Téléphonie mobile : Doute sur la responsabilité sociétale d’Orange-Mali

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Certaines sociétés étrangères font semblant d’aider le Mali alors qu’elles font partie des circonstances aggravantes de la paupérisation. Notre pays, à l’image de bon nombre d’Etats africains, devient la poule aux œufs d’or. Orange-Mali semble être sur cette liste des entreprises plus tentées vers l’enrichissement sur le dos du malien que de soulager le problème malien. Vivement l’arrivée de nouveaux opérateurs téléphoniques.

 

Hier, l’usage du téléphone portable était un luxe pour nos compatriotes. Aujourd’hui, le cellulaire est devenu indispensable. Et tant que les autorités maliennes n’ouvriront pas la concurrence pour l’implantation de nouveaux opérateurs téléphoniques, le Mali va longtemps patauger dans la misère.

Dans les pays développés, singulièrement en France, on ne peut plus compter le nombre d’opérateurs téléphoniques tant ils sont nombreux. Ce n’est donc pas par solidarité ou par hasard qu’Orange a pris le chemin de l’exil pour édifier sur nos territoires Orange-Mali. La démarche autant que l’objectif est archi claire et limpide. Loin d’aider notre pays dans sa marche au développement…

Au contraire, il s’agit de développer un marché très juteux et d’en profiter au maximum. Dans les pays à tradition orale, les concepteurs savent mieux que quiconque que le Malien ne s’assoit plus à l’ombre du baobab pour palabrer. C’est au téléphone que ça se passe. Aujourd’hui plus que jamais, ils sont devenus rois car la parole via le téléphone obéit à un coût.

 

Des services pour sucer le sang des Maliens !

Orange Money, Wele Tones, le 402 sont, entre autres, services d’Orange-Mali. Si la grande multinationale pense que c’est une innovation, certains clients ne le voient pas ainsi. Ils sont convaincus que c’est l’escroquerie déguisée. Comme le cas de cet entrepreneur malien qui pense que l’esclavage continue au Mali à travers la téléphonie mobile Orange. Ces raisons évoquées sont aussi simples que claires : comment le service client qui était dans un passé récent est devenu payant. Or il n’est un secret pour personne que les clients sont facturés à tort au quotidien et ils n’ont d’autre choix que de faire recours à ce service clients.

Imaginez le nombre de plaignants. Ce n’est pas tout. Notre interlocuteur n’arrive toujours pas à comprendre le caractère payant du répondeur qui était aussi auparavant gratuit. Il suffit de tomber sur un répondeur pendant une seconde pour se voir facturer à cout de CFA. S’agissant de Orange Money, même si beaucoup reconnaissent que le service a pu aider le transfert rapide de l’argent, parfois dans des coins très reculés de la ville, les frais de transferts sont exorbitants.

Le récent changement est venu mettre les pieds à tout. Le constat est simple, sur un transfert d’argent de 10 000 F CFA, il faut ajouter 400 F sur le montant. Or, ce même transfert se faisait à 350 F. D’aucuns diront que ce n’est que 50 F, mais ce qui est important de l’avis de cette dame qui gère une caisse de Orange Money c’est qu’il y a plus de personnes qui font des transferts de 10 000 F CFA.

Moussa Diarra est un étudiant à la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines. Il déplore la dernière innovation du service Orange qui est Wele Tones. Pour lui, c’est une grande arnaque. Il argue que lorsqu’on émet un appel, simultanément, un message est affiché sur l’écran et par la suite on envoie un message comme quoi “vous avez remarqué un flash sur l’écran et que si vous êtes intéressés, vous pourriez l’avoir, mais ça se paye”.  Au-delà de l’achat de cette lumière, il faut noter que le temps d’ailleurs de mettre fin à l’appel, trois minutes sont écoulées et le client est facturé.

 

Orange n’a pas d’amis mais des ennemis

Ce slogan est connu de tous : la France n’a pas d’amis, mais des intérêts. Ce slogan de l’ancien président français Charles de Gaulle sied bien à l’attitude de la société au Mali. En effet, de sa venue au Mali à aujourd’hui, il ne passe pas un jour sans qu’un utilisateur d’Orange ne se plaigne de l’attitude de l’entreprise. Soit ce sont des clients qui sont facturés à tort, soit ce sont des unités qui disparaissent comme sur un coup de baguette de magique.

Comme ce fut le cas de cette étudiante Anta Barry propriétaire du 72 72 03 15 : “Cela fait la seconde fois qu’Orange me coupe 250 F CFA de crédit en cinq jours sans que je ne sache pourquoi, trop c’est trop”.

Même son de cloche chez Mlle Touré Madeleine qui était aussi une des clientes potentielles de la société mais qui a décidé de rompre avec elle. Elle ne s’est pas contentée de cela, elle est arrivée à faire adhérer toute sa famille à sa cause, celle de lutter contre l’impunité d’Orange-Mali.

 

L’autre face cachée de la Fondation Orange

Pour se donner bonne conscience et faire preuve de solidarité la Fondation Orange a vu le jour. De temps en temps quand l’envie lui monte à la tête la société redistribue des miettes d’argent aux Maliens à travers des activités dites humanitaires. Même pour cela, pour être dans les bonnes grâces de cette Fondation, il faut passer par une voie peu orthodoxe, nous signale un sexagénaire qui, depuis l’opérationnalisation de la Fondation, est à pied d’œuvre pour  trouver un soutien à son école.

Presque 800 millions de F CFA ont été de l’avis des responsables de la Fondation Orange-Mali utilisés dans divers secteurs pour venir en aide aux Maliens. D’où sortent ces montants colossaux ? La réponse est très simple, selon un cadre de l’administration malienne : “C’est tout ce que Orange-Mali gagne sur tout ce qu’il coupe aux utilisateurs des différents services”.

Nous apprenons aussi de source proche du dossier que c’est la société Orange qui serait à la base du retard des autres opérateurs. Il ne reste plus à espérer qu’avec la nomination du nouveau ministre de la Communication, Arouna M. Touré, qu’un pas important sera franchi. Il aura tout intérêt à s’activer pour trouver l’opérateur qui viendrait soulager le grand peuple du Mali et pousser le régulateur à jouer son rôle.

A défaut, les associations de consommateurs devront sortir de leur léthargie et mettre le holà à cette pratique sans vergogne.

Affaire à suivre…

Dougoufana Kéita

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