Que cache l’arrogance d’Orange-Mali

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Un simple litige commercial. Un client qui a payé rubis sur ongle mais ne reçoit pas le service de manière normale et perd son marché. Il se plaint. Orange l’envoie paître. Résultat : ils sont au tribunal et c’est ce moment que les boss de la multinationale franco-sénégalaise choisissent pour vouloir amadouer le récalcitrant. Chronique d’une arrogance devenue ordinaire dans une boîte consciente que même l’Etat malien est trop petit pour oser l’affronter et les Maliens, trop gourmands pour lever la tête.

Minamadi Keïta, président d’une association a fait le tour de Bamako, dossier sous le bras, pour tenter de narrer ses malheurs avec Orange-Mali. A ses dépends, il a découvert la toute-puissance de cette société qui, chaque année, après avoir arrosé Jean et sa mère, expédie près de 100 milliards de F CFA de bénéfices en France et au Sénégal. Les miettes laissées à la Fondation Orange servent aux indigènes, les Maliens qui se ruent sur le petit « sept milliards » qu’on leur jette sous forme de d’obole. Dans ce Mali de 2011, on est plus sûr de gagner une cause contre le président Amadou Toumani plutôt qu’Orange-Mali.

Revenons donc à Minamadi Kéiita, jeune diplômé en droit et président de l’Association pour le soutien aux Aigles du Mali (APSAM), structure fondée en 2006. En 2008, l’Apsam crée son site Internet (www.apesam.org) et se fait héberger gratuitement chez un partenaire européen, une entreprise suisse avec laquelle elle fait le deal suivant : elle ne réclame aucun frais d’hébergement et d’entretien à l’Apsam qui, en échange affiche des bandeaux publicitaires fournies par le partenaire helvétique et met le site dès qu’il y a du foot au Mali. « Les partenaires souhaitent aider l’Apsam à faire de son site un site international en développant un système d’e-marketing, à condition qu’elle continue la mise à jour à chaque instant de la journée et une bonne tenue du journal électronique » stipule le contrat. Deux ans plus tard, les malheurs de l’Apsam commencent.

En février 2010, Kéita prend pour son association un abonnement Internet d’un an chez Orange et paie 360 000 CFA cash en sus de la live box 384. Il fait de bonnes affaires malgré le service atroce d’Orange : interruptions intempestives, service technique en ligne moins qualifié que des plombiers, etc. Puis, le 17 octobre, rien !  Tout est hors-service. Il appelle le 7414 (service clientèle Internet) en vain. Le lendemain, il se rend en personne chez Orange-Mali qui promet de le rappeler. Encore zéro. Minamadi Kéita fait recours au service d’un huissier qui, du 19 au 22 octobre fera un constat quotidien. Le service ne sera rétabli que le… 27 octobre. Le président de l’Apsam se démène comme il peut dans les cybercafés où le service est tellement lent qu’il craque. Le journal électronique également est à l’arrêt.

Le partenaire n’est pas content. Depuis dix jours, le site n’est pas mis à jour et les courriels restent sans suite. Il décide, le 1ier novembre, de bloquer carrément l’accès avec l’argument massue que l’Apsam n’a pas respecté la clause du contrat qui stipule une mise à jour rigoureuse. « Nous venons ainsi de tout perdre » se désole M. Kéita. « Le 02 novembre, je suis allé voir un responsable d’Orange, Salif Telly, qui m’a demandé un courrier explicatif. Le 03, je lui ai envoyé le courrier. Rien, jusqu’au 30 novembre. Le 16 décembre, j’ai saisi le tribunal du commerce et de renvoi en renvoi, l’audience finale est prévue pour le 10 février. L’Apsam leur réclame dix millions comme dommages et Orange-Mali prétend que la live box n’est pas à usage commercial mais familial. Pourtant, dans la lettre de demande d’abonnement, nous avons bien précisé que c’est pour une association. Ils m’ont rencontré pour me demander de renoncer sans conditions au procès et qu’en échange, ils financeront l’Apsam à hauteur de 5 millions cette année. Nous avons refusé leur arrangement parce que nous sommes dans notre droit. »

 

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Au Mali, Orange a obtenu sa licence en échange de cacahuètes (8 millirads) contre 40 ou plus ailleurs en Afrique.Elle bénéficie d’exonérations totales sur ses breloques importées et le Gouvernement lui a fait une fleur en transformant un dû de 26 milliards en 5 milliards.A se demander la nature  de l’ange qui s’est penché sur  le berceau de cette société. 

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Option a tenté, à trois reprises, de joindre sans succès M. Salif Telly pour avoir la version d’Orange-Mali. Mais, visiblement, l’arrogance pousse au mépris et nous n’avons reçu aucun retour d’appel malgré le message précis laissé dans la boîte vocale. L’arrogance d’Orange-Mali ne cache que sa conviction de toute-puissance. Avec de tels moyens financiers dans ce pays où tout s’achète, même l’honneur et la dignité, elle est assurée de régner.

La triste saga de sa clé 3G est une parfaite illustration. Des clients qui ont payé se retrouvent avec un service claudicant et un soutien technique défaillant, sans aucune conséquence.

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 Si d’autres personnes ou structures ont des problèmes particuliers ou des informations pertinentes sur cette multinationale, n’hésitez pas à nous contacter. Option ne doit rien à Orange-Mali et nous nous ferons le devoir de relayer vos infos. Pour l’APSAM comme les autres,  c’est gratuit. Ne vous pointez surtout pas avec de l’argent !  Si, vos informations sont vraies, vérifiables et vérifiées, évidemment. C’est notre travail et c’est gratuit ! Pas de tuyaux crevés, SVP. Si quelqu’un vous dit qu’il nous a payés, c’est un fieffé menteur !


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