Le téléphone portable est devenu un véritable phénomène dans notre société. Hier objet de toutes les convoitises il était hors de portée du commun du Malien moyen avec des prix variant de 70 000 à 200 000 F CFA, pour le mobile et jusqu’à 200 000 F CFA pour la puce, véritable objet de spéculation, recherchée avec envie. Seulement une élite de nantis, de privilégiés, pouvait posséder ou offrir des portables.
Aujourd’hui le portable appartient bien au quotidien des Maliens. Il s’est démocratisé avec la rivalité des deux sociétés de communication de la place, Malitel, filiale de Sotelma et la société privée de téléphonie mobile Orange qui n’arrêtaient pas de baisser les prix des appareils, des puces et du service, faisant régulièrement à tour de rôle des offres alléchantes à leurs clients, de plus en plus nombreux, qui avoisinent ou dépassent le million pour l’un et l’autre. La passion de certains usagers est telle qu’ils mettent en danger leur propre vie et celle des autres.
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A tout moment vous pouvez être confronté à l’inconscience de ces fous du mobile qui, au volant de leur voiture ou perchés sur leur motocyclette, le téléphone à l’oreille, pérorent en conduisant d’une main, ignorant les exigences de la prudence la plus élémentaire. Au sens de la communication, le mobile a entraîné une véritable mutation dans les mentalités et le comportement.
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Malitel véhiculait un concept sérieux de maturité et de responsabilité à l’image de ses clients, riches commerçants, hauts fonctionnaires, hommes d’affaires prospères. Quant à Orange, sa clientèle était constituée d’une majorité de jeunes (400 000 usagers déjà en 2005) dynamiques et conviviaux complétée par des adultes de tous les âges, qui communiquaient et se rapprochaient à travers ses réseaux !
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DES CENTAINES DE MILLIERS DE NOUVEAUX ADEPTES
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La grande offensive de Malitel pour contenir un tant soi peu l’excès de dynamisme, les formidables trouvailles marketing de sa concurrente Orange a fait le bonheur de centaines de milliers de nouveaux adeptes, tous âges et sexes confondus. Le portable, avec sa prolifération, son accessibilité, son usage permanent, a introduit ainsi de nouvelles relations dans la société malienne. Les gens, en communication plus se sont davantage rapprochés.
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La jeunesse avec son usage immodéré du téléphone mobile est devenue encore plus ouverte et conviviale. Quand des jeunes se rencontrent, il n’est pas rare qu’ils se réunissent instinctivement autour de leurs machines. Généralement la conversation commence avec les appréciations comparées des capacités et mérites de leurs téléphones mobiles et se termine par des échanges de numéros. C’est ainsi que des millions de relations et de liens se sont tissés au sein de la jeunesse malienne.
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LE REVERS DE LA MEDAILLE
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Mais cette belle médaille à son revers. A une certaine époque alors que le portable était une denrée inaccessible, la convoitise était si forte que certains étaient prêts à tout pour en posséder. Entre copains et copines on se chapardait les mobiles au cours des cérémonies de mariage ou de baptême, des mobiles négligés un instant par leurs propriétaires disparaissaient par enchantement. Ce sacré objet du désir peut faire le bonheur ou le malheur de ses propriétaires. Au centre des relations amoureuses entre garçons et filles, il a occasionné des unions durables ou des ruptures dramatiques pour cause d’infidélité prouvée par les SMS ou la boîte vocale !La passion pour le téléphone portable ne va pas s’éteindre de sitôt.
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C’est au contraire un véritable incendie qui consume les économies de ses adeptes inconditionnels qui éprouvent une passion journalière dévorante, ruineuse pour la conversation, pour « la tchache ». les filles surtout en sont les victimes désignées, parce qu’elles s’exposent à toutes les tentations pour alimenter leur téléphone. Certaines en sont arrivées à racoler « les clients »avec leur numéro personnel sur leur bas-ventre, au ras des charmantes fesses dénudés ou sur le bras. Il suffisait de les appeler pour qu’elles rappliquent illico au lieu de rendez-vous !Voilà jusqu’où peut mener un amour irraisonné pour le téléphone portable : mettre les bonnes mœurs en danger et la vertu des femmes en péril.
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Oumar Coulibaly
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16 MILLIONS POUR UN AMOUR DE MOBILE !
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Désormais à la portée de tout un chacun en tant qu’objet devenu commun, le portable n’est pourtant pas condamné à un destin banal. Cette passion ne va pas s’étendre de sitôt tant qu’il y aura des affaires, des relations humaines, donc le besoin de communiquer et tant que le téléphone sonnera dans la poche de ce jeune damoiseau et dans la main de cette belle demoiselle. Car avec l’image numérique, il se fait en même temps appareil photo et caméra vidéo pour immortaliser les moments de bonheur, du couple, en famille, en société et d’autres évènements.
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Dans ce créneau et celui du portable de luxe se sont engouffrés deux constructeurs leaders : Nokia avec 34% du marché et Motorola qui a 16% des parts du marché mondial avec à leurs trousses Samsung, Sony, Ericksonn. Les deux premiers fabriquent désormais des portables à 3000 euros (1 950 000 F CFA) décorés de pierres fines. Motorola, particulièrement fabrique ses nouveaux portables comme les orfèvres font leurs bijoux de luxe. Son modèle le plus sophistiqué contient des centaines de pièces mécaniques et électroniques. Certaines sont assemblées à la main. L’écran est en cristal. Ce bijou baptisé « La Vertu » vaut 2 4 000 euros (16 millions de francs CFA) !De quoi éveiller les fantasmes de tous les branchés de Bamada et pas seulement les plus jeunes. Un tel amour de téléphone mobile, on peut toujours rêver de le tenir dans sa main, rien qu’une fois dans sa vie !
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O. C
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