Au moment où l’on entrevoit la libération totale et la sécurisation du Nord-Mali et où l’on se prend à rêver d’une sortie de crise pour l’ensemble du pays, il serait bon de songer à relancer la machine sérieusement grippée de l’économie malienne. Ne dit-on pas souvent que le politique est le concentré des problèmes économiques ? La relance de l’économie pour lutter contre la pauvreté et le chômage, créer la richesse et l’emploi, favoriser la réconciliation et apaiser le climat sociopolitique.
Le secteur privé, dont on dit qu’il est le moteur de la croissance, est appelé à jouer un rôle crucial dans ce challenge. Pour relever ce défi, entre autres armes, il a fortement besoin de moyens financiers, l’argent étant le nerf de la guerre. La résolution de cette équation passe, à moyen terme, par la création d’une banque d’affaires. En attendant que toutes les conditions soient réunies pour l’avènement d’une telle banque, une solution transitoire serait de créer un Fonds de garantie. Ce que les opérateurs économiques appellent de tous leurs vœux, car il est de nature à rassurer les banquiers à les accompagner.
A titre de rappel, de concert avec les représentants du monde des affaires, l’Etat ambitionnait de créer pour le secteur privé un Fonds national de garantie et une Société d’investissement à capital-risque. Ces deux Fonds devraient être créés à partir des ressources provenant de la privatisation de la SOTELMA, soit un montant de 5 milliards de FCFA pour chacune des deux structures. Mais à cause de la crise la création de ces Fonds a pris du retard. Mais le projet n’est pas, pour autant, abandonné, assure-t-on du côté du Conseil National du Patronat du Mali. Mais les autorités semblent avoir revu leurs ambitions à la baisse en se limitant, pour le moment, à la création du seul Fonds de garantie devant recevoir les ressources prévues pour le deux Fonds. Et de remettre la création de la Société d’investissement à plus tard. Pourvu seulement que les autorités compétentes fassent preuve de diligence pour que le dossier ne dorme pas au fond des tiroirs comme l’administration malienne nous a, hélas, si bien habitués.
Yaya Sidibé