Au Burkina Faso, les experts du G5 Sahel en matière de télécommunications viennent de proposer une feuille de route pour la suppression des surcoûts sur les appels téléphoniques entre les pays membres. Réunis à Ouagadougou, les experts remettront la feuille de route aux chefs d’Etat du G5 Sahel pour une mise en œuvre de ce projet entrant dans le cadre du volet développement de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
Selon les experts du secrétariat permanent du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), qui ont analysé la faisabilité de la suppression des frais supplémentaires liés aux appels téléphoniques entre les différents pays, ce projet permettra aux populations de conserver non seulement leur numéro d’appel, mais aussi de communiquer au tarif local en cas de voyage.
« Il s’agit de promouvoir la libre circulation des biens et des personnes. Il ne faut pas que lorsque j’arrive au Niger, je sois en train de chercher encore à prendre une autre puce. Je dois pouvoir utiliser mon abonnement. Je suis au Niger, mes parents que j’ai laissés ici ou mes hommes d’affaires que j’ai laissés ici ne savent pas que je suis au Niger, ils doivent pouvoir me joindre de telle sorte que mes affaires puissent prospérer,explique Tontama Charles Millogo, le directeur l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes au Burkina Faso. Dès que j’atterris à l’aéroport ou que je franchis la frontière, je dois pouvoir communiquer et être joignable. »
Il s’agira techniquement de réduire les marges de gain des opérateurs de télécommunications. Un manque à gagner qu’ils pourront rattraper sur l’augmentation du flux des communications inter-Etats, selon Mikailou Sidibé, expert infrastructures du G5 Sahel. « Tout le monde est gagnant parce que vous aurez parallèlement une hausse du trafic télécom à l’échelle internationale qui va compenser, à très court terme, les pertes ou les appréhensions que les gens ont au début », détaille-t-il.
Selon la feuille de route présentée par les experts, cette suppression des frais liée à l’itinérance devrait être une réalité pour l’ensemble des opérateurs de télécommunications dans tous les pays du G5 Sahel en mars 2019.