Orange et Malitel entre à nouveau en guerre. Ces deux éternels chasseurs de primes profitent de la présence du roi marocain pour se faire remarquer. C’était samedi, le 22 février 2014.
A la veille du départ de Mohamed VI, un événement grandiose avait été organisé par Malitel. Le président Ibrahim Boubacar Keita, en compagnie de l’homme fort de Rabat, a ainsi procédé, samedi, le 22 Février 2014, à l’inauguration du tronçon malien de câbles à fibres optiques Trans Africain.
La cérémonie s’est déroulée à l’Aci 2000. Ce rendez-vous a eu lieu à quelques ancablures du Palais des cports de Bamako où démarrait le tournoi de la paix, de l’amitié et de la solidarité organisé par Oran- ge Mali.
Tout les Maliens comprennent donc ce pourquoi le Premier ministre, Oumar Tatam Ly, donna le coup d’envoi des compétitions en lieu et place du grand maître de Koulouba.
Bof ! Quelque jours auparavant, Orange Mali lançait son nouveau produit, le pack Flybox, précisément dans la soirée du Mardi 18 Février au siège de DFA sis à l’Aci 2000. Ce soir-là, les responsables d’Orange ont précisé que la Flybox contient une carte Sim intégrée qui fera office d’INternet et de téléphone portable «pour les foyers».
Pour ce faire, Malitel peut donc avoir du souci du fait que ce service était jusque-là la chasse gardée de la Sotelma, branche jumelle de l’opérateur malien sous tutelle marocaine.
Vu la dépréciation du fixe dans les foyers et le passage massif des usagers au téléphone sans fil, n’importe qui peut se demander si le besoin ne se faisait réellement pas sentir.
Quand tout le monde sait que ce n’est que dans les services publics et l’administration que le fixe continue à jouer un rôle, comment Malitel va s’y prendre avec cette nouvelle irruption de son meilleur ennemi ?
Même si l’investissement jaugé par IBK et Mohamed VI coûte environ quelque quatre milliards Fcfa financés par Maroc Télécom, actionnaire majoritaire de la Sotelma.
Il faut noter que le câble Trans Africain a pour objectif d’améliorer la connectivité des pays de la sous-région et d’assurer la sécurisation du trafic des télécommunications. Il relie lSikasso (ville frontalière avec la Côté d’Ivoire et le Burkina Faso) et Gogui (cité frontalière avec la Mauritanie), en passant, bien sûr, par Diéma, Bamako, Ségou et Koutiala.
Après onze mois de travaux sans relâche sur une distance d’environ 1200 km à travers le territoire malien, Malitel a frappé un grand coup en réussissant à réunir autour de lui IBK et Mohamed VI. C’est de bonne guerre.
Il faut préciser, par ailleurs, que la fibre optique reliera, à moyen terme, le Maroc, le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger sur une distance de 5 698 Km. Avec le sceptre de l’arrivée imminente de Altel (Alpha Télécom), qui ne comprend pas donc la propagation permanente des vagues maléfiques orange et bleu ?
Pourvu que ce combat n’ait qu’un seul gagnant: le Mali.
I. K. et M. N