En vérité, même si Planor international a dû payer au départ, on n’a aucune information sur ce qu’il a payé et quel montant il a payé, l’Etat du Mali se refusant au même moment de regarder le dossier du point de vue contractuel. Est-il besoin de rappeler que depuis le commencement du dossier de la 3ème licence de la téléphonie globale, au moins cinq ministres de la République se sont succédé à la tête du Département qui a eu la charge de gérer ce dossier. Et chacun des ministres, suivant sa méthode, a cru devoir trouver les solutions qu’il y a en vue de régler ce dossier épineux.
Au jour d’aujourd’hui, aucun ministre ne serait arrivé au règlement du dossier suivant les éléments précis du cahier de charges qui a prescrit certaines obligations à la charge de Planor, désigné adjudicataire de la licence.
Sur la foi des conclusions du rapport du Vérificateur général, Amadou Ousmane Touré, aucune preuve n’a été avancée véritablement pour attester du paiement à date des montants au titre du prix de la licence, soit un peu plus de 55 milliards de FCFA.
Pour rappel, et consécutivement à sa première défaillance constatée, Planor avait sollicité du Ministre Tolo une deuxième prorogation de délai du paiement du reliquat de 33 milliards sans jamais obtenir une réponse formelle dudit ministre qui n’avait d’ailleurs aucun pouvoir d’accorder un nouveau délai.
C’est pour cette raison que le nouveau ministre Mahamadou Camara, en charge de l’Economie numérique, de l’information et de la communication devrait immédiatement tirer au clair ce point de violation de la loi pour définitivement fixer le sort de la 3ème licence sans compter l’incapacité du Burkinabé Compaoré à assurer le financement des investissements évalués à autant de milliards de FCFA que le prix de la licence.
Ces deux raisons sont assez déterminantes pour que le gouvernement du Mali ne reste pas aussi silencieux quand il s’agit de défendre et de sauvegarder le patrimoine de l’Etat.
D’après nos informations, une procédure introduite auprès de la juridiction administrative malienne a visé l’annulation des actes administratifs d’octroi de licence et du cahier des charges. Ces procédures ont été jugées irrecevables. Il semble qu’une autre procédure est en cours et vise à obtenir dans les mêmes conditions l’annulation de la 3ème licence.
Sans préjuger des suites d’une telle procédure, toutes ces actions apparaissent comme une épée de Damoclès sur la tête du gouvernement malien dont le comportement a été également mis en cause devant les juridictions arbitrales sous l’égide de la chambre de commerce internationale.
Dans de telles conditions, comment ne pas douter des capacités du Burkinabè Apollinaire Compaoré à faire face à ses engagements alors que lui-même resterait empêtré dans une série de procédures judiciaires dont l’issue pour certaines sont loin de lui être favorable.
Le gouvernement du Mali ne saurait plus longtemps encore ignorer cette situation et faire la sourde oreille alors que les deniers publics sont exposés.
Le Président IBK, le Premier ministre Moussa Mara et le ministre de l’Economie numérique, de l’information et de la communication, Mahamadou Camara, ne pourraient plus soutenir qu’ils ne savaient rien de cette affaire.
Birama FALL