Il est de plus en plus annoncé dans les milieux des finances une surtaxe sur les appels téléphoniques entrants afin, dit-on, de renflouer les caisses de l’Etat en cette période où elles sont pratiquement vides. Mais, il y a de fortes craintes que cette situation n’engendre des pertes énormes pour nos opérateurs locaux.
Il semble que la mesure avait été proposée au Premier ministre sortant, Cheick Modibo Diarra, mais ce dernier a préféré décliner, sachant bien qu’elle pouvait s’avérer impopulaire. Avec l’arrivée de Diango Cissoko à la Primature, le lobby a repris et on semble vouloir embarquer le Premier ministre dans l’aventure.
Pourtant, il y a de quoi y renoncer, car partout où la mesure a été appliquée dans le monde, elle a été assortie du contrôle des appels entrants. Une tâche confiée à des sociétés étrangères spécialisées, mais souvent pointées du doigt par les opérateurs locaux qui rejettent toujours leurs états financiers et leur pratique peu orthodoxe en matière financière.
En plus, l’argent collecté au détour de cette surtaxe, comme c’est le cas au Sénégal, pourrait être gardé dans un compte offshore, comme l’exigent les sociétés chargées du contrôle des appels entrants.
D’ailleurs des pays comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou dans une certaine mesure le Gabon, n’ont pas manqué de renoncer purement et simplement à la pratique. Et le 25 novembre 2010, à l’issue d’une session ordinaire, le Conférence des télécommunications de l’Ouest africain (CTAO) a fait une déclaration dans laquelle elle se réjouit de la suppression de la mesure de surtaxe au Sénégal. Pour la CTAO, cette mesure est en porte-à-faux avec le Règlement des télécommunications internationales (RTI) et avec les traités de l’Uémoa et de la Cédéao.
Elle est à contre-sens des tendances baissières sur le marché avec des effets destructeurs sur le secteur. En effet, comme le confirme la déclaration n°2 de Dakar, du 17 février 2012, cette surtaxe appliquée dans des pays ouest-africains a beaucoup affecté le secteur des télécommunications dans son développement. Au Sénégal par exemple, en trois mois et demi d’application de la surtaxe sur les appels entrants, le trafic international entrant a chuté de 15 % en volume et 10 % en valeur.
Sans oublier que cette surtaxe peut engendrer un accroissement de la fraude et une diminution du volume de trafic international entrant, du chiffre d’affaires des opérateurs et des recettes fiscales. La plupart des membres de la diaspora cherchent à se rabattre sur d’autres moyens de communication facilités par les technologies de l’information et de la communication comme Internet à travers lequel, les classes moyennes et la bourgeoisie locale communiquent désormais à coûts très réduits.
Les applications telles que Viber, Tango, Flick et sur Skype, le plus connu et le plus utilisé avec plus de 50 millions d’utilisateurs. D’une manière unanime, une telle mesure a un effet négatif sur la compétitivité internationale, sur les coûts des transactions commerciales avec l’Afrique et ses effets négatifs sur la diaspora, laquelle en ce qui concerne le Mali surtout apporte une somme colossale à nos sociétés de téléphonie, car c’est elle qui paie même les cartes de crédit locales.
Selon les spécialistes de la question, le risque de cette taxation des appels entrants est l’application de la réciprocité. Autrement dit, les sociétés de téléphonie étrangère peuvent, elles aussi taxer nos appels vers leurs pays suscitant un surcoût également au Mali. Ce qui aura comme conséquence un renchérissement des tarifs du trafic international sortant du Mali vers l’étranger.
Mais de tous ces risques, la mafia locale n’a cure pourvu qu’elle ait son pain au beurre. C’est devenu presqu’une maladie au Mali, le sacrifice de l’intérêt général sur l’autel des intérêts sordides. Il appartient aux associations de consommateurs de se lever pour parer à une telle dérive, car ce qui est planifié semble un complot contre l’écrasante majorité des Maliens.
Abdoulaye DIAKITE
ecoutez, quoi de plus legitime que de surtaxer en temps de guerre. Nos operateurs font deja assez de promotions. Ca veut dire qu’ils ont une bonne marge de manoeuvre. Dans les conditions normales ils n’ont rien à dire sur cette histoire. C’est le comité de regulation des telecoms qui fixe les prix. Orange Mali qui est assez recent n’a qu’à relire le contrat qu’il a signé avant l’octroie des frequences.
Cela est une contre vérité absolue. Le comité de régulation des télécommunications ne fixe pas les prix. En plus renseignez vous et cherchez à comprendre au lieu d’affirmer des choses sur un sujet que vous ne maîtrisez pas. Posez vous donc la question de savoir pourquoi les quelques pays étrangers qui ont instauré le systeme ont fini par y renoncer. Pourquoi tous les organismes internationaux des télécommunications dénoncent ce système comme étant illégal et économiquement dangereux. Il ne s’agit pas d’orange Mali ou de Sotelma, mais du Mali et de sa capacité a respecter les traites et accords internationaux qu’il a signé et de préserver sa propre économie nationale. Ce système est mis en place par quelques régulateurs africains en complicité avec des mafieux notamment haïtiens pour s’enrichir sur le dos des peuples et au prix d’un saccage du secteur des telecoms et de leurs économies nationales.
Le sujet est suffisamment important pour s’y intéresser, faire des recherches sérbvérité.
Monsieur Diakité, vous attirez l’attention des consommateurs sur un aspect très important du droit à la consommation. Pour agir ensemble, chaque utilisateur de téléphonie mobile au Mali se doit de connaitre ces détails que vous offrez graciuesement. Merci pour l’article
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