas les tarifs. Le secteur a une structure de régulation. Le mouvement de baisse ou de hausse s’effectue au niveau du travail, de constat et de suggestions entre EDM : la CREE et l’Etat. Il y a eu deux baisses. Ce n’est pas EDM qui a communiqué sur cette baisse. C’est la commission de régulation qui édicte, publie et informe sur les tarifs. EDM ne fait qu’appliquer ces nouveaux prix. Nous ne pouvons pas laisser cette fausse rumeur. Il était plus facile d’aller demander auprès de la CREE, d’EDM-SA avant de lancer pareille nouvelle. La rumeur n’est pas bonne en matière d’information. Il faut analyser.
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Le Pouce : Peut-on savoir l’évolution des consommations comparées en électricité et en eau pour la même période en 2006 ?
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Tiona Mathieu Koné : Tous nos chiffres sont exponentiels. La demande augmente. A Bamako, ça grandit continuellement. Hélas, nous n’arrivons pas à suivre le rythme de la demande, faute de capacité suffisante de production. Malgré tous les efforts en matière d’éclairage public, d’extension de réseau, nous n’arrivons pas à suivre le rythme.
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Le dimanche dernier nous avons enregistré une production de 18 GWH soit plus de 18% par rapport à la même période l’année dernière.
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L’énergie produite depuis le 1er janvier, 343 GWH soit plus de 10,86% par rapport à la même période de l’année 2006. En eau, nous étions en production à Bamako de 4 420 789 m3, soit + de 8,34% par rapport à 2006.
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Tous nos chiffres explosent parce que la demande est très forte et du fait des fortes températures, nos capacités ne suivent pas. Sélingué a fait de son mieux cette année. Manantali a été handicapé par la mauvaise pluviométrie. La côte de Manantali, au moment où je vous parle est de 196,86 mètres soit moins de 2,85 par rapport à l’année dernière. Vivement, la pluviométrie très tôt et très forte sinon c’est l’inquiétude.
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Le Pouce : Où en êtes-vous avec l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire ?
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Tiona Mathieu Koné : L’interconnexion sera une solution qui viendra arranger beaucoup de choses. A travers le barrage de Manantali, on est en connexion avec le Sénégal, la Mauritanie. L’interconnexion souhaitée et sur laquelle l’Etat met tous ses moyens, c’est du côté de la Côte d’Ivoire, la branche Ferké, Sikasso Bamako par Ségou. Il y a la possibilité Bobo Dioulasso, Sikasso. Bamako. Les deux voies vont accroître la capacité de production. La Côte d’Ivoire a un potentiel gazier, thermique, d’hydrologie. Il n’y a pas plus d’un mois, le ministre, à la tête d’une forte délégation a effectué en compagnie de son homologue ivoirien, une mission de recherche de financement en Inde. Une bonne enveloppe est tombée. Les acteurs maliens et ivoiriens se retrouveront à Abidjan le 7 pour hâter le projet.
Une bonne enveloppe financière, fruit de la coopération Sud Sud permet de s’atteler à la concrétisation de ce projet. Le gouvernement indien est prêt à mettre à la disposition du Mali 75 millions. Il faut cependant retenir que ce sont de lourds investissements. Parfois vous commencez et selon le cours des monnaies, il faut actualiser pour boucler çà et là. La réalisation concrète de cette interconnexion peut s’étendre sur deux ans.
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Le Pouce : Votre mot de fin ?
Tiona Mathieu Koné : Je remercie les consommateurs pour leur compréhension. Malgré nos difficultés financières, nous avons créé des points d’accueil pour recevoir les clients au moment du paiement de la facture. Avant, C’était de longues files d’attente. Il y avait une nécessité de décongestionner les agences pour que le client soit à l’aise.
A EDM-SA, le souci est permanent de prendre en compte les attentes de la clientèle. Partout à Bamako, les besoins augmentent et nos capacités sont saturées. Les mesures sont prises à travers l’interconnexion et surtout le projet de la seconde station de pompage de Kabala.
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Nous en appelons au comportement de la clientèle, aux consommateurs et remercions les associations des consommateurs avec lesquelles nous conjuguons la réflexion pour des attitudes d’économie et également contre la fraude. Elle handicape lourdement l’entreprise et altère la qualité du service. La fraude, c’est un manque à gagner qui empêche d’étendre le réseau, d’améliorer le service à la clientèle et d’atteindre les objectifs fixés. Les médias qui nous aident dans ce travail pas facile, sont à remercier. Ces dernières années, il n’y a pas eu de recul en matière de continuité du service. J’en invite encore au comportement d’économie d’eau et surtout d’électricité.
Entretien réalisé par
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Tiémoko TRAORE
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