En conseil des ministres le mercredi 5 février dernier, le gouvernement a annoncé un projet d’ordonnance. Ce texte institue un prélèvement obligatoire sur l’achat des unités de communications téléphoniques, et sur les frais de transfert d’argent via le mobile money. Le ministre de l’Economie et des Finances, sur l’ORTM, a tenté une explication du bien-fondé de cette mesure.
Maliweb.net – « Le Gouvernement a décidé de mettre en place un Fonds de Soutien aux projets d’infrastructures de base et de Développement social », a indiqué le ministre Alousséni Sanou, ministre de l’Economie et des Finances. Aux dires du ministre, les Maliens contribuent déjà, de façon volontaire, à l’effort de guerre et le montant avoisine 2 milliards FCFA dans le budget national. Il est nécessaire, selon le ministre, de faire participer tous les Maliens avec ces prélèvements.
Le communiqué du Conseil des ministres est muet sur le montant qui sera prélevé sur les opérations téléphoniques. Le ministre Alousséni Sanou a pris également soin de ne pas dire aux Maliens le montant des prélèvements. Il s’est contenté de reprendre l’information du conseil des ministres sur la « Taxe sur l’Accès au Réseau des Télécommunications ouvert au public ». Cette taxe qui s’applique aux opérateurs passe de 5% à 7% du chiffre d’affaires des entreprises. Une somme qui représente 60 milliards FCFA par an.
Le taux de la nouvelle taxe appliquée directement aux consommateurs a été donnée par des activistes dits « défenseurs de la transition », avec un message en gras : « Il faut accepter tous les sacrifices pour son pays ». Ainsi, le montant des prélèvements sur les crédits d’appels est de 10%. Le frais de transfert via le mobile money (fixé à 1%) sera tout simplement doublé au profit du nouveau fonds. En clair, sur un achat crédit de 1000 FCFA, votre téléphone affichera bien le montant acheté, mais en réalité vous avez perdu 100 FCFA ; et la durée de votre appel vous le dira.
« Il faut plutôt rester dans le système de volontariat, au lieu d’imposer encore et encore à une population qui tire le diable par la queue », dénonce un internaute « non convaincu par les explications du ministre de l’Economie et des Finances. Rappelant le coup de gueule d’un membre du CNT défendant ses nombreuses primes : « doromè te bo ala », un autre internaute estime que ça n’est pas trop. « Déjà, on accepte de souffrir pour un lendemain meilleur, ils veulent nous enlever le pain de la bouche finalement ».
Ressortissant malien vivant en Italie, Fousseyni dont nous avons reçu le vocal défend la mesure. « Au Mali, la population ne paie rien, il faut venir ici (Italie) pour comprendre », informe Fousseyni. Et de poursuivre : « le Malien veut le développement sans rien faire. L’aide qu’on reçoit des pays de l’Europe, c’est l’argent des populations. Il était tant que quelqu’un demande aux Maliens de payer un peu plus pour le bien de notre pays à tous ».
Mamadou TOGOLA / Maliweb.net
C’est pas le moment, la population tire le diable par la queue,