Sept ans après la signature à Genève, sous l’égide de l’Union Internationale des Télécommunications, d’un accord demandant aux Etats membres de l’IUT de passer de l’analogique au numérique, pour la radio et la télévision au plus tard en juin 2015, le Mali a organisé un atelier national pour peaufiner sa stratégie.
Le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Manga Dembelé, a présidé le 13 mai dernier l’ouverture de cette rencontre, qui a duré deux jours, à l’hôtel Columbus. Il était accompagné au présidium du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, du ministre délégué chargé du Budget, de son homologue chargé de la décentralisation et du Conseiller Technique du Commissaire de l’Uemoa au Mali, M. N’Goyet.
L’objectif des travaux était d’imprégner tous les participants des enjeux de la transition numérique et de formuler les recommandations et résolutions idoines pour que les dispositions à prendre permettent de sensibiliser et d’informer les populations pour une transition numérique réussie au Mali.
Dans notre pays, le Comité National de Transition de la radiodiffusion analogique terrestre vers le Numérique (CNTN), rattaché à la Primature, aurait dû atteindre sa vitesse de croisière en 2012. Mais cet agenda a été fortement perturbé par la crise politico-sécuritaire. Comme le soulignera le ministre Dembélé, «le retard déjà perceptible avant ces évènements se creuse davantage et affecte tous les segments de l’architecture de la transition mise en place. Cependant, la feuille de route sous-régionale a permis de donner un second souffle à la transition malienne».
La transition vers le numérique se pose en terme de défis à tous les Etats de l’UEMOA, surtout à cause de l’effort supplémentaire d’investissement que les opérateurs de radiodiffusion et les consommateurs seront appelés à consentir. Koffi N’Goyet a quant à lui rappelé que l’ambition de la Commission de l’UEMOA sur la transition numérique consistait à mettre en cohérence un mouvement d’ensemble dans tous les Etats membres de l’espace, en «associant tous les acteurs que sont les radios, les télévisions publiques, privées, communautaires ou associatives, les populations, même les plus démunies, ainsi que les Etats, qui en seront le maître d’œuvre».
Au programme des deux jours de travaux, des présentations sur les enjeux de la transition numérique, les décisions prises au niveau régional, la vision de la Commission de l’Uemoa sur la transition numérique, les dispositions à prendre en direction des populations pour une transition numérique réussie, la Feuille de route du processus de transition numérique national, entre autres.
Au final, les participants à l’atelier national ont formulé un certain nombre de recommandations pour booster la transition de l’analogique vers le numérique de la radiodiffusion au Mali. Gageons que leur pertinence nous permettra d’être au rendez-vous en 2015.
Ramata Diaouré
