L’Autorité malienne de Régulation des Télécommunications, des Technologies de l’Information et de la Communication et des Postes (AMRTP) a tenu, à son siège, le jeudi 22 novembre, un point-presse.
L’objectif était d’informer l’opinion nationale de la décision du conseil de régulation déterminant les conditions et les modalités d’ouverture, d’accès et d’exploitation du canal USSD des réseaux mobiles des opérateurs de télécommunication TIC.
Le président de l’AMRTP, Cheick Sidi Nimaga, a déclaré que seuls les opérateurs de téléphonie détenaient le code USSD en matière d’usage. Au regard de l’environnement numérique actuel, l’AMRTP, en tant que régulateur, pense qu’il est nécessaire de procéder à l’élargissement du code USSD pour que d’autres prestataires de service puissent y accéder ; pour le potentiel qu’ils ont à développer le service afin de répondre aux préoccupations des citoyens. Le conférencier soutient que l’AMRTP est dans la distribution du service pour tout citoyen détendeur de service mobile, quel que soit sa position sur le territoire national, pour qu’il puisse jouir de ce service.
Le secrétaire exécutif, El hadji Sékou Ascofaré, a présenté l’ensemble du programme USSD.
Selon lui, le canal ou code USSD est l’ensemble du service supplémentaire pour données non structurées. Plus précisément une connexion en temps réel entre un opérateur téléphonique et un utilisateur, permettant à ce dernier de transmettre des données. Il estime qu’il a une faible consommation en bande passante et ne nécessite pas un réseau internet. Il suffit d’avoir un réseau mobile en tapant le code USSD sur l’écran tactile, directement on a accès à ce service, tel que recharger et vérifier des crédits téléphoniques, le paiement de factures, participer aux jeux, accès mobile money, etc.
Il a souligné que les codes sont sécurisés et permettent au consommateur d’accéder à une multitude de services et cela fait augmenter le chiffre d’affaires. Il déplore le fait que malgré les efforts de l’Etat et les opérateurs dans la couverture internet, la grande majorité des consommateurs reste sans accès. Dans ce cas, l’obtention de services par code USSD semble être la meilleure solution. Ascofaré affirme qu’il a été prouvé que le service USSD fonctionne sur la grande majorité des téléphones et n’implique pas de modification de la carte SIM. Aussi, offre-t-il des avantages importants en termes d’utilisation et de sécurité par rapport aux SMS.
Le Secrétaire exécutif soutient que l’AMRP a réalisé en fin 2017 une étude sur le mobile money et l’inclusion financière numérique au Mali. Garantir la pleine inclusion financière est capitale dans ce monde dont les habitants à plus faible revenu disposent, le plus souvent, plus d’un téléphone mobile qu’un compte bancaire. Cette mesure réduirait la facture non seulement numérique, mais aussi financière à travers les TIC ; contribuera à la lutte contre la pauvreté en donnant des moyens d’agir à la population, base de la pyramide. Ce qui, à terme, stimulera la croissance sociale et économique, dira-t-il.
Il informe également qu’à travers des études menées, le Régulateur des télécommunications /TIC a été en mesure de cerner l’état d’évolution du marché de la finance numérique, de faire un inventaire exhaustif des textes réglementaires qui l’encadrent, d’identifier les freins et menaces, de cerner au mieux les voies et moyens nécessaires pour des relations partenariales durables avec les autorités de régulation bancaire pour une totale inclusion financière numérique au bénéfice de toute la population malienne et particulièrement de la femme.
Ladite étude, poursuit-il, s’est appuyée sur la totale implication de tous les acteurs de l’écosystème de finance numérique ; notamment les ministères clés, la BECAO, les banques, les institutions de microfinance, les opérateurs de télécommunication, les consommateurs, les revendeurs, l’APDP et les ONG avec lesquels les conclusions et le rapport ont été partagés.
Sanata Goita (Stagiaire)