«Votre achat est en cours de traitement, vous recevrez une confirmation par SMS d’ici 1 heure». Fiez-vous de moins en moins à ce message que vous recevez après chaque opération d’achat d’énergie électrique via Orange Money. Faute de quoi, vous risquez d’en souffrir longtemps le martyre par cette période de canicule intenable et par ces temps de forte dépendance électrique où tout est en effet tributaire d’électricité : des activités professionnelles aux nécessités ménagères en passant par les soins de santé et le social,
etc.
En passant par les services Orange pour obtenir cette denrée déjà si irrégulière, les impuissants usagers de cette société, taillables et corvéables à souhait, se condamnent en même temps à une attente tragique pendant que leur impitoyable bourreau de serviteur n’a
attendu une seconde pour encaisser le bénéfice que lui procure chaque opération du genre. Avec 50 francs CFA par achat d’électricité, on peut se faire une idée du profit qu’Orange-Mali tire de ce service fortement prisé par les consommateurs maliens d’électricité en tant
qu’alternative aux pénibles files d’attente devant les guichets d’EDM.
Mais, la clientèle malienne d’Orange apprend de plus en plus à ses dépens et aux frais de sa désillusion que se fier à la diligence d’un serviteur aussi cupide n’est guère moins dramatique. Et pour cause, avec le Premier Opérateur de téléphonie au Mali l’opportunisme vénal est poussé jusqu’à vouloir profiter également de ses propres turpitudes pour renflouer ses caisses. Aux dépens notamment des nombreux clients qui, las d’attente, n’ont de choix que de se rabattre sur le service-clientèle d’Orange pour en savoir sur les raisons de la
défaillance du service. Et dire que chaque appel du genre coûte 10 francs CFA qu’on est condamné à perdre autant de fois qu’on tombe sur une ligne constamment saturée. Et tant de débauche d’énergie et de fortune pour s’entendre dire, par un «conseiller-client», que le traitement de l’achat d’électricité déjà effectué pourrait prendre 24 heures avant l’obtention définitive du code donnant accès à la marchandise. Naturellement, le pauvre client qui a la malchance de jeter ses dernières économies dans l’achat est condamné, lui et sa famille, à une peine d’obscurité et de canicule surtout quand l’opération coïncide avec les fins de semaine.
Le pire est que les souffrances qu’inflige Orange-Mali à sa clientèle malienne sont perçues comme une fatalité. Au nez et à la barbe d’une autorité de régulation dotée de tout le confort matériel et professionnel, la société continue de se la couler douce au Mali et paie le droit de violer son cahier des charges en arrosant l’AMRTP de ristournes qui atteignent à peine le centième des fortunes accaparées dans la commercialisation de ses nombreux produits. Dont chacun avec son lot de pratiques dolosives aux frais de consommateurs qui paient plus de tribut pour les subtilités commerciales d’Orange qu’ils ne contribuent au trésor public. Nonobstant, les hautes autorités ont consenti, pour une centaine de milliards de nos francs, a lui céder une licence de 4G qui est fort probablement une licence de voler sans
vergogne les Maliens. Sans la moindre résistance de la part d’associations de consommateurs ayant étonnement rabattu le caquet.
A Keïta