Suite à la sanction judiciaire infligée par la Cour suprême aux opérateurs téléphonique, Orange Mali et Moov Africa Malitel, la Synergie des syndicats des télécommunications du Mali a réagi par une grève de 5 jours, qui a pris fin le 25 février dernier mais avec la menace d’être reconductible si satisfaction n’est pas obtenue. En effet, la plus haute juridiction du Mali a condamné les opérateurs au paiement de 170 milliards de FCFA pour la facturation des appels téléphoniques sur répondeur, à la requête du Réseau malien des consommateurs des télécommunications (REMACOTEM).
Selon Saïdou Dia, membre de la Synergie des syndicats des télécommunications, la décision judiciaire a entraîné le blocage des comptes bancaires des deux entreprises de téléphonie mobile et les inciter à revendiquer, entre autres, la levée de la saisie des comptes bancaires des deux entreprises pour leur permettre de mener à bien les missions qui leur sont assignées par l’AMRTP (Autorité malienne de régulation des télécommunications et postes) en fournissant un service de qualité et en assurant l’accès de l’ensemble de la population malienne à la téléphonie mobile, au fixe, internet. Et Saïdou Dia d’ajouter que «la non-satisfaction de leurs doléances pourrait entraîner «l’arrêt progressif de l’ensemble des équipements techniques par manque d’approvisionnement et provoquer de facto la dégradation grave de la qualité du réseau, voire la rupture des émissions d’appels.
Sur cette situation, les avis divergents de part et d’autre dans la ville de Bamako. D’aucuns estiment que les opérateurs doivent payer tandis que d’autres jugent les sanctions inutiles.
Parmi ceux qui n’approuvent pas les sanctions infligées aux opérateurs téléphoniques, le citoyen Nouhoum Touré qui s’interroge si l’argent qu’ils doivent payer reviendrait à l’ensemble des citoyens lésés ou au seul Réseau des consommateurs maliens de téléphonie mobile (REMACOTEL).
Issouf Diarra trouve pour sa part que les deux opérateurs doivent restituer jusqu’au dernier centime. «Ça fait longtemps qu’ils s’enrichissent sur notre dos », a-t-il fulminé en se référant aux proportions dans lesquelles son compte se vide par la facturation du répondeur.
Pour Moussa Togo, un autre interlocuteur, cette grève est un véritable problème pour ceux qui travaillent avec l’internet, au regard des perturbations intempestives de la connexion.
Dans la même lancée, Mariam Boiré explique que «tout ceci est une perte de temps et d’argent en exprimant la crainte que les perturbations de la connexion ne débouchent sur un chaos des appels téléphoniques. «Il faut craindre l’arrêt des services de la téléphonie mobile, fixe et Internet, la perturbation des activités de tous les segments du secteur privé en passant par la paralysie des secteurs publics dépendant des services des télécommunications, pour faute d’approvisionnement dû à la saisie des comptes, les conséquences seront incalculables pour la stabilité nationale », a renchéri Saidou Dia.
Aly Poudiougou
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