Taxe sur les communications téléphoniques fixes et mobiles La voracité du gouvernement provoque l’indignation chez les Maliens

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Après avoir brisé la colonne vertébrale des forces de dénonciation, de contestation et de résistance face à une transition militaire qui se sert pour préserver ses arrières et militarisé l’administration publique, les «hommes forts» du 19 août 2020 deviennent les seuls maître à bord d’un système de gouvernance avide d’argent. Tout est mis en place pour sucer le sang des Maliens, s’il en reste encore après le passage ravageur des démocrates criminels. La semaine dernière, le Conseil des ministres a pris une décision qui en rajoute à la souffrance de nos compatriotes. Il s’agit de la taxe sur les communications fixes et mobiles. Cette décision tombe à un moment où les citoyens n’en peuvent plus.

Déjà éprouvé par un pilotage à vue des affaires de la cité depuis l’avènement de la transition en août 2020 et la gestion désastreuse de plus de deux (02) décennies de démocratie «frelatée», le peuple malien est toujours le dindon de la farce des régimes qui se sont succédé. Ils le somnolent par des promesses en l’air et le maintiennent dans la précarité par des slogans creux comme «Kokadjè» en 1991, «Mali kura» en 2020. Ces labels masquent la réalité sur le terrain. Ils permettent aux dirigeants de bien profiter de la souffrance des administrés qui restent dans l’attente d’un retour de l’ascenseur.

Depuis la mise à l’écart des forces de dénonciation, de contestation et de résistance face à une transition militaire qui se sert pour préserver ses arrières et la militarisation l’administration publique, le vrai visage des membres du gouvernement de la transition se découvre chaque fois qu’il s’agit de leur besace. Cette ruée sur les avantages et privilèges au profit d’une minorité commence à faire grincer des dents au sein de l’opinion publique malienne. Celle-ci se sent déjà flouée par des promesses et des slogans, dont les fruits tombent dans les escarcelles des femmes et des hommes qui continuent à se féliciter de la résilience du peuple malien. Et au même moment, leurs revenus ne cessent de croître sur le dos des Maliens, subissant d’un côté, l’augmentation des produits de première nécessité et de l’autre côté, une mauvaise gouvernance qui enfonce davantage le pays dans les profondeurs du fleuve Djoliba.

Toutefois, cette transition était bien partie pour donner un nouveau souffle à notre pays qui porte encore les stigmates des régimes démocratiques défaillants et corrompus jusqu’à la moelle épinière. Dans la mesure où, elle bénéficie d’un soutien sans faille et d’une confiance totale du peuple qui ne lui demande pas de la mer à boire, mais de mettre sur les fonts baptismaux un autre Mali dans lequel la distribution de la justice ne se ferait plus à la tête du client. Malencontreusement, les ors dorés du palais et les délices du pouvoir sont passés par là. Et le peuple malien continue de boire la lie jusqu’au calice. Il est loin de mériter ce triste sort ou de le payer par la monnaie de singe, au moment où il est frappé de plein fouet par une crise politico-sécuritaire qui anéantit ses efforts de sortir de la précarité depuis 2012.

Et pourtant, c’est bien ce qu’on voit et observe tous les jours. Au lieu d’alléger le fardeau des consommateurs maliens qui subissent les aléas d’une politique centrée sur l’enrichissement personnel, le gouvernement rajoute d’autres charges à sa souffrance. La décision du Conseil des ministres du mercredi 5 février est perçue chez bon nombre de nos compatriotes comme un coup de tonnerre. Elle concerne l’application de la taxe des communications fixes et mobiles. Le gouvernement de la transition, dans une démarche visant à augmenter ses recettes fiscales, a adopté un projet de loi qui prévoit une hausse de la taxe sur la fourniture des services de télécommunications, qui passe de 5% à 7%.

Si le gouvernement justifie cette mesure de renflouer les caisses de l’État, elle provoque déjà l’indignation et l’inquiétude chez des Maliens. Ils ne comprennent pas cette voracité des autorités de la transition à s’appuyer sur eux pour les maintenir dans la misère. En plus du noir produit par la société Énergie du Mali (EDM-SA), le chômage, la cherté des produits, le consommateur est de nouveau appeler à mettre sa main à la poche. Dans un pays où, la redevabilité reste encore un mystère.

On rappelle que cette taxe, s’appliquant à toute personne détenant une licence d’exploitation d’un réseau d’un réseau de télécommunications ouvert au public, est instaurée en décembre 2012. Qu’à cela ne tienne. Le moment est très mal choisi pour faire souffrir les Maliens qui se disent être les seuls à supporter les conséquences de la résilience. Et au même moment les budgets des institutions de la République augmentent. Le budget de la présidence est passé de 12 à 16 milliards de Francs CFA en 2022 à 17,7 milliards de Francs CFA en 2025.

Le budget du Conseil national de la transition (CNT) est passé de onze (11) milliards de Francs CFA en 2020 à 16 milliards de Francs CFA en 2025.

Ces augmentations ne passent pas inaperçues. Comparaison n’est pas raison, mais elles peuvent être source de tensions dans une société, où le pouvoir d’achat ne connaît aucune amélioration.

Yoro SOW

 

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