Société des Télécommunications du Mali : Les comptes virent au rouge

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La Société des télécommunications du Mali (SOTELMA) est sur une corde raide, même très raide, écrivions-nous dans un récent article (voir Le Public N°52 du mardi 31 juillet 2007). Confrontée à de sérieuses difficultés, l’entreprise publique malienne, sur la voie de la privatisation, a vu défiler à sa tête, ces dernières années, plusieurs Directeurs généraux.

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Depuis l’annonce d’un bénéfice de 8 milliards CFA en 2005, la société connaît des déficits successifs (4 milliards en 2005, 8 milliards en 2006). Une saignée qui conforte l’Etat, et même le syndicat (Syntel) de la société, dans sa volonté de privatiser au plus vite une entreprise budgétivore.

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Si l’on en croit une source très proche de l’hôtel de Finance, même la direction actuelle de la société, sous la coupe du nouveau PDG, Lassana N’Diaye, ne connaît pas les comptes réels de la Sotelma. « La Direction pensait qu’il disposait de 122 milliards de F CFA au Trésor. Mais en réalité la Sotelma n’a que 122 millions de F CFA dans ses comptes. La situation de cette société est vraiment critique », nous confie ce haut cadre du Ministère de l’Economie et des Finances.

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Outre cette inquiétante crise de trésorerie, plusieurs autres maux minent la Sotelma, dont la non certification des comptes, un cahier des charges trop encombrant, un plan social trop lourd à supporter par un éventuel repreneur. Ces goulots d’étranglements ont d’ailleurs été signalés par le syndicat de la société dans un document fort bien intéressant.

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Ce n’est un secret pour personne, la Sotelma souffre du retard de la production des documents financiers et la non certification de ses comptes. Malgré un effort dans l’apurement des comptes, un relâchement a été constaté ces derniers temps. Outre un encombrement « inutile » de son cahier des charges, « le plan social de la société est trop lourd et son financement en était devenu une contrainte bloquante pour le processus et non un allègement pour le futur repreneur ».

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Pour la réussite de la privatisation, le syndicat de la Société a d’ailleurs proposé plusieurs mesures qui doivent être prises et par l’Etat et par la Direction de l’entreprise.

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Parmi les mesures à prendre par l’Etat, les plus significatives sont : les exonérations à accorder à la SOTELMA, la dérogation à la procédure des marchés publics, la gestion de la période intermédiaire par un task-force tripartite comprenant la direction de la SOTELMA, le GTA et le conseiller à la privatisation, comme une super structure pour les investissements et les accords devant engager l’avenir de l’entreprise.

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Pour les mesures devant être prises par la Direction de la Sotelma, elles doivent être multiples et multiformes, préconise le syndicat. Les plus pertinentes sont : la gestion concertée par une équipe soudée, de tous les projets ; Eviter les investissements inopportuns ; Eviter les sponsorings non prévus par les commerciaux (surtout ceux des activités politiques).

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Ces exigences du syndicat seront-elles acceptées ? Il faut en douter. Dans une société où l’affairisme et le clientélisme sont rois, les investissements inopportuns aussi.

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A la Sotelma, il y a malheureusement plusieurs cas de ce genre dûs au montant exorbitant et au mauvais choix des investissements, dont : le projet NKF, le projet il@fia, le projet Wassa, le projet HUAWEI de Kayes, l’achat de la plate forme N-Soft, l’achat d’un véhicule pour l’ancien P.D.G. Cette liste n’est pas exhaustive.

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Il faut mettre à l’index également, « les partenariats noués sur fond de magouille ».

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A titre d’exemple, le partenariat noué avec les chinois de HUAWEI, sur la dépouille des chinois de ZTE, est loin d’être clair.

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« Pourquoi la SOTELMA a accepté le don de ZTE, si elle savait que ses équipements ne sont ni bons, ni adaptés à l’existant ? Et pourtant les équipements de HUAWEI ont déclaré les mêmes insuffisances dans la région de Kayes où ils ont été installés (pas de possibilité de faire le prépaiement, ni de facilité de connecter des cabines téléphoniques, encore moins de facilité de greffer des BTS d’autres équipementiers) ».

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D’autre part, si l’on en croit toujours Youssouf Sangaré, secrétaire général du syndicat de la société, la plate forme de Benoît Laliberté destinée à contrôler l’origination et la terminaison de trafic a occasionné plus de problèmes qu’elle n’en résout. « Le même Benoît fait et l’origination et la terminaison de trafic, comme un arbitre qui joue. Son contrat a été caché à tout le monde dans l’entreprise à cause des zones d’ombre que cela renferme », écrit-il dans un document. A suivre…

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Ibrahim Guindo

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