Viendra ou viendra pas ? Telle est la question que se posent les Maliens au sujet de l’homme d’affaires burkinabé, Apollinaire Compaoré, qui n’a pratiquement plus fait signe de vie, deux ans après avoir soldé le reliquat du coût de la troisième licence de télécommunications acquise à hauteur de 55 milliards de nos francs.
C’est parce que, après le tollé orchestré par la manière cavalière dont le gouvernement de la Transition lui avait filé le marché, par entente directe en violation des dispositions légales en ce qui concerne les marchés publics, la presse avait largement fait écho de poursuites judiciaires contre lui, à l’initiative de plusieurs opérateurs dont son désormais ex-associé, Cessé Komé, floué et sorti de l’affaire de la troisième licence avec la bénédiction des autorités maliennes de l’époque.
Pourtant, la société montée par Apollinaire au Mali pour exploiter la troisième licence de télécommunications au Mali (Atel-Mali), une filiale de son groupe appelé Planor qui s’active déjà dans le secteur des télécommunications au Mali, a déjà jeté son dévolu sur un immeuble du richissime opérateur économique, Boubacar Tandia, pour y installer sa direction générale. Il s’agit de l’imposant édifice qui servait de QG de campagne à Boubacar Tandia lors des élections consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (Ccim) où il était candidat au poste de président. Pour rappel, les listes parrainées par Tandia sont tombées au profit de ses adversaires.
L’immeuble en question, de conception futuriste, se trouve en face vers la Place Can de Bamako, à l’ACI 2000, en face de la station de Total. Un bon choix pour être visible, mais qui contraste avec la trop grande discrétion de l’homme d’affaires burkinabé quant au démarrage de ses activités au Mali. D’ailleurs, s’il a déjà réglé un an de location de cet immeuble depuis la signature du contrat d’une durée de cinq ans, une autre année s’est écoulée, pour laquelle l’ardoise attend d’être réglée.
Les choses devaient donc s’accélérer avec l’octroi par la Banque ouest africaine de développement (Boad), depuis le mois d’avril 2015, d’un prêt de 10 milliards de francs Cfa pour la mise en place du troisième réseau de télécommunications au Mali (le réseau d’Apollinaire). Une information qui faisait saliver les clients pressés d’avoir une panoplie de choix plus élargie, en matière de services de télécommunications. Mais il faudra que les consommateurs rongent leurs reins face à une longue attente devenue insoutenable.
Alors viendra ou viendra pas ? Un flottement de deux ans après l’acquisition de la licence, c’est vraiment trop et il est temps de mettre le holà à cette situation.
ABN