Le jeudi 15 novembre dernier, les députés ont examiné puis voté à l’unanimité de ceux présents, le projet de loi régissant les établissements de tourisme en République du Mali et ratifié un accord de financement pour le projet « Mali Numérique 2020 ». Les deux projets de lois étaient défendus respectivement par Nina Walet Intallou, ministre del’Artisanat et du Tourisme et son collègue en charge de l’Economie Numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré.
Première à répondre aux questions des députés, Nina Wallet Intalou dira que la crise politico-sécuritaire que traverse le Mali a beaucoup affecté son secteur touristique.
Selon elle, le décret N°06-340/P-RM du 10 août 2006, qui règlementait le secteur a aussi montré ses limites.
« Cette situation a affaibli la compétitivité des entreprises qui doivent aussi faire face à l’émergence d’un type nouveau d’établissements d’hébergement, de restauration, d’animation et de loisirs non pris en charge par les textes actuellement en vigueur », a expliqué la ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Avant de préciser que ce projet de loi vise à corriger les insuffisances et à doter l’administration chargée du tourisme d’un nouvel instrument juridique en phase avec les réalités socio-économiques et culturelles du pays.
« Des vidéosurveillances seront installées dans les lieux publics des établissements de tourisme. Nous allons aussi mettre à contribution les forces armées dans la renaissance du secteur touristique », a-t-elle ajouté.
Après avoir adopté le projet de loi qu’elle défendait, les élus de la nation ont également donné leur feu vert à l’unanimité avec 102 voix pour la ratification de l’accord de prêt non concessionnel, signé le 28 septembre 2018 à Beijing entre le Mali et la Banque import-export de Chine pour le financement du «projet Mali Numérique 2020».
Par cet accord d’un montant de 93.790.872.000 FCFA, le Mali fait un pas de géant dans la concrétisation du projet «Mali Numérique 2020» qui prévoit la construction d’un ‘’backbone’’ interurbain de fibres optiques d’une longueur totale de 817,4 km permettant de faire l’interconnexion des institutions et organismes gouvernementaux.
Selon les explications du ministre Arouna Modibo Touré, le projet vise à garantir la sécurité et la fiabilité du réseau national de backbone et promouvoir les infrastructures de communication. Pour lui, il contribuera à développer les domaines de la communication et de la transmission en ce qui concerne l’administration, la sécurité, la santé et l’enseignement.
Le ministre Touré a indiqué que le projet va considérablement améliorer la desserte en moyens de communication des localités traversées par la fibre optique et optimiser les moyens de communication afin de réduire la fracture numérique au Mali.
« Notre pays dispose déjà de 9.200 km de fibres optiques dont 3.000 posés par l’Etat. Mais, de la pose à aujourd’hui, nous n’avons pas encore profité de la fibre optique. Et c’est cela que le département entend corriger en renforçant l’existant… », a-t-il précisé.
Solo Minta