Secteur des télécommunications : Le Mali en quête d’un troisième  opérateur

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Dans le souci d’accroître l’offre de services téléphoniques tout en se conformant à l’esprit d’ouverture du secteur à la concurrence, le Gouvernement vient d’engager le processus d’attribution d’une troisième licence d’établissement et d’exploitation des réseaux et services de télécommunication. C’était lors du Conseil des Ministres tenu en session ordinaire le vendredi dernier à Koulouba. Ce processus d’octroi s’inscrit dans le cadre de la politique de développement du secteur des télécommunications.

Cette volonté du Gouvernement d’ouvrir le marché malien à un troisième opérateur se traduit par l’adoption d’une Déclaration de politique sectorielle du 27 juillet 1998, visant à reformer le secteur des télécommunications. Cette reforme du secteur des télécommunications porte essentiellement sur l’accroissement des services téléphoniques ; l’augmentation des investissements dans le secteur des télécommunications ; la construction d’un réseau télécommunication fiable et la promotion de la télécommunication comme levier d’une économie compétitive ouverte au monde. Pour atteindre ces objectifs , le Gouvernement du Mali a décidé de mettre l’accent sur l’ouverture du secteur à la concurrence et l’ouverture du capital de la Sotelma depuis le 31 juillet 2009 avec la signature du contrat de cession à Maroc Télécom qui détient 51 % des actions de l’opérateur historique.
Le traditionnel point de presse du Ministre de la Communication, non moins porte-parole du  Gouvernement, a permis au Ministre des Postes  et des Télécommunication, Modibo Touré d’édifier les journalistes sur la nécessité et les opportunités de l’octroi d’une troisième licence dans le secteur des télécommunications. Cette nécessité de l’octroi d’une troisième licence de télécommunication explique aujourd’hui la volonté affichée du Gouvernement d’offrir aux Maliens  un réseau fiable répondant aux besoins de la population sur toute étendue du territoire national, tant sur le plan économique que communicationnel.

Le processus d’attribution de la licence constitue une source potentielle de recettes pour le Trésor public (le prix de la licence, les taxes et les impôts) et des recettes supplémentaires pour la création d’emplois. La venue d’un troisième opérateur créera une dynamique concurrentielle entre les différents opérateurs sur le marché.

Le Gouvernement dispose donc d’un environnement favorable pour la venue d’un troisième opérateur. En effet aujourd’hui, le Mali dispose d’un instrument législatif en la matière et il était en position de lancer ce processus d’attribution depuis le 1er janvier 2011, conformément à ses engagements tels que consignés dans le Cahier de charges de l’opérateur  Sotelma .Sa.

En plus de cet environnement favorable, le processus se justifie aujourd’hui par le fait que le Mali est le seul pays de la sous-région qui ne dispose que deux opérateurs.  Sur le plan national, le contexte est propice à l’entrée sur le marché d’un troisième opérateur. Les deux opérateurs qui occupent le marché, ont généré en 2010, environ trois cent milliards de nos francs. D’autres indicateurs non moins importants justifient la venue d’un troisième opérateur. Il s’agit notamment d’une part de  l’accroissement du parc d’abonnés de la téléphonie mobile, avec un chiffre qui atteint les cinq millions d’usagers réguliers et deux millions  d’usagers occasionnels ; et d’autre part, la structure d’âge pyramidale de la population composée à 80% de jeunes est bien favorable au développement des nouvelles technologies.

Le processus de l’octroi de la troisième licence couvrira la période de juin à décembre 2011. Les principales étapes du processus sont au nombre de trois: l’obtention de l’autorisation du Gouvernement à conduire le processus d’octroi ; la mise en place d’un Comité technique interministériel d’appui, groupe pluridisciplinaire de concertation et d’assistance ; et enfin, le recrutement d’un Cabinet-conseil international chargé d’assister le Gouvernement tout au long du processus.

Le Comité Technique d’Appui (CTA) travaillera avec le Consultant pour l’élaboration du dossier d’appel d’offres, le lancement de l’appel d’offres et l’évaluation des offres et propositions d’attribution de la licence.
Nouhoum DICKO

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