Téléphonie mobile : LA BONNE AFFAIRE DES ACCESSOIRES

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Ces articles qui se vendent bien sur le marché ont fait chuter la demande des produits comme les radios, les montres, etc.

Lundi 3 mars. Il est 11 heures. Nous sommes devant le kiosque de Ibrim Traoré, un vendeur

d”accessoires de téléphone mobile, installé devant le siège de Malitel. Le jeune homme a installé un petit kiosque rectangulaire en tôle qu”il a bourré d”articles divers. Devant l”échoppe sont accrochés des chargeurs, des pochettes, des batteries, des facettes, bref une panoplie d”accessoires de téléphone qui se vendent bien sur le marché. Quelques instants après notre arrivée, un client se présente. Après quelques minutes de marchandage, il repart avec un chargeur et une batterie de téléphone portable, le tout pour 6000 Fcfa.

Notre jeune commerçant révèle qu”il ne manque pas de clients pour ces articles qui sont très demandés par le public. "Je gagne au moins 5000 Fcfa par jour dans la vente des accessoires. Ce sont des articles qui se vendent comme des petits pains. Ils nous permettent de surmonter la conjoncture", confie notre interlocuteur qui indique qu”il peut gagner jusqu”à 100% de bénéfice sur certains articles.

Comme Ibrim Traoré, de nombreux jeunes de la capitale se sont lancés dans ce créneau porteur. En effet, depuis l”avènement du GSM, le marché des accessoires du téléphone mobile connaît une explosion permettant ainsi de donner du travail aux jeunes chômeurs.

Le phénomène de la vente des accessoires du téléphone portable a connu un grand essor de sorte qu”on rencontre partout à travers les rues et les marchés de la capitale des kiosques tenus par des jeunes. Par contre certains jeunes ont choisi de faire le vendeur ambulant.

C”est le cas de Amadou Fané, un jeune originaire de Ségou. Amadou était un vendeur de radios, de montres et d”autres petits articles. "C”est à cause de la mévente que je me suis lancé dans le commerce des accessoires de portables, explique notre interlocuteur qui révèle que l”avènement du GSM a provoqué une mévente de certains articles comme les petits postes radio, les montres, etc. "Avec un téléphone portable, on peut écouter la radio ou la musique. Il suffit d”acheter un écouteur", analyse notre interlocuteur.

Soumeïlou Djigua vend les accessoires du GSM depuis trois ans. Venu de son Kayes natal pour faire fortune à Bamako, le jeune Soumeïlou était d”abord un vendeur d”articles divers notamment, les radios et accessoires, les montres et les divers articles utilisés dans l”électricité. Avec l”avènement du GSM, il a choisi de s”essayer dans la vente des accessoires du téléphone portable. Ce choix semble lui porter chance. Dans son kiosque, la plupart de ses articles sont des accessoires du téléphone mobile. "C”est un marché rapide", reconnaît-il. Les accessoires du téléphone se vendent bien et les clients sont nombreux. Je gagne entre 250 et 2500 Fcfa en fonction du type d”articles", confie notre interlocuteur qui entend étendre son activité à la vente du portable.

Jeune Sarakollé, Adama est grossiste des accessoires du portable depuis quatre ans. Originaire de Nioro, Adama faisait le commerce d”articles divers qu”il importait de la Guinée. Avec l”avènement du GSM, il se lança dans le métier et tire bien son épingle du jeu. "Dès l”arrivée du GSM, j”ai constaté que les accessoires étaient beaucoup recherchés. Ainsi à partir d”un fonds de commerce que j”avais collecté, je me suis lancé dans l”importation et la vente des accessoires du téléphone portable", explique notre interlocuteur qui est devenu au fil des années un grand importateur d”accessoires. Il importe ses articles de la Guinée.

"Le métier est rentable à cause de l”engouement que les gens ont pour le téléphone portable, explique notre interlocuteur. "Tant que le gens utiliseront le téléphone, elles auront besoin des accessoires", analyse Adama qui est propriétaire de plusieurs magasins à Bamako. Il emploie cinq jeunes et compte étendre ses activités à l”intérieur du pays.

À entendre nombre de nos interlocuteurs, les accessoires du téléphone portable que l”on trouve sur les marchés de la capitale proviennent pour la plupart des pays asiatiques (Chine, Taiwan, les deux Corée, Indonésie, Inde, etc.) Nos commerçants importateurs s”approvisionnent à Doubaï, en Europe et aux États-Unis.

M.T. est une commerçante d”accessoires. Elle s”approvisionne aux ports de Dakar, de Lomé et d”Abidjan. La vente des accessoires du téléphone portable est un métier secondaire, mais elle lui rapporte beaucoup. "J”importe principalement des bazins et d”autres articles. J”importe aussi divers consommables pour le téléphone mobile", indique M.T. qui jure de bien gagner dans son métier. "J”ai souvent des commandes qui peuvent rapporter jusqu”à 100.000 Fcfa de bénéfices par voyage", confie notre commerçante.

Qu”est-ce que ce commerce florissant rapporte au trésor public en terme de droits de douane ? Nos tentatives pour trouver une réponse à cette question ont été vaines. La douane a opposé une fin de non recevoir à notre demande d”entretien. Il semble que la plupart de ces articles entrent frauduleusement dans le pays. "Ce se sont des produits qui peuvent être dissimulés facilement. La plupart de ces produits sont transportés dans des sacs de voyage. C”est ce qui explique sans doute que ces articles sont moins chers.

Be COULIBALY
L”Essor du 19 Mars 2007

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